Ce quatrième numéro de Harley Quinn : Black + White + Redder est, jusqu'à présent, le plus étonnant. DC a donné carte blanche à des auteurs aux styles très audacieux pour se déchaîner avec le personnage. Le résultat est inégal mais prouve que Harley Quinn inspire n'importe qui, de manière très différente.
- HARLEY QUINN AND THE SEVEN SIDEKICKS (Ecrit et dessiné par Zoe Thorogood.) - En voyant Batman avec Robin à la télévision, Harley se demande si la solution à sa solitude ne serait pas d'avoir aussi un sidekick. Elle en attire sept et évidemment les choses vont se compliquer...
Zoe Thorogood est l'auteur à la mode en ce moment : l'attention portée à son roman graphique autobiographique It's Lonely at the Centre of the Earth en a fait un vrai phénomène que tout le monde s'arrache. Cela fait penser à l'engouement autour de Peach Momoko. Elle semble d'ailleurs partager avec cette dernière une influence manga qu'on retrouve dans son dessin.
Le récit qu'elle propose est touchant sur la fin quand Harley comprend qu'un partenaire n'est pas ce qu'il lui faut. La solitude de l'héroïne devient poignante au point que sa bouffonnerie s'efface complètement. Néanmoins, je ne peux pas dire que j'ai été conquis par cette écriture maniériste (au lettrage affreux) et aux illustrations maladroites.
- A VOICE TRAVELING (Ecrit par Kyle Starks et dessiné par Chris Schweizer.) - Gare à vous si vous avez harcelé Harleen Quinzel à l'école et que des années après une autre victime vient la prévenir que vous êtes devenu un malfrat toujours aussi autoritaire...
J'ai tendance à me méfier quand les comics ambitionnent de faire passer un message sur un fait de société, ici en l'occurrence le harcèlement scolaire. Mais Kyle Starks a su s'en tirer habilement en évoquant ce thème via le personnage débridé de Harley Quinn.
Si l'argument est donc traité de manière efficace mais sans trop de pathos, Chris Schweizer en profite pour mettre en scène la vengeance de Harley de façon très acrobatique et sanglante. En définitive, si ce segment emporte l'adhésion, c'est parce que, comme les meilleures nouvelles de cette anthologie, il conserve l'essence de l'héroïne au lieu d'être plombé par un message trop pesant.
- GOLDEN YEARS (Ecrit par Sean Lewis et dessiné par Hayden Sherman.) - Désormais au soir de sa vie, Harley s'emporte quand son feuilleton favori est brutalement interrompu. Elle file aux studios de tournage où un alien féroce est présent pour la même raison...
Indéniablement le chapitre le plus déjanté du lot et ça fait du bien. Sean Lewis imagine un rendez-vous improbable mais hilarant entre Alien et Harley Quinn en mode vieille dame indigne qu'un bug rend à nouveau cinglée.
Le graphisme de Hayden Sherman colle parfaitement à ce pitch et on a droit à une succession de scènes tordantes plus qu'à une vraie histoire. Ce comique absurde est un régal, surtout dans ce format court où tout est permis et en même temps plus concentré.
Suite le mois prochain avec encore du beau monde au programme (Bilquis Evely !)
Bonus : la variant cover de Chris Bachalo (qui a l'air d'avoir quitté Marvel pour DC...)
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