Dernier titre sorti la semaine dernière (qui aura donc été bien fourni en publications), ce troisième épisode de Skyward confirme la bonne santé du duo Joe Henderson-Lee Garbett dans cette histoire littéralement renversante. L'intrigue continue sa progression avec une tension croissante et exploite à merveille son postulat.
Roger Barrow discute avec Willa Fowler de ses affaires et des intérêts divergents qui l'ont éloigné de son ami Nate, le père de la jeune femme. Pensant d'abord qu'elle est venue à lui pour lui demander de l'argent afin de voyager, il comprend ensuite qu'elle compte sur son aide pour soutenir moralement son ancien partenaire.
Barrow actionne alors un mécanisme qui cloue littéralement sur place Willa et se met à la frapper pour qu'elle lui révèle l'adresse de son père. Mais la jeune femme résiste, d'abord parce qu'elle ne comprend pas ce revirement et ensuite pour gagner du temps.
Elle riposte en assénant un coup de tête à Barrow, qui lui casse le nez, et pousse un garde du corps à intervenir. Utilisant une matraque électrique, il démagnétise les chaussures de Willa en la touchant et elle en profite pour se déchausser et fuir.
La sortie étant gardée par des hommes en armes, elle doit trouver une autre issue. C'est alors qu'elle remarque son amie Joan, qui fait partie du personnel d'entretien de l'immeuble. Cachée dans une poubelle, Willa atteint, non sans mal, le toit où elle échappe à la sécurité en faisant croire qu'elle tient Joan en otage et n'hésitera pas à la tuer.
Willa se dépêche de rentrer chez son père mais découvre en y arrivant que son appartement a été mis à sac et que Nate a disparu...
Il n'y a pas de secrets pour écrire une bonne histoire : il faut à la fois que chaque épisode de la série fasse avancer l'intrigue et que les nouveaux éléments mis à disposition du lecteur soient clairs. Ces deux conditions réunies sont le minimum pour accrocher l'attention et assurer un divertissement efficace. Tout le reste - originalité du contexte, de la caractérisation des personnages, soin donné à la rédaction et à la narration - est du bonus.
Skyward a beau être la première oeuvre de son scénariste Joe Henderson, elle coche les bonnes cases sans chercher à se faire plus maline qu'elle n'est. Par conséquent, le fond et la forme du récit ne peuvent que souligner ses qualités.
Le script souligne la vilenie de Roger Barrow qui tombe rapidement le masque en s'isolant avec Willa pour tenter de lui soutirer des informations sur son père dont les recherches menacent son business. La violence dont il use le rend vraiment antipathique et on souffre pour Willa. Mais la jeune femme a des ressources comme elle l'a déjà prouvé auparavant (voir la scène où elle se fait braquer dans le #1) et se sort de ce mauvais pas avec jugeote.
Les trois quarts de l'épisode sont consacrés à sa fuite, ou plutôt son évasion du building où elle a rencontré Barrow. Henderson fait preuve d'imagination pour exploiter ce décor et les aléas rencontrés par son héroïne et Lee Garbett rend le tout très lisible et vivant.
Malgré la charge dramatique de la séquence, ses rebondissements, ses obstacles, le dessinateur s'emploie à garder une certaine légèreté au propre comme au figuré : jamais Willa ne se décourage, et le soutien que lui apporte Joan est déterminant. Mais surtout l'itinéraire emprunté pour sortir de ce piège devient plus spectaculaire du fait que la gravité est nulle et permet des acrobaties. Avec un sens du détail comique bien senti (comme lorsque Willa surgit du panier à linge avec un soutien-gorge sur la tête alors qu'elle doit menacer Joan) et une expressivité proche du cartoon, le regard est toujours sollicité tout en n'étant pas parasité.
L'épisode se solde sur un cliffhanger efficace qui donne envie d'être au rendez-vous dans un mois : Skyward a du potentiel avec son héroïne dégourdie et son univers retourné, et son duo créatif a du ressort. Sky's the limit !
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