Avec ce troisième numéro (sur quatre) de la mini-série Ant-Man, Al Ewing et Tom Reilly animent la version la plus populaire et récente de l'Homme-Fourmi, Scott Lang, qui est aussi celle incarnée au cinéma par Paul Rudd. Il faut aussi noter que c'est ce héros qui a vécu le plus grand nombre d'épisodes au sein d'une série régulière à son nom. L'intrigue générale se resserrre mais le cliffahnger a un goût de réchauffé.
Le L.M.D. de Eric O'Grady sous le pseudo de Black Ant et a pour objectif de dérober le sarcophage de vibranium protégé par des runes asgardiennes dans lequel est enfermé Ultron-Pym.
Iron Man et Thor appelés par Captain Marvel, c'est à Ant-Man (Scott Lang) et Stinger (Cassie Lang) de veiller sur le sarcophage. Et Lang refuse de le larguer, comme prévu, dans le microverse.
Au lieu de ça, il le transporte jusqu'au labo de Hank Pym que la Guêpe met à sa disposition. Mais où Black Ant les attend. Il fait disparaître le sarcophage avant d'être maîtrisé par Ant-Man et Stinger.
Mais c'est alors que le Ant-Man de 2549 téléporte Scott Lang dans le futur où Hank Pym affronte Ultron, déplacé là par Black Ant, et pourvu d'une puissance inédite...
Scott Lang est la troisième incarnation de Ant-Man et c'est la plus populaire. Comme Eric O'Grady, c'est au départ un personnage malhonnête, un voleur, mais avec un bon fond, ce qui le motivera à devenir un super-héros. Même ceux qui n'ont pas lu les multiples séries comics avec Scott Lang (notamment l'excellent run de Nick Spencer et Ramon Rosanas) savent qui il est puisque c'est ce Ant-Man qu'a popularisé le MCU dans deux films (et bientôt un troisième).
Pourtant Al Ewing, c'est assee flagrant, est de moins en moins inspiré. Il faisait encore à peu près illusion le mois dernier avec ce gredin de Eric O'Grady, mais Scott Lang ne semble pas le motiver des masses. D'ailleurs, la mini-série, qui avait si bien commencé, pique de plus en plus du nez pour aboutir, à la fin de cet épisode, à un cliffhanger qui sent fort le réchauffé.
En effet, Ewing choisit d'intégrer dans son récit l'infâme version Ultron-Pym créée par Rick Remender dans Rage of Ultron puis revue dans Uncanny Avengers de Gerry Duggan puis dans Tont Stark : Iron Man de Dan Slott. Une des pires idées qui soit pour enfoncer encore un peu plus (si possible !) Hank Pym, dont quelqu'un chez Marvel a dû juger qu'il n'avait pas un passif assez lourd (depuis qu'il avait brutalisé Janet Van Dyne).
Le récit est bancal et souffre d'un rythme chaotique, comme si Ewing voulait trop en dire pour le peu de pages à sa disposition. S'il dépeint Scott Lang avec un sévère complexe d'infériorité que met en évidence sa fille Cassie (Stinger, ex-Stature - là encore une décision malencontreuse pour recréer un tandem similaire à celui de Ant-Man et la Guêpe mais avec un rapport père-fille au lieu de mari-femme), le scénariste paraît surtout ne pas savoir quoi faire de ce héros.
Pour preuve, il ne maîtrise même pas Black Ant (le second alias, maléfique, d'Eric O'Grady) et se trouve entraîné par le Ant-Man du futur dans un combat déjà mal engagé et où on a le plus grand mal à deviner ce qu'il pourra apporter pour le résoudre.
La maladresse grossière de cette histoire aura été, au fond, d'intégrer Ultron (ou plutôt donc la version Ultron-Pym à l'origine d'une version quasi-divine d'Ultron). Il y a des personnages liés à des vilains emblématiques mais les scénaristes semblent parfois incapables de voir au-delà, de leur créer de nouveaux adversaires, de clore un chapitre. Batman reste associé au Joker, Daredevil paraît toujours ramené au Caïd, Spider-Man au Bouffon Vert, etc. Et Ant-Man semble menotté à Ultron, sa créature, son boulet. J'attendais mieux de Ewing parce que je sais qu'il peut faire mieux.
J'attendais aussi mieux de Tom Reilly mais il est visiblement encore un peu trop tendre : ce dessinateur a un énorme potentiel et je ne doute pas que, comme Carlos Gomez, une grande carrière l'attend. Mais avec un style comme le sien, qui évoque tellement celui de Chris Samnee, la comparaison est cruelle et cet épisode vient afficher ses limites.
Pourtant Reilly avait signé un formidable premeir épisode, avec le concours de la coloriste Jordie Bellaire, où, ensemble ils imitaient à la perfection le design des comics des années 60, avec sa narration maladroite, ses couleurs passées. Au n° suivant, Reilly convoquait Phil Hester par moments avec un certain brio, même si ce n'était pas aussi abouti et poussé. Mais là, ses planches sont sans originalité et souffrent même parfois de plans aux compositions maladroites et de finitions approximatives (peut-être aussi par manque de temps pour les dessiner).
Reilly n'est pas plus inspiré par Scott Lang que Ewing. Les caméos de Iron Man et Thor sont purement décoratifs et Black Ant n'est qu'un prétexte. Tout cela, jamais Tom Reilly n'est en mesure de le rattraper graphiquement. C'est plat, sans vie. Il est vrai qu'imiter Ramon Rosanas n'aurait certainement pas parlé à grand-monde et stylistiquement, c'est moins évocateur que Don Heck ou Phil Hester. Mais l'épisode manque de tout, aussi bien visuellement que narrativement.
On n'aura pas à patienter longtemps pour connaître le dénouement de cette histoire puisque le prochain numéro sera disponible la semaine prochaine. Est-ce que Al Ewing réussira à se resssaisir et surtout à réhabiliter, comme il le voulait, Hank Pym ? Est-ce qu'on en saura plus sur le Ant-Man de 2549 ? A suivre.
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