samedi 28 janvier 2012

Critique 306 : MESSIRE GUILLAUME, L'INTEGRALE - L'ESPRIT PERDU, de Gwen De Bonneval et Matthieu Bonhomme


L'esprit Perdu rassemble en un seul volume l'intégralité de la série Messire Guillaume, initialement publiée en trois tomes. Le scénario est écrit par Gwen De Bonneval et les dessins sont signés Matthieu Bonhomme. L'ouvrage est édité par Dupuis.
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Le jeune Guillaume vit avec sa soeur Helis depuis la mort, récente mais survenue dans d'étranges circonstances, de leur père. Sa mère se remarie avec un Seigneur peu aimable, Brifaut, qui oblige toute la famille à déménager. Hélis est convaincue que son père cherche à communiquer avec elle depuis l'au-delà, peut-être pour lui révèler comment il est mort, et décide de fuguer pour partir à sa recherche. Guillaume se lance, sans prévenir personne, à sa recherche. Il s'engage alors dans un long périple, croisant le chevalier Brabaçon, le troubador Courtepointe amoureux de la tante de Guilluame, la belle magicienne Ysane, et rencontrant, dans le monde médiéval et ailleurs, de multiples créatures et d’excentriques personnages.
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Cette réédition/compilation est d'abord un beau livre : rebaptisé L'Esprit Perdu, l'Iintégrale de Messire Guillaume a fait l'objet d'un reformatage à l'italienne, avec des demi-planches en largeur, qui permet d'apprécier pleinement l'écriture de Gwen De Bonneval et le graphisme de Matthieu Bonhomme (en noir et blanc, débarrassé des couleurs quelconques de Walter).
Le casting de la série : (de gauche à droite) Brifaut, Brabaçon, 
Hélys, Courtepointe, Guillaume, sa mère, et sa tante Anyse. 

Le récit s'ouvre sur des planches muettes, dans un paysage sauvage saisi en pleine nuit puis à l'aube : on est tout de suite happé par cette introduction intriguante et visuellement superbe, qui possède une atmosphère mystérieuse. Gwen De Bonneval ne perd pas de temps pour nous entraîner dans son aventure en posant rapidement les enjeux de l'histoire : une soeur en fuite, une famille préparant son déménagement, une région menaçante, un beau-père inquiétant, un père décédé qui appelle ses enfants depuis l'autre monde, son plus jeune fils décidant de fuir à son tour et rencontrant très vite des embûches...
Alors que Guillaume progresse dans sa quête, il fait la connaissance d'un chevalier dans un village pillé et incendié, dont tous les habitants ont été tués. Ce n'est pourtant que le début d'une épopée qui va devenir de plus en plus étrange, glissant dans le fantastique, avec son lot de créatures étranges, de royaumes fantaisistes, de paysages hostiles.
Le scénario convoque des éléments mythologiques (comme le griffon), folkoriques (comme les territoires médiévaux, le troubadour, le chevalier) et fantasmagoriques (des humanoïdes sans tête mais avec le visage sur le torse, la cour d'un prêtre dont la vanité l'aveugle, des dauphins parlants, une version carcérale de l'enfer...).
En vérité, à mesure que l'on avance dans ce voyage, on comprend que le trajet est plus important que sa destination, que l'on assiste à un récit initiatique, où la résolution du mystère de la mort du père compte moins que la manière dont ce décés affecte ses enfants (Guillaume trouvant l'apaisement, contrairement à Hélys, Brabançon trouvant l'amour...).  
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Le livre est impressionnant par la représentation de son univers. Le périple est magnifié par le dessin splendide de Matthieu Bonhomme : son trait est à épuré, précis, expressif, contrasté (lumineux le plus souvent, mais aussi avec des jeux d'ombres nuancés), réhaussé par des coups de crayon, parfois estompés, qui donnent une texture, une matière magnifique à l'image. 
L'imagination du dessinateur pour les paysages (la campagne entre l'automne et l'hiver, le désert, la mer, les châteaux), les créatures (aux physionomies très élaborées et variées), et la justesse de ses personnages humains, est mise valeur par un extraordinaire découpage, avec des effets de travellings d'une remarquable fluidité. Le résultat est si abouti que le reformatage à l'italienne semble révèler que l'histoire a été conçue pour lui.
On dévore les 290 pages de cet album en en percevant leur densité et leur rythme. 
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Un seul bémol peut être émis : bien qu'on s'attache sans difficulté aux protagonistes et à son héros en particulier, que l'enchaînement des péripéties ne faiblit jamais, sa quête suscite une attente dont on devine qu'elle ne sera pas tout à fait comblée. En effet, dans sa dernière partie, la vérité sur la mort du père et l'ultime hommage de ses enfants n'ont peut-être pas le relief escompté, ce dénouement n'a pas la magie des situations qui l'ont précédé, comme si De Bonneval avait voulu trop ostensiblement éviter le morceau de bravoure.
Mais cela ne suffit pas à gâcher le grand plaisir qu'on a eu à suivre cette aventure, à la fois sensible, épique et atypique, rédigée avec efficacité et illustrée avec maestria.

mardi 24 janvier 2012

Critique 305 : CAPTAIN AMERICA 11 - PRISONER OF WAR, de Ed Brubaker, Mitch Breitweiser, Mike Deodato, Butch Guice, Chris Samnee et Ed McGuiness

Captain America 11 : Prisoner Of War rassemble les épisodes 615.1 et 616 à 619 de la série, écrits par Ed Brubaker et dessinés par Mitch Breitweiser (# 615.1), Mike Deodato (# 616-1/2, 617-2/3), Butch Guice (# 617-1/3, 618-2/3, 619-2/3), Ed Mc Guiness (# 616-2/2) et Chris Samnee (# 617-3/3, 618-1/3 et 3/3, 619-1/3 et 3/3), publiés par Marvel Comics en 2011.
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- # 615.1. Dessiné par Mitch Breitweiser. Dave Rickford reçoit un traitement, le costume et un bouclier pour incarner un nouveau Captain America, après que Bucky Barnes ait été renvoyé en Russie pour y purger sa peine de prison (il a été condamné pour meurtres et trahison par contumace). L'apparition de cet individu éveille aussitôt l'attention de Steve Rogers qui le tire d'un mauvais pas quand il est enlevé par des agents de l'A.I.M. . Sharon Carter découvre que Nick Fury est derrière cette mascarade avec pour objectif de précipiter le retour de Rogers comme Captain America.

- # 616 (1/2) : Gulag (1). Dessiné par Mike Deodato. Bucky Barnes purge sa peine de prison dans un goulag de Sibérie. L'endroit est peuplé de criminels avec lesquels l'ex-Soldat de l'Hiver a eu maille à partir dans le passé. Le directeur de l'établissement autorise même des combats entre prisonniers dans la cour et Bucky doit lutter pour y survivre.
- # 616 (2/2) : Must The Be a Captain America ? Dessiné par Ed Mc Guiness. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, Steve Rogers s'interroge sur l'opportunité de revêtir les habits de Captain America, se souvenant qu'il l'est devenu accidentellement, mais songeant aussi que tout le monde le presse de reprendre ce rôle.

- # 617 (1/3) : Gulag (2). Dessiné par Butch Guice. Bucky est dans l'arêne et affronte Grande Ourse. Il n'a guère le temps de savourer sa victoire car déjà il découvre que son prochain adversaire sera un des anciens Titanium Men et que le gang des Pauki-Volki veut le recruter.
- # 617 (2/3) : Black Widow. Dessiné par Mike Deodato. La Veuve Noire et Sharon Carter enquêtent incognito en Russie sur les anciennes missions du Soldat de l'Hiver afin de savoir s'il a, comme l'affirment les autorités, agit de son propre chef dans certaines opérations.
- # 617 (3/3) : Super-Soldier. Dessiné par Chris Samnee. Steve Rogers a appris qu'Henry Gyrich du Département est le responsable de l'extradition de Bucky en Russie. Lorsque le fonctionnaire est la cible d'un attentat, il devient évident qu'un accord officieux a été passé avec les russes.

- # 618 (1/3) : Agent 13. Dessiné par Chris Samnee. Sharon Carter laisse la Veuve Noire aller libérer Bucky après qu'elles aient découvert qu'un certain colonel Rostov cherche à faire disparaître les documents le liant au Soldat de l'Hiver.
- # 618 (2/3) : Gulag (3). Dessiné par Butch Guice. Bucky vainc Bullski, l'ex-Titanium Man, sans se douter que le directeur est complice de l'ancien colonel Rostov pour essayer de le briser moralement. Lorsqu'un autre détenu (l'ex-Dynamo Pourpre) veut l'entraîner dans une évasion après avoir déclenché une émeute, Bucky refuse. Il a raison car c'est un piège, mais il s'y fait prendre quand même. A son réveil, il est aux mains de Rostov.
- # 618 (3/3) : Super-Soldier. Dessiné par Chris Samnee. Steve Rogers interroge Gyrich quand Nick Fury l'appelle sur une scène de crime. Les deux victimes sont le contact de Gyrich à l'ambassade de Russie et un ancien espion sous couverture aux Etats-Unis depuis 1978. Autant de nouveaux éléments accréditant la thèse d'une machination patiemment élaborée contre Bucky et l'Amérique.

- # 619 (1/3) : Black Widow. Dessiné par Chris Samnee. La Veuve Noire se rend en Sibérie avec le projet de libérer Bucky du goulag. Mais, surprise, à son arrivée sur place, l'endroit est en flammes !
- # 619 (2/3) : Gulag (4). Dessiné par Butch Guice. Bucky, torturé par Rostov, comprend que l'ancien colonel a placé aux Etats-Unis des agents dormants que le Soldat de l'Hiver a formé et qui attendent d'être activés. Puis, profitant d'un nouveau combat, contre la la Licorne, Bucky en profite pour s'évader. Il retrouve la Veuve Noire avec laquelle il peut quitter la Russie.
- # 619 (3/3) : Super-Soldier. Dessiné par Chris Samnee. Après avoir neutralisé les agents dormants soviétiques avec Nick Fury et appris que Bucky s'était évadé, Steve Rogers s'explique avec le président qui lui fait comprendre que Barnes ne pourra de toute façon plus redevenir Captain America...
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Ces épisodes concluent, de manière officieuse, la série Captain America avant sa redistribution : deux titres vont lui succéder, avec d'un côté un relaunch (par Ed Brubaker et Steve McNiven) et de l'autre une suite (conservant la numérotation actuelle) intitulée Captain America and Bucky (par Ed Brubaker, Marc Andreyko et Chris Samnee).
Le programme de cet album est riche, comme en témoignent les résumés ci-dessus.
D'abord, Brubaker se penche sur la situation de Steve Rogers : à présent que Bucky ne peut plus incarner Captain America (à cause de son emprisonnement en Russie et de ses antécédents comme Soldat de l'Hiver rendus publics lors de son procés), tout le monde le pousse à reprendre le rôle. Nick Fury complote en coulisses, le gouvernement américain le presse de ressuciter le symbole. Le scénariste se montre très à l'aise dans cette partie psychologique.    
Ensuite, nous assistons à l'incarcération de Bucky dans un goulag où il est cerné par d'anciennes victimes du Soldat de l'Hiver. Le directeur de l'endroit, complice de l'ex-"programmateur" du prisonnier, autorise des combats de gladiateurs, moins pour tuer Barnes que pour lui saper le moral. Le héros doit affronter des adversaires de plus en plus dangereux et composer avec des détenus qui lui offrent leur protection. L'action domine dans cette partie, menée sur un rythme tendu.
Enfin, nous suivons les investigations de Sharon Carter et la Veuve Noire en Russie, qui mettent progressivement à jour (avec Steve Rogers en Amérique) la machination contre Bucky et une entreprise terroriste aux Etats-Unis. Cette dernière section est passionnante, dans le registre des récits d'espionnage où excelle Brubaker.
Si les derniers arcs de la série, depuis que Bucky était devenu Captain America, étaient inégaux, alternant le bon et le moyen (parfois à l'intérieur d'une même histoire), cette plongée dans une Russie conspirationniste comme aux heures les plus sombres de la guerre froide, avec son héros constamment en danger et ses amis investigant sur les coulisses de l'affaire, est une grande réussite qui compte parmi les meilleurs moments du titre depuis le début de l'ére Brubaker.
Assez curieusement, l'auteur, qui a été si emprunté avec Secret Avengers, au casting trop fourni et aux intrigues peu inspirées, réussit, sans être aussi formel, à écrire un vrai team-book dans ces chapitres de Captain America, en convoquant Steve Rogers, Sharon Carter, la Veuve Noire, Nick Fury (et avant cela le Faucon). Que n'a-t-il pas employé cette équipe pour Secret Avengers ?
En tout cas, après avoir lu cela, et en enchaînant sur Fear Itself # 3, le sort de Bucky prend une toute autre envergure, et on comprend bien la façon dont Brubaker a laissé Matt Fraction utiliser ce personnage.
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La partie graphique, malgré le défilé et la rotation des artistes pour une seule histoire, est fabuleuse. Il faut dire que le casting est de grande classe.
Mitch Breitweiser signe le prologue avec ce trait nerveux et élégant parfait pour ce titre. Ce dessinateur mériterait de travailler sur un arc entier.
Mike Deodato assure des planches pleine de puissance, où son art expressionniste est idéalement exploité.
Chris Samnee illustre des back-ups jubilatoires, aussi à l'aise quand il anime Steve Rogers que Sharon Carter et (surtout) la Veuve Noire.
Butch Guice, encré par Stefano Gaudiano, est lui aussi dans une très grande forme : sa représentation du goulag et des combats est d'une entensité extraordinaire.
Seule la présence d'Ed McGuiness fait un peu tâche, même s'il rend une coipe honnête.
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A n'en pas douter, un des meilleurs recueils d'épisodes de la série pour son époque Brubaker. 

dimanche 22 janvier 2012

LUMIERE SUR... DAVE GIBBONS


Dave Gibbons.
Les personnages emblématiques
de la carrière de Gibbons
(Martha Washington - Liberty - , deux des Gardiens,
un des Originals, Superman, Green Lantern).
Les héros de Charlton Comics,
qui auraient dû être ceux de Watchmen
Les Watchmen.
Le Comédien

Dr Manhattan

Le Hibou

Rorschach

Laurie

Ozymandias

Les six couvertures originales de
la première édition française de Watchmen/Les Gardiens.
Les Minutemen (inspirateurs des Watchmen).
Le casting du film Watchmen
Les T.H.U.N.D.E.R. Agents 
de Wallace Wood.

Naissance en Angleterre.
Scénariste, dessinateur, encreur, cover-artist, designer.   
 

Critique 304 : RED HULK - PLANET RED HULK, de Jeff Parker, Gabriel Hardman, Carlo Pagulayan et Patrick Zircher

Red Hulk : Planet Red Hulk rassemble les épisodes 30.1 et 31 à 36 de la série, écrits par Jeff Parker et dessinés par Gabriel Hardman (#30.1, 30-33), Carlo Pagulayan (#34-35) et Patrick Zircher (#36), publiés en 2011 par Marvel Comics.
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Désormais aux ordres de Steve Rogers pour lequel il accepte des missions spéciales, le général Thaddeus "Thunderbolt" Ross alias le Hulk rouge (ou Rulk) est traqué par deux nouveaux ennemis. Le premier est son ancien bras droit, le général Reginald Fortean, qui tient Rulk pour responsable de la disparition de Ross et veut le venger. Pour semer ce poursuivant, le colosse ne peut compter que sur trois "Life Model Decoys", Annie, Gus et Chuck, qui l'accompagnent sur le terrain et tentent de déconnecter les bombes miniatures implantées dans son crâne, prêtes à exploser dès qu'il reprend forme humaine.
L'autre adversaire aux trousses de Rulk est Zero/One, alias le Dr Parul Kurinji, une scientifique qui travaillait pour Omnisapient (dont les labos ont été détruits par le colosse rouge dans l'épisode 25), et qui est devenue une créature technomorphe. Avec Jacob Feinman (un ancien collègue, grand brûlé), elle retrouve le serial killer, Black Fog, qu'elle envoie tuer Rulk. 
Après ces aventures mouvementées (et dont l'issue reste à venir), Ross est envoyé en mission dans l'espace. Il atterrit sur une planète où deux tribus sont en guerre et qu'il va pacifier de façon musclée.
Enfin, de retour sur Terre, Rulk doit affronter le géant électrique Zzzax (que Ross avait manipulé pour tuer Bruce Banner/Hulk) et le nouveau M.O.D.O.K.
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Depuis qu'il a repris le personnage créé par Jeph Loeb, Jeff Parker a redéfini le ton de sa série en conservant la prime à l'action tout en la mixant à une certaine mélancolie, fondée sur la situation même du héros. En effet, en devenant Rulk, le général Ross, qui a échoué à supprimer Bruce Banner et s'est résolu, après avoir été trahi par ceux qui l'ont transformé, à être un soldat de Steve Rogers, est devenu à son tour la cible de divers individus qui le jugent responsables de méfaits les ayant personnellement atteints. Bref, Ross vit à présent le même chemin de croix que Banner.
Après cinq premiers épisodes (on oubliera le sixième, dessiné par Ed McGuiness, qui retombait dans la farce navrante de l'époque Loeb) où il a envoyés le Hulk rouge en mission avec un chaperon (Iron Man, Thor, Namor, Rick Jones), Parker adjoint à son héros trois androïdes (les LMD Annie, Chuck et Gus) et lui inflige de nouveaux tourments, plus existentiels (les bombes dans sa tête l'obligeant à garder son apparence monstrueuse et le condamnant à être traqué par Fortean et Zero/One). Si ces nouveaux chapitres offrent encore leur lot de bagarres homériques (contre des géants de pierre, un tueur insaisissable, des aliens belliqueux, Zzzaxx et le nouveau MODOK), l'impossibilité de Rulk de se reposer (et même quand il le peut, il est assailli par des cauchemars) le mine moralement.
Cette direction narrative est très bien vue car elle donne une humanité au personnage, de la maturité au récit, et Parker réussit parfaitement à transcrire à la fois la tension, l'énergie des combats, et la lassitude qui gagne le militaire que reste Ross. La relation qui se noue et est développée par petites touches entre Annie et Rulk nuance également de manière trouble le scénario, le héros semblant vouloir protéger l'androïde comme il n'a pas pu le faire avec sa fille Betty.
Il y a donc plein de bonnes idées dans les manoeuvres de Parker, même si l'intermède Planet Red Hulk (en forme de clin d'oeil à la saga Planet Hulk de Greg Pak) est beaucoup moins réussie. En revanche, l'introduction d'Omegex (un chasseur cosmique, évoquant beaucoup le Destroyer de Thor) promet beaucoup pour la suite.
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La partie graphique n'est pas en reste puisque quatre des sept épisodes du receuil sont dessinés par l'excellent Gabriel Hardman. Son style à la fois élégant et dynamique, au découpage magistral (qu'il s'agisse de scènes calmes, où l'émotion, le suspense comme l'humour sont très bien traduits visuellement, ou d'action, avec des compositions explosives) contribue énormèment au plaisir de lire les aventures de Rulk.
Carlo Pagulayan illustre le dyptique Planet Red Hulk, avec un certain souffle, même si l'encrage de Danny Miki reste toujours aussi pénible et surchargé.
Enfin, Patrick Zircher (qui deviendra l'artiste régulier du titre, avec Elena Casagrande, après le départ d'Hardman au #42) réalise une prestation très efficace et prometteuse.
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Une nouvelle collection d'épisodes accrocheuse, qui confirme l'impression positive de la reprise de cette série par Jeff Parker.  

samedi 21 janvier 2012

LUMIERE SUR... STEVE RUDE


Steve "The Dude" Rude.
Batman et Black Canary

Black Canary

Black Canary

Black Cat

Death

Emma Frost

The Escapist

Fantastic Four

Gwen Stacy et Spider-Man

Gwen Stacy

The Moth

Batman et Superman

Nexus
Naissance aux Etats-Unis.
Scénariste, dessinateur, encreur, lettreur, cover-artist, peintre, designer.
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Le site de l'artiste : www.steverude.com 

lundi 16 janvier 2012

LUMIERE SUR... DAVID MAZZUCCHELLI (2)


David Mazzucchelli.

Matt Seneca a publié dans la rubrique "Your wednesday sequence" sur le site http://www.comicbookresources/ un article sur le storytelling de David Mazzucchelli dans Batman : Year One (Batman #404-407, 1986-1987). Sans en être une traduction littérale, en voici mon adaptation, avec quelques notes personnelles :
Bien qu'il ait dessiné deux des plus mémorables comics de super-héros modernes (Daredevil : Born Again et Batman Year One), la caractéristique la plus notable de l'approche artistique de David Mazzucchelli est sa grande subtilité.
Sa décision de quitter le monde des super-héros pour la liberté des comics alternatifs a pu surprendre à l'époque, mais rétrospectivement, c'est parfaitement sensé car Mazzucchelli n'a en vérité jmais intéressé par la représentation des "morceaux de bravoure" abondant dans les comics d'action. Au contraire, il s'est toujours davantage illustré dans le dessin de scènes plus intimistes. Une fois qu'on a compris cela, on comprend pourquoi il a délaissé l'univers de héros costumés pour explorer des récits plus complexes.
Mais lors de sa collaboration avec Frank Miller pour Batman : Year One, Mazzucchelli avait mixé idéalement l'agitation et le calme, l'action et l'inertie : les comics super-héroïques ont été créés en somme pour produire des éléments kitsch, mélodramatiques, outranciers et colorés, mais dans cette mini-série, les deux auteurs ont su produire un sentiment de réalisme atypique."

Mazzucchelli a accompli cette prouesse en abordant de manière détourné les grands moments convenus du genre, en les présentant d'une façon différente que ce dont on a l'habitude. Jusqu'au dénouement de l'histoire, il privilégie des planches avec quatre bandes, au lieu des trois les plus fréquentes - et quand il n'en utilise que trois, il s'arrange pour scinder ses planches en quatre parts (deux bandes d'égale valeur dans la partie supérieure de la page, une bande équivalente à la surface de deux dans la partie inférieure - voir la page ci-dessus).
Cela ne paraît pas incroyablement important, pourtant c'est un changement fondamental pour le flux de lecture : Year One est illustré d'une manière plus sophistiquée qu'un simple "page-turner comic". Contrairement à la majorité des bandes dessinées de super-héros, conçue à la manière de Jack Kirby, où chaque information visuelle est appréciable immédiatement, les planches de Year One exigent une lecture plus vigilante, méticuleuse, à cause de l'interaction plus précise de l'image avec le texte."
Ce découpage en quatre bandes rompt le rythme naturel de la lecture d'un comic-book de super-héros comme nous le voyons encore ci-dessus. le moment-clé de cette page se situe dans la deuxième vignette, lorsque Batman porte un coup qui casse en deux une colonne. Tout de suite après, l'image dominante de la page, la plus grande des quatre qu'elle compte, est la troisième vignette, lorsque le plafond s'effondre sur le groupe de policiers et permet au héros de s'en éloigner.
Cette narration résume entièrement l'approche de Mazzucchelli dans ces épisodes : au lieu de faire le point sur l'action la plus cinétique (le coup de pied), il choisit d'en valoriser la conséquence (l'effondrement du plafond et la séparation des personnages).
Pourquoi ? Parce que le coup porté par Batman est une action rapide, mais ce qu'il provoque est plus important, donc Mazzucchelli lui accorde une case plus grande et donc plus marquante pour le lecteur. Cette fois (et encore par la suite), dans Year One, Mazzucchelli refuse l'emphase, s'en écarte, et déplace notre regard : plutôt que de souligner l'action du héros, il met l'accent sur ce qui lui succède, plutôt que de privilégier l'impact de l'action plutôt que l'action elle-même."

Mazzucchelli décide encore, avec ce dernier exemple ci-dessus, de favoriser la troisième bande de la planche qui devient le centre de notre attention immédiate. La conclusion de la page est illustrée de manière beaucoup plus sobre, avec deux vignettes plus petites qui font écho à celles de la deuxième bande. Un examen de cette planche révèle qu'elle est en fait construite comme un gag en quatre cases ponctué par une introduction (les deux premières cases de la première bande) et une image sur laquelle notre attention se focalise (la vignette de la bande 3 donc).
Ce découpage donne un rythme musical à la planche, un tempo régulier, avec un "break" au milieu : c'est du jazz appliqué à l'art séquentiel.
Aujourd'hui, les planches sont le plus souvent disposées de manière plus musclée, avec une succession de plans plus percutante, tandis que dans Year One, nous avons affaire à un travail plus subtil qui fait appel à une structure symétrique. Cette finesse rappelle à point que l'agencement des cases sur une page peut produire un effet plus fort quand les images sont disposées de manière élaborée que comme une suite de vignettes tape-à-l'oeil mais qui aboutit à une lecture plus hâchée. 
C'est tout l'art, ainsi résumé, d'un des meilleurs dessinateurs américains modernes.

vendredi 13 janvier 2012

Critique 303 : HUMAN TARGET 1 - CHANCE MEETINGS, de Peter Milligan, Edvin Biukovic et Javier Pulido

Human Target 1 : Chance Meetings rassemble les 4 épisodes de la minisérie publiée en 1999 par DC Comics dans la collection Vertigo et le récit complet Final cut de 2002, écrits par Peter Milligan et respectivement dessinés par Edvin Biukovic et Javier Pulido.
Human Target 2 : Second Chances rassemble 6 histoires - To Be Frank ; The Unshredded Man ; Take Me Out to the Ball Game ; dessinées par Javier Pulido ; et For I Have Sinned ; Living in Amerika ; Five Days Grace ; dessinées par Cliff Chiang - , écrites par Peter Milligan et publiées en 2003-2004 par DC Comics dans la collection Vertigo. 
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- Human Target (#1-4). Dessiné par Edvin Biukovic. Christopher Chance est un caméléon qui loue ses services pour assurer la protection d'un particulier en prenant sa place, son identité et son apprence (grâce à des maquillages et prothèses). Il refuse pourtant au début l'offre que lui soumet un individu masqué, défiguré par un tueur à gâges. Par contre, Chance accepte de se glisser dans la peau du révérend Earl James dont le quartier est devenu le terrain de chasse des gangs et du trafic de drogues. La "cible humaine" est alors dans la ligne de mire de D-Noyz, le caïd local, et d'une tueuse, Emerald, qui semble tout savoir de lui. Et comme si ça ne suffisait pas, Chance doit composer avec la disparition de son adjoint, Tom McFadden, qui semble avoir perdu la raison à force d'endosser la vie des autres...
- Final Cut. Dessiné par Javier Pulido. À Hollywood, plusieurs personnes sont victimes d'un maître-chanteur qui les abat si elles ne lui paient pas un million de dollars. Chance vend son aide à l'une des victimes dont le fils a été kidnappé. Mais il tombe amoureux de la femme de son client, puis prouver qu'il n'a pas tuer le supposé maître-chanteur. Jusqu'à ce qu'il comprenne que toute l'affaire n'est qu'une énorme arnaque et que son partenaire, Bruno, l'a trahi...

- To Be Frank. Dessiné par Javier Pulido. Chris Chance a désormais le visage et la place de Frank White (le producteur rencontré dans Final Cut) dont il aime la femme. Mais lorsqu'un détraqué désapprouve la violence des films qu'il finance, la situation de l'usurpateur vacille...

- The Unshredded Man (#1-2). Dessiné par Javier Pulido. John Matthews a vu sa vie basculer le 11 Septembre 2001 avec les attentats du World Trade Center. Il se fait passer pour mort auprès de sa femme et son fils et devient Jack Martin car il a été complice des escroqueries de Ken Foley. Aujourd'hui, il espère se venger de son ancien patron et récupérer son existence en lui extorquant une rançon. Chris Chance lui accorde son aide...

- Take Me Out to the Ball Game (#1-2). Dessiné par Javier Pulido. Pourquoi Ruben Valdez, prometteur joueur de base-ball, s'est-il suicidé ? En acceptant de prendre la place de son co-équipier sur le retour, Larry McGee, Chris Chance découvre que les sportifs sont les cibles (mais pas forcèment innocentes) d'un chantage sur fond de dopage...

- For I Have Sinned. Dessiné par Cliff Chiang. Alors qu'il a pris la place de Carlo, l'oncle de son ancien secrétaire Bruno, Chris Chance assiste à une tentative d'assassinat contre le Père Mike. En enquêtant sur le tueur, il va découvrir une sale histoire de pédophilie impliquant le prêtre...

- Living in Amerika (#1-3). Dessiné par Cliff Chiang. Il y a trente ans, le groupuscule révolutionnaire, the Weathermen, disparaissait dans l'explosion accidentelle de leur Q.G. Aujourd'hui, les survivants sont victimes d'un tueur qui selon John Charles (anciennement Charles Rivers) ne peut être que James Malloy, recherché par l'agent du FBI, William Williamson. Quand Chris Chance arrive à Middle Rock où vit Charles, il ne se doute pas que ce dernier et l'agent fédéral le prennent pour Malloy...

- Five Days Grace. Dessiné par Cliff Chiang. James Grace s'évade de prison alors qu'il devait témoigner contre un gangster. Il demande à son ami  Chris Chance d'attirer l'attention de la police pendant une semaine, durant laquelle il va visiter ses maîtresses. Mais des mercenaires traquent à leur tour le fugitif en ignorant qu'il s'agit de son double...
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Peter Milligan s'est littéralement emparé du héros créé en 1972 par Len Wein et Carmine Infantino pour en faire sa créature et produire une série policière qui, peut-être mieux que n'importe quel autre titre de la collection Vertigo, symbolise le vertige et interroge les notions d'identité et d'héroïsme. Souligner en couverture que ce sont ses épisodes qui ont inspiré la piteuse adaptation télé de la Fox ne rend pas justice au travail du scénariste de X-Statix (avec Mike Allred) et Hellblazer tant la bande dessinée est bien supérieure.
Dans les deux histoires que contient ce volume (la seconde ayant déjà été critiqué ici : http://mysterycomics-rdb.blogspot.com/2009/08/critique-94-human-target-2-de-peter.html - à l'époque, je m'étais procuré la vf de Final Cut/La dernière bobine, sans avoir lu les 4 épisodes précédents), Milligan met d'entrée de jeu la barre très haut et nous entraîne dans des parties de cache-cache sophistiquées, au suspense relevé et aux développements aussi méandreux que palpitants.
Sa description d'un quartier gangréné par les gangs et la drogue, de la banlieue chic d'Hollywood avec une famille dégénérée, de New York un an après le 11-Septembre, des coulisses du base-ball, des turpitudes des hommes d'église, d'une cellule anarchiste décomposée, ou de la folle cavale d'un irrésistible voyou, est saisissante : les personnages qu'on y croise sont d'une grande force, l'atmosphère est à la fois violente et vénéneuse, et tout y est masques, secrets, tactiques - à tel point qu'on s'y perd mais avec délice.
A la réflexion qu'impose la lecture répond les réflexions de Christopher Chance comme dans de subtils et brutaux jeux de miroirs : Human Target ressemble parfois à une version de Monsieur Ripley de Patricia Highsmith revisité par David Lynch et Michael Mann
Christopher Chance est un personnage fascinant qui peut non seulement, comme Frégoli, ressembler physiquement à son client, mais qui comme un acteur adepte de la Méthode de Stanislavski se fond dans le rôle qu'il interpréte en devinant de façon quasi-surnaturelle la psychologie de celui qu'il remplace. Cette immersion a cependant un coût terrible, qui le ronge progressivement, sournoisement (quand il ne s'y abandonne pas avec un plaisir trouble) : il lui arrive alors de ne plus savoir qui il est, de croire qu'il est réellement celui qu'il joue, et  ainsi découvre-t-il la clé de l'énigme en atteignant les secrets les plus crapoteux de son double.
Ce mariage d'action percutante et de cérébralité dérangeante (et dérangée) confère à cette production un cachet unique, redoutable, admirablement dosé et ponctué de dialogues bien senties.
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Ces histoires valent également pour leur qualité graphique.
Prématurèment décédé à 37 ans, Edvin Biukovic aura eu le temps de marquer ce comic-book de son empreinte avec un style très élaboré : découpage savant, personnages expressifs à la gestuelle bien pensée et aux physionomies étudiés, son trait est réaliste, avec des lignes souples et des à-plats noirs magnifiquement placés, adoucissant les formes.

Javier Pulido s'exprime dans un registre différent, plus dépouillé, dans la veine de l'école "mazzuchellienne", flirtant avec l'abstraction : son stylet s'appuie sur une économie de traits, un découpage simple et agencé comme les génériques de Saül Bass.

Cliff Chiang produit des planches à la fois dynamiques et d'une folle élégance, avec ce trait magnifiquement dépouillé et évocateur qui ont fait merveille partout où il l'a exercé (Green Arrow and Black Canary ; Greendale) : ses personnages sont à la fois expressifs et plein d'allure, ses décors suggestifs sans esbrouffe.

Dans tous les cas, ces artistes ont compris qu'il fallit soigner les détails, la scénographie et l'aspect des protagonistes, toutes choses essentielles pour des histoires reposant sur les faux-semblants, les apparences. 
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Ce volume constitue une excellente surprise où l'intelligence du lecteur est mise à contribution sans oublier de le divertir ni de la gâter visuellement.
Dommage que DC n'ait jamais compilé la dizaine d'épisodes restants de ce run irréprochable...

dimanche 8 janvier 2012

Critique 302 : AMERICUS, de MK Reed et Jonathan Hill

Americus est un roman graphique écrit par MK Reed et dessiné par Jonathan Hill, publié par First Second en 2011.
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Neil Barton est un adolescent qui s'apprête à entrer au lycée. Il partage avec son meilleur ami, Danny Burns, une passion pour la série de romans fantastiques, Les Chroniques d'Apathea Ravenchilde. Mais la sitaution prend une tournure délirante lorsque la mère de Danny, une bigote ultra-conservatrice, découvre les lectures de son fils et se met en tête d'en interdire la présence à la bibliothèque municipale d'Americus. Danny est envoyé dans une école militaire pour être "rééduqué" tandis que Neil, tout en découvrant la vie au lycée, va devoir se battre pour que les aventures de son héroïne favorite restent disponibles... 
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Le résumé ci-dessus donnera l'impression que ce roman graphique propose une histoire simple, mais en vérité ce récit complet en neuf chapitres est un peu plus complexe qu'il n'en a l'air.
D'un côté, nous suivons Neil, un adolescent de 16 ans qui entre au lycée et tente de savoir qui il est et ce qu'il veut devenir. Il ne voit pas seulement son meilleur ami, Danny, partir dans une école militaire, mais il commence à apprendre à avoir des relations avec les filles, à être indépendant, et à cibler ses goûts musicaux.
De l'autre, nous assistons à la bataille de Neil, de la bibliothécaire et quelques autres pour éviter que les romans avec Apathea Ravenchilde ne soient pas bannis par les activistes chrétiens d'Americus.
MK Reed se sert de ce second aspect pour décrire les membres d'une communauté attachée à la liberté d'accès à la culture contre des intégristes religieux et évoquer, à travers elle, ce qu'une série romanesque signifie pour ses lecteurs.
L'auteur réussit à conjuguer ces deux pistes narratives pour livrer une histoire solide, à la fois dense et racontée de manière vivante.






MK Reed, dont c'est le premier scénario pour un éditeur indépendant, a un vrai don pour caractériser ses personnages, les rendre authentiques. La passion de Neil pour la lecture et son engagement pour sauver les romans qu'il aime, luttant pour cela contre sa timidité, toucheront n'importe quel amateur ayant trouvé dans les livres un moyen de mieux supporter sa vie et d'affirmer ses idées, ses convictions.
La description des activistes chrétiens fait froid dans le dos car elle renvoie à une réalité américaine qui trouve un écho politique avec le mouvement ultra-conservateur et puritain du "Tea Party". C'est actuellement devenu un puissant lobby qui influe sur le parti républicain, engageant les orientations d'une partie de l'Amérique du Nord.
Reed excelle dans la relation du combat que se livrent les défenseurs de la bibliothèque : ils doivent s'unir et collaborer avec la communauté pour expliquer la valeur des ouvrages, justifier le libre accès à toute forme de littérature - cela contre des individus qui, le plus souvent, n'ont jamais lu les livres qu'ils condamnent. La bataille de Neil et ses partisans fait évidemment écho à celle que mène Apathea dans ses aventures.
La référence à Harry Potter est sybilline et il est évident que les auteurs se sont inspirés du héros de J.K. Rowling pour créer leur propre sorcière.
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Le graphisme de Jonathan Hill, qui n'appartient pas au registre réaliste, convient bien à l'histoire et rappelle le style de Bryan Lee O'Malley dans la série Scott Pilgrim.
Le trait est simple mais s'attache à rendre facilement indentifiable chaque protagoniste, soulignant leur expressivité. Il n'est jamais aisé de bien représenter les adolescents et Hill y parvient fort bien, sans sombrer dans la caricature.
Le découpage est lui-même très sobre, avec trois bandes et cinq à six cases par page, ce qui rend la lecture facile et fluide.
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Même si le héros de cette histoire est un ado américain et que le récit est ancré dans un contexte bien précis, cette bande dessinée porte un message universel, capable de parler à n'importe qui : il s'agit du rapport que chacun entretient avec les livres et la lecture comme un accès à la culture, un moyen de s'évader, et de s'ouvrir au monde (réel et imaginaire). C'est également un bel hommage à ces sanctuaires si précieux que sont les bibliothèques et à l'attachement qu'il faut garder pour la matérialisation des objets culturels à une époque où la numérisation et l'obscurantisme les mettent en péril.

mercredi 4 janvier 2012

LUMIERE SUR... ALEX TOTH (3)


Alex Toth.






The Stuff That Dreams Are Made Of

Cette courte histoire fantastique réunit le scénariste Marv Wolfman (New Teen Titans ; Crisis On Infinite Earths) et Alex Toth (qui, je crois, a assuré lui-même la colorisation en plus du dessin, de l'encrage et du lettrage).
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Detective Comics 442 : Death Flies The Haunted Sky.

La dernière bande d'Alex Toth avec Batman ! Le scénario est écrit par Archie Goodwin pour lequel Toth illustra des récits de guerre (pour la collection Blazing Combat).
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Couverture de Batman : Black & White #4 (1996).

Naissance en 1928. Décés en 2006.
Célèbré par "Wizard Magazine" comme l'un des dix artistes de comics les plus importants de tous les temps.
Scénariste, dessinateur, encreur, lettreur, designer, storyboarder, cover-artist, théoricien.
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Biographie extraite du site www.bpip.com
Merci à www.superpouvoir.com (et à la rubrique "La galerie de tonton Alex", animé par un grand fan de Toth, Frank Biancarelli) pour m'avoir fait découvrir ces planches et de nombreux documents.