La biographie de Carol Danvers continue d'être explorée dans ce deuxième épisode de The Life of Captain Marvel. Margaret Stohl s'y montre un peu moins psychodramatique et introduit une menace imminente tandis que Carlos Pacheco et Marguerite Sauvage se complètent à merveille pour illustrer présent et passé.
Carol Danvers est encore bouleversée par la découverte des lettres que son père, Joseph, adressait à une autre femme que son épouse. Elle se souvient de son enterrement militaire et du vide qu'il laissa malgré son tempérament violent.
Quelque part au Canada. Un vaisseau s'écrase dans le champ de Fletch Rye. Il s'en approche et voit une femme Kree en sortir, indemne. Elle le frappe et lui vole ses vêtements et sa voiture. Carol, elle, se confie à son ami Louis et lui recommande de parler à sa mère de ce qu'elle a trouvé. Ce sera préférable que de garder ça pour elle.
Carol prend donc son courage à deux mains et s'ouvre à sa mère sur la correspondance amoureuse de son père. Surprise : elle savait qu'il était infidèle mais elle le lui pardonnait car elle l'aimait et voulait conserver leur famille intacte.
La femme Kree envoie une sonde à la recherche de sa cible. Carol est abasourdie par l'attitude de sa mère et décide de partir rejoindre les Avengers et reprendre sa vie. Elle s'apprête à le lui annoncer ce soir-là lorsqu'un nouvel événement inattendu se présente.
Joe Jr. se réveille de son état léthargique pour la première fois depuis neuf mois et l'accident qui a failli lui coûter la vie. Carol réveille sa mère. De son côté, la femme Kree sait où est sa cible et se dirige vers Harpswell dans le Maine... Là où se trouve Carol !
C'est en vérité une bien curieuse mini-série que The Life of Captain Marvel : le projet, tel qu'il a été présenté et tel qu'il est développé, ambitionnait de (re)définir les origines de l'héroïne afin que le lectorat fasse mieux connaissance avec Carol Danvers juste avant que le film qui lui est consacrée sorte en salles l'an prochain. Une sorte de lance de rampement avant aussi certainement une nouvelle série régulière.
Pourtant, ce deuxième épisode montre en vérité très peu Captain Marvel elle-même et si Carol Danvers est bien au premier plan, c'est davantage le passé de sa famille qui nous est dévoilé que le sien. Tout cela s'avère très cryptique à ce stade : en quoi le fait de savoir que Joseph Danvers, son père, a eu une liaison avec une autre femme, et que cette infidélité ait été connue de son épouse impacte, autrement qu'affectivement, Carol ? Et en quoi cette découverte reformule-t-elle son statut de super-héroïne (quand tant d'autres justiciers ont du composer avec des événements bien plus traumatisants) ?
L'autre aspect du récit concerne l'arrivée sur Terre d'une guerrière Kree, attirée par un signal déclenchée accidentellement par Carol à cause d'un mystérieux appareil que possédait son père (décidément bien cachottier). Cette partie est plus convenue puisque tout le monde en sait à l'avance la finalité : la créature à la peau bleue qui fait route vers Harpswell, Maine, va en découdre avec Captain Marvel désignée comme "traître". Restera à déterminer la traîtrise en question...
Margaret Stohl est une scénariste qui ne donne donc pas une grande impression de savoir où elle va ou où elle veut nous mener. Nul doute pourtant qu'elle a un plan, un cahier des charges, mais il me semble évident que cette mini-série a tout d'une commande préétablie où l'auteur est juste un scribe. Le fait est que le style est assez transparent, souvent verbeux, avec un recours abondant à la voix-off (bien pratique quand il s'agit surtout de zapper la confession attendue de Carol à sa mère au sujet des secrets de Joseph... Alors que Stohl prend juste avant deux pages pour un dialogue entre Carol et Louis sur la nécessité pour la fille de parler à sa mère !).
Ce n'est pas désagréable à lire pourtant, mais qu'en aurait-il été sans les dessins d'un Carlos Pacheco des bons jours (il a retrouvé un encreur digne de ce nom avec Rafael Fonteriz) et les flash-backs mis en images par Marguerite Sauvage ?
L'espagnol se fend de planches bien pleines, aux compositions impeccables, avec des personnages expressifs : un ouvrage très complet, soigné, élégant. Quand il est à ce niveau, Pacheco ne craint rien et rivalise avec les meilleurs. Sauvage, elle, dispose de peu de place pour s'exprimer mais elle le fait remarquablement en assurant tous les postes (dessin, encrage, colorisation), et j'espère que Marvel saura reconnaître ses mérites une fois cette mini terminée - pourquoi pas en lui confiant toute la partie graphique d'une nouvelle série sur Captain Marvel ?... Mais avec un()e scénariste plus inspirée !
Je le répète, The Life of Captain Marvel n'est pas mauvais, juste un peu plat, prévisible. Ses dessins la hissent à un niveau respectable. Il faudrait juste un peu d'épices pour être davantage captivé...
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