La dernière fois que j'ai écrit sur The Blue Flame remonte à Juin dernier et le n°8 était sorti en Mai. La série a donc pris du retard et ne s'achèvera qu'en Novembre prochain. Néanmoins, je reste sur ma position en affirmant qu'il s'agit d'une des meilleures productions indés que j'ai lue.
Sam Brausam assiste au mariage de sa soeur Dee et de Mateo, en présence de Reed Gordon. Mais celle-ci a parlé aux époux de l'histoire de procès cosmique que lui avait confiée Sam et il est mécontent.
Sam se rend chez Reed et lui explique se rappeler du nom du tueur qui a assassiné ses amis de la Night Brigade et 22 autres civils. Mais Reed ne comprend pas ce qu'il cherche en déterrant cela.
Sur Exilos, the Blue Flame appelle Obie Wallace Bowman, le tueur, à témoigner. Ce dernier explique avoir été poussé au crime par Crimson Visage de la Night Brigade...
Après huit épisodes (sur dix) sortis sans retard, The Blue Flame a disparu des bacs depuis Mai dernier. J'avais écrit la critique de ce huitième numéro en Juin et depuis j'attendais le retour de cette mini-série que j'adore. Finalement, la semaine dernière, sans prévenir, le n°9 était dispo.
Vault Comics est un drôle d'éditeur qui ne fait pas d'effort pour promouvoir cette série. Pourtant, avec Christopher Cantwell (actuel scénariste de Iron Man chez Marvel), ils tiennent un auteur renommé, mais zéro pointé question communication.
Moi-même, en ayant écrit sur cette série, je n'ai pas fait un carton : mes articles ont été très peu lus. Je le regrette, mais c'est ainsi. Il ne s'agit pas seulement, pour moi en tout cas, de rédiger des critiques sur ce blog mais, de temps en temps, d'essayer d'attirer l'attention sur un titre qui sort de l'ordinaire, même si je sais que mon audience n'égale pas celle d'autres blogs ou même de vidéos sur YouTube. Toutefois, je reste attaché à cette "mission" de passeur.
J'ignore donc pourquoi The Blue Flame a fini par voir sa publication devenir si irrégulière. Mais, en lisant cet épisode, une chose m'a frappé : son dessin. Adam Gorham est égal à lui-même, excellent, rien à redire là-dessus. Pourtant, son trait a étonnamment changé depuis le précédent épisode, plus fin, presque plus fragile aussi. Il y a une impression curieuse en le lisant.
Du coup, au risque d'extrapoler sans fondement, j'ai l'impression que le retard pris provient de l'artiste. Je ne lui reproche pas, car, encore une fois, il produit des planches superbes, il n'y a aucune baisse de régime. Cantwell a, de son côté, continué à livrer ses scénars chez Marvel sans problème et il a même un nouveau titre bientôt dispo chez Boom ! Studios (Briar, avec le dessinateur German Garcia), donc ça a l'air d'aller de son côté.
Or, il se trouve que cet épisode vient après un n°8 où on avait laissé Blue Flame atteindre la Barrière, une sorte de frontière cosmique au-delà de laquelle il espérait trouver une entité cosmique à même de faire basculer les juges d'Exilos de son côté dans le procès où il défendait la Terre. Et c'est comme si la série elle-même atteignait aussi une sorte de limite, notamment visuelle. En en revenant, avec un trait différent, on ne peut qu'être troublé par la correspondance entre le parcours du héros et de l'artiste.
L'autre point étonnant, c'est ce que raconte ce neuvième chapitre où Sam Brausam est confronté à deux éléments dérangeants. Après avoir assisté au mariage de sa soeur, il apprend que celle-ci a entendu Reed Gordon, la journaliste qui lui a servi de témoin pour les noces, parler de cette histoire de procès cosmique par Sam. Dee Brausam s'inquiète de l'état mental de son frère et elle n'est pas la seule (le patron de Sam le vire parce qu'il a été arrêté après avoir tabassé un militaire et il ne veut pas de cette mauvaise pub). Sam est vexé.
Dans le même temps, sur Exilos, Blue Flame consulte les archives et identifie le jeune homme qui a tué les membres de la Night Brigade et 22 autres innocents. Il veut le faire témoigner (chose possible grâce à la technologie alien). Sur Terre, Sam aussi met un nom sur le tueur et en parle à Reed qui ne comprend pas pourquoi il reste hanté par ce psychopathe, estimant surtout que rien ni personne n'aurait pu l'empêcher de commetre son crime.
Cantwell et Gorham concluent l'épisode par un séquence extraordinaire dans le tribunal d'Exilos avec l'interrogatoire de Obie Wallace Bowman et les questions que soulève son geste pour le procès, le fait de savoir si l'humanité entière est digne d'être sauvé malgré des individus comme lui, ses motivations. Ce qui nous est révélé alors (Crimson Visage de la Night Brigade aurait poussé le garçon à devenir un vilain et in fine à massacrer tout ce monde) est perturbant et aboutit à un grand moment mais aussi à un twist qui va rendre l'attente de la parution du dixième et dernier épisode bien longue.
Revenons un instant sur le dessin. Gorham, quoi qui lui soit arrivé (et j'espère bien entendu que je suis fait des idées, que son trait se soit affiné sans cause dramatique), produit un travail remarquable. Ce changement graphique donne à l'épisode une sorte de finesse poignante au moment même où le récit creuse le fonds de l'intrigue et met les personnages face à leur destin. C'est vraiment très surprenant.
Le soin apporté encore une fois aux couleurs par Kurt Russell donne à The Blue Flame un esthétisme singulier, très classe. C'est délicat et profond à la fois. Tout me fait dire que si ce titre était sorti chez Image, son audience aurait été tout autre.
Si d'aventure, en tout cas, vous êtes curieux (et patient), attendez le recueil en tpb de cette mini-série (même si, avec les retards, je pense que ce ne sera pas avant 2023) : The Blue Flame mérite votre considération.
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