C'est déjà l'avant-dernier épisode de Prodigy : The Icarus Society, et le simple fait de s'en rappeler permet d'apprécier la qualité de cette production signée Mark Millar et Matteo Buffagni. Bien meilleur que son premier volume, celui-ci a bénéficié d'un script plus efficace et surtout mieux équilibré, avec dessins magnifiques de bout en bout.
Edison Crane avec la secrètaire Ruby sur son dos, Prisha Patel et Felix Koffka grimpent la montagne qui doit aboutir à la cité mythique de Shangri-La, telle qu'indiquée par Gothold Gotz.
Ce dernier servit aux côtés de la pirate Ana de Tourzel qui accueille les visiteurs. Le décor est futuriste et les habitants doués de capacités étonnantes. Ruby est prise en charge pour être soignée.
Cependant, à la nuit tombée, tandis qu'une fête a lieu, Koffka et Prisha se cachent sous la cité pour communiquer sa position à leur armée afin de la conquérir...
Comme je le disais en préambule, lorsqu'on regrette la fin imminente d'une série, c'est qu'on a pris plaisir à la suivre. Autant le premier volume de Prodigy par Mark Millar et Rafael Albuquerque m'avait déçu avec son intrigue dénouée trop vite et son héros trop prétentieux, autant The Icarus Society aura permis au scénariste de réviser sa copie pour faire beaucoup mieux.
On n'a donc pas vu le temps passer depuis quatre mois et j'espère que Millar saura conclure en beauté car il n'est pas exclu qu'il se plante. Toutefois, je suis confiant car on a eu affaire à une histoire solide, bien construite, bien développée.
Prodigy : The Icarus Society est un véritable hommage aux récits d'aventures menés par un héros qui tient plus de l'explorateur curieux que d'un justicier affrontant un méchant classique. Edison Crane y a gagné en profondeur et en proximité. Il reste un génie et un athlète hors normes, mais il roule moins des mécaniques.
En effet, pour apporter plus d'humanité à son héros, Millar l'a mis très vite dans une situation exposant ses faiblesses : séduit par Prisha Patel, il a dû aider le Pr. Tong à s'évader de prison sous peine de mourir à cause d'une bombe miniature qu'il a avalée sans le savoir. Confronté à un rival de Tong, il a changé de maître quand Felix Koffka a éliminé ce dernier. En somme, depuis le début, Crane a toujours trouvé sur sa route plus malin, sinon plus intelligent, que lui.
Le seul reproche qu'on pourrait quand même adresser à Millar, c'est qu'on a finalement peu vu cette Societé Icare, mais peut-être en a-t-il gardé sous le pied en prévision d'un troisième volume car il a déjà révélé qu'il avait un nouveau projet avec le dessinateur Matteo Buffagni. En tout cas, j'aimerai bien lire une troisième histoire avec Crane face à d'autres membres de cette organisation secrète de millairdaires érudits et diaboliques.
L'autre atout de ce deuxième volume, c'est justement Buffagni, ce dessinateur italien qui a remplacé Rafael Albuqerque. Peut-être ai-je tort, mais je ne crois pas que Millar avait prévu de collaborer avec ce relatif inconnu avant que Albuquerque déclare forfait. Toutefois l'auteur écossais a toujours eu le nez creux pour recruter ses artistes, même s'il s'est surtout appuyé sur des vedettes confirmés, empruntées à DC et Marvel.
Pour Buffagni en tout cas, c'est tout bénéf' car il a dû ronger son frein chez Marvel qui ne lui confiait que des boulots en deçà de sa valeur. Là, il a eu l'occasion de s'exprimer et de faire valoir son talent. Cet épisode en est une nouvelle preuve où il a de quoi faire.
L'ascension des personnages dans la montagne est une ouverture spectaculaire, avec pont suspendu, tigre blanc, énorme vaisseau volant dans le ciel, jusqu'à l'entrée dans Shangri-La. Buffagni nous gratifie d'une somptueuse double page pour la représenter et l'architecture, les habits des locaux, l'ambiance générale, tout est impressionnant, d'une beauté subjugante.
Même Felix Koffka en reste bouche bée. Mais le vilain a un plan qui ne s'arrête pas à la découverte du site mythique : il veut reprendre la cité à Ana de Tourzel, cette femme pirate qui la gouverne et entend partager son trône avec Edison Crane - lequel, rappelons-le, a toujours une bombe miniature dans son corps...
Tout est en place pour un final épique comme les aime tant Millar. Et ce, d'autant plus que, comme pour King of Spies, le dernier numéro de Prodigy : The Icarus Society sera un épisode double de plus de quarante pages, donc suffisant pour exposer l'assaut sur Shangri-La promis en fin d'épisode ici. Rendez-vous dans un mois pour ce spectacle qu'on souhaite mémorable !
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