Le dénouement est proche pour la mini-série Man of Steel écrite par Brian Michael Bendis dont c'est le pénultième numéro, cette fois en compagnie d'Adam Hughes - l'illustre cover-artist réalise les planches de ce numéro, ce qui est en soi un événement. L'histoire doit rebondir après son précédent chapitre décevant et avant sa conclusion la semaine prochaine, qui s'annonce à tout point de vue décisive...
Superman a déplacé son affrontement avec Rogol Zaar dans l'espace afin d'éviter des victimes innocentes. Le combat redouble de brutalité mais le guerrier prend l'avantage grâce à sa puissance physique. Atterrissant sur la Lune, il vainc Superman et considère ensuite à nouveau la Terre d'un air menaçant.
A Metropolis, après avoir prêté main forte aux pompiers une nouvelle fois appelés sur le lieu d'un incendie, Supergirl est rejointe par des membres de la Justice League qui désirent en savoir plus sur Rogol Zaar. Avant cela, elle doit savoir où est son cousin et elle le repère, inconscient sur la Lune.
Transporté au Hall de Justice pour y être soigné, Superman se rétablit vite et montre à Flash, Cyborg, Green Lantern, Wonder Woman et Batman un symbole gravé sur la hache de son adversaire. Nul ne l'identifie mais Batman revient sur les termes employés par Rogol Zaar au sujet de Krypton. Qu'entendait-il par son "nettoyage" ?
Soudain Superman comprend tout et s'envole sans un mot pour ses camarades. Wonder Woman invite Supergirl à ne pas le suivre si Rogol Zaar a l'intention de tuer un autre kryptonien que son cousin. Superman plonge au centre de la Terre.
Et comme Batman et lui s'y attendaient, il trouve Rogol Zaar, prêt à détruire le noyau terrestre pour en purger les ultimes survivants de Krypton...
Les premières pages déconcertent visuellement, autant vous prévenir : une vue en contre-plongée à l'intérieur de la cloche de Kandor avec l'oeil menaçant de Rogol Zaar dans son ciel, puis le combat brutal entre ce dernier et Superman dans le vide spatial. Adam Hughes brouille les repères de ses fans en produisant des images très sombres mais finalement logiques d'un point de vue esthétique puisque aucune source lumineuse n'éclaire ce qui se passe comme sur Terre.
Brian Michael Bendis n'a pas peur de désarçonner lui non plus car le duel entre les deux adversaires est bref et s'achève avec la victoire, nette, de Rogol Zaar. Décidément l'Homme d'Acier n'arrive pas à prendre le dessus sur ce guerrier enragé et massif, qui le laisse pour mort sur la Lune. Comme entrée en matière, il y a de quoi être tourneboulé...
... Et ce n'est pas fini puisqu'on enchaîne avec les deux pages familières de Jason Fabok concernant le visiteur des Kent : on sait depuis le précédent épisode qu'il s'agit de Jor-El, le père de Clark Kent, et on apprend enfin pourquoi il apparaît soudain. Il réclame son petit-fils pour lui enseigner la culture kryptonienne lors d'un voyage dans l'espace. Lois et Clark s'y opposent mais le gamin accepte ! La résolution de cette affaire et l'explication de ses conséquences seront au menu du sixième et dernier numéro de la mini-série.
Hughes reprend la main graphiquement ensuite, dans un registre plus coutumier, et livre des pages superbes, depuis le sauvetage de Supergirl d'une bande d'enfants dans un immeuble en flammes jusqu'à la récupération de Superman et une scène d'explications/déductions au Hall de Justice.
De façon suggestive, par des dialogues vifs, Bendis lève le voile sur le plan de Rogol Zaar : comment Batman en vient à le comprendre et Superman ensuite montre l'efficacité du scénariste à montrer les héros perplexes et le lecteur avec eux jusqu'à ce que le dark knight revienne à la base même du discours de l'ennemi, la vraie clé du mystère.
Hughes sait parfaitement croquer les mimiques des personnages tout en variant les effets de son découpage et son dessin rend l'ensemble très vivant, avec une maîtrise de la composition des plans et la bonne place laissée aux couleurs d'Alex Sinclair. Quand Superman prend subitement congé de ses collègues et s'envole puis plonge dans les entrailles de la Terre, il donne au personnage une majesté naturelle tout en traduisant ses efforts pour creuser et se contenir avant son ultime face-à-face avec son ennemi. Comme Bendis, l'artiste interprète Superman comme une force tranquille, lumineuse, mais en même temps consciente qu'elle n'est pas invulnérable. Je parie en tout cas que l'issue du combat ne sera pas une simple victoire par KO et que Rogol Zaar ne sera pas un méchant de passage uniquement imaginé pour cette mini-série.
Le final promet en tout cas son lot d'émotions fortes entre la famille El et celui qui a juré d'éliminer tous les kryptoniens : ce sera à Bendis d'assurer avec cette fois le seul Jason Fabok au dessin.
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