Ne vous fiez pas à la couverture : pour une fois, Gerry Duggan ne met pas en avant Deadpool - d'ailleurs il se montre très discret depuis le retour de Uncanny Avengers. Cet épisode voit par contre Emilio Laiso remplacer Javier Garron au dessin (il s'est contenté de signer la cover), pour un résultat très convaincant. L'intrigue elle avance bien, avec une bonne d'action et une dernière page jubilatoire.
Uncanny Avengers serait-il la série de Gerry Duggan par excellence ? En tout cas, je trouve que ce scénariste livre son meilleur travail. Autant ailleurs je suis souvent partagé sur la qualité de son ouvrage qui côtoie le très bon comme le quelconque, autant là-dessus il y a une fluidité, une aisance incontestable.
Ce troisième épisode prouve encore une fois que le propos de Uncanny Avengers et sa manière de mixer aventure et réflexion fonctionne pleinement. Gerry Duggan est particulièrement à l'aise pour camper les personnages qu'il anime et développer une intrigue captivante.
La première scène est une réussite brillante qui voit Captain America balancer un de ses speechs dont il a le secret : "fidèle au rêve américain", il retourne une foule hostile aux mutants en rappelant que ceux-ci ont toujours été présents pour sauver le monde, même envers eux qui les craignaient et les haïssaient. Et en prime il prouve aux X-Men qui ne voulaient plus de lui à la tête de l'équipe, par peur qu'il soit tué et que la faute leur retombe dessus, qu'il n'est ni rancunier ni revanchard.
La suite est plus mouvementée et met en avant le duo Monet-Vif-Argent. Duggan s'amuse à créer une relation inédite entre eux deux même s'il est impossible de dire si cela perdurera au-delà de cette mini-série et de Fall of X. Le statut de Vif-Argent (comme de Scarlet Witch) ayant été complétement modifié en n'en faisant plus des mutants (mais des produits des expériences du Maître de l'Evolution) rend cela plus épicé et savoureux.
Leur affrontement contre les jumeaux Fenris pour retrouver Captain Krakoa pointe que même quand celui-ci est absent à l'image, il hante l'histoire. Une autre scène, très brève, montre d'ailleurs le Dr. Stasis et MODOK constatant que leur agent est désormais hors de contrôle après qu'il a volé une tête nucléaire dont ils ignorent qu'il l'a caché dans le campus financé par Orchis. Le mystère sur l'identité de l'usurpateur demeure complet et c'est une prouesse de la part de Duggan quand on sait que Marvel préfère souvent s'auto-spoiler plutôt que de laisser des fouineurs révéler une surprise avant eux.
Enfin, on retiendra l'identité du fameux témoin évoqué dans le précédent épisode par Ben Urich. Je ne dis rien (même si j'y serais certainement obligé le mois prochain) mais c'est à la fois évident et jbilatoire (il suffit d'ailleurs de voir les visages stupéfaits de Urich et de Captain America - voir page di-dessus - pour mesurer la surprise).
J'ignore pourquoi mais Javier Garron qui semblait bien parti pour enchaîner les cinq épisodes de Uncanny Avengers est cette fois remplacé par Emilio Laiso. Garron paie-t-il ses efforts conséquents sur la fin du run de Avengers d'Aaron et a-t-il eu besoin de souffler ? Quoiq qu'il en soit, ses fans (dont je fais partie) ne doivent pas s'inquiéter : il sera de retour pour l'épisode suivant.
Emilio Laiso a donc été chargé d'officier à sa place et il livre une copie impeccable. L'artiste italien est excellent et produit des planches énergiques et bien composées. Il faut aussi mentionner la contribution essentielle du coloriste Morry Hollowell sur ce titre car sa palette permet de conserver une cohérence chromatique qui atténue grandement le changement de dessinateur.
Et dire que j'ai failli zapper tout Fall of X, craignant que cette période ne gâche tout ce qui l'avait précédée. Je serai passé à côté d'épisodes et de séries qui valent vraiment le détour et surtout d'un statu quo certes éphémère mais captivant.
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