Comme je le mentionne dans le titre de cette critique, assurez-vous de lire X-Men : Red #6 avant A.X.E. : Judgment Day #4 (dont je vous parlerai demain) car cet épisode justifie l'état d'un personnage majeur dans l'event. Al Ewing avait promis le mois dernier une sorte de match retour au carnage perpétré par Uranos sur Arakko e,t avec Stefano Caselli, il tient sa promesse. Avec panache.
Cependant, Magneto résiste toujours de son côté lorsqu'il reçoit le renfort de Sunspot en compagnie du Roi Pêcheur et de Sizia. Ce trio restaure à cette occasion une formation oubliée d'Arakko.
En effet, les Sièges de la Nuit étaient composés comme une sorte de cabinet de l'ombre, conseillant le Grand Cercle avant que Genesis, sous l'influence d'Annihilation, le le dissolve.
Aujourd'hu, cette instance va guider la réplique arakki. Et Tornade rejoint Magneto pour mener cette contre-offensive avec une cible toute désignée : Uranos.
C'est, peut-être (on le verra à la fin de l'event), ce qui fera la différence entre A.X.E. : Judgment Day et d'autres events Marvel : la complémentarité entre l'intrigue centrale et ses tie-in. De ce point de vue, les titres X ont parfaitement joué le jeu, et X-Men : Red le premier.
Pour mieux apprécier l'ampleur du massacre commis par Uranos, le précédent épisode formait une addition parfaite au premier numéro de l'event. Il convient à présent d'absolument lire X-Men : Red #6 avant Judgment Day #4 pour comprendre le sort d'un des acteurs majeurs de la nation X.
Magneto a survécu à l'assaut d'Uranos mais il est mal en point : l'Eternel lui a littéralement arraché le coeur et le maître du magnétisme ne tient debout qu'en utilsant son pouvoir à son maximum. Il lui faut encore lutter contre un monstre fait de plastique avec le renfort de Lodus et Xilo.
Mais cet épisode s'attache aussi au retour de Tornade sur Arakko : quand Uranos a frappé, elle se trouvait sur Krakoa, siégeant avec le Conseil, et elle s'en veut en considérant les dégâts. L'armée d'Uranos est toujours en train de dévaster son royaume et la résistance sur place s'affaire pour la contrer.
Ewing s'emploie à montrer les forces en présence et la difficulté à contenir l'arsenal éternel qui ravage Arakko. Le scénariste supprime quasiment tous les dialogues pendant une bonne partie de l'épisode pour s'appuyer sur une voix-off qui relate les positions des héros. Nova, Sunspot, Wrongslide, Khora, sont aux avant-postes. Il y a aussi un astronaute humain en mission sur Mars qui sauve deux enfants arakki, ce qui confère au récit une touche plus normale, moins fantastique, et plus émouvante.
Lorsque Tornade rejoint Magneto et lui permet de subsister en lui fournissant une partie de son énergie électro-magnétique, la scène est magnifiquement mise en images par Stefano Caselli qui la transforme en un de ces moments épiques, bigger than life, jubilatoires. C'est aussi l'occasion pour les arakki d'apprécier la solidarité, l'esprit d'équipe, le sacrifice, le don de soi, dans une chorégraphie quasiment amoureuse. Si vous n'aviez jamais envisagé Tornade et Magneto comme un couple en puissance, vous changerez d'avis après cela (même s'il n'est pas sûr que Ewing concrétise cette union ensuite).
Il y a une richesse grisante dans ce chapitre qui embrasse avec panache l'envergure du conflit sans jamais oublier les personnages en route. On ressent parfaitement l'enormité de la tâche de ces arakki, de naissance ou d'adoption, face à une machine de mort effrayante, qui reste active même après le départ de son chef.
La narration capte aussi les nuances des sentiments d'un large casting, sans oublier personne : on assiste à la réusrrection d'Abigail Brand sur Krakoa (et peut-être que là, par contre, cela aura des conséquences par la suite car ce faisant, elle est redevable aux mutants qu'elle trahit par ailleurs en s'étant alliée à Orchis ou en reformatant le SWORD). On voit aussi Wiz-Kid et Cable déambuler en apesanteur dans la station du SWORD et Cable réclame à Wiz-Kid des explications sur les manigances de Brand.
Mais le climax de l'épisode se trouve dans l'effort fourni par Ewing pour apporter des pierres à l'édifice mythologique d'Arakko. Le scénariste a bien l'intention de faire de ce peuple autre chose qu'un supporting cast pour quelques X-Men exilés sur l'ex-planète Mars. On apprend donc les origines et l'évolution des Night Seats, une sorte de shadow cabinet, en marge du Grand Cercle d'Arakko, formés par trois sages. Durant la longue histoire d'Arakko et au gré des humeurs de Genesis, notamment quand elle subit l'influence d'Annihilation, ces trois sages furent congédiés et leur comité dissous.
Le Roi Pêcheur, qui en fit partie, a instruit Sunspot à leur sujet et il convoque Sizia pour le compléter. Ce secret bien gardé resurgit au plus fort de la crise et si cela contrarie d'abord Magneto, qui aurait aimé être dans la confidence (surtout après lui avoir ouvert la porte de son palais), il l'accepte vite car l'heure n'est pas au refus des alliances.
Srefano Caselli fournit un travail remarquable. Son trait expressif permet de savourer les émotions qui traversent les héros au coeur de la tempête tout en nous gratifiant d'images spectacualires. Il faut en profiter puisque l'artiste va prendre congé de la série au moins jusqu'en Décembre (il va illustrer le retour de l'héroîne de la série Hack/Slash écrite par Tim Seeley dans l'anthologie Image ! pour le 30èe anniversaire de l'éditeur indépendant).
X-Men : Red est une sacrée bonne série, qui conserve un niveau exceptionnel même en devant marcher dans les pas d'un event.
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