Le premier épisode de World's Finest : Teen Titans était sympa, mais sans plus. Ce deuxième numéro est... Comment dire ?... Gênant. A qui s'adresse cette série ? Que veut raconter Mark Waid ? On se le demande tout du long. Sans compter que le dessin d'Emanuela Lupacchino force le trait.
Les Teen Titans sont sollicités pour aider une jeune télépathe qui s'est cachée dans une maison abandonnée. Tandis qu'une partie du groupe s'y aventure, l'autre interroge son petit ami et Lilith et Gnarrk assurent la liaison entre les deux parties.
Il arrive même aux meilleurs de commettre des comics qui suscitent une gêne chez le lecteur telle que ce dernier se demande franchement ce qu'il est en train de lire. Et franchement, je ne peux cacher ma perplexité après avoir lu ce deuxième épisode de World's Finest : Teen Titans.
Si on peut tout à fait comprendre la volonté de Mark Waid d'avoir voulu développer ce spin-off à son excellent Batman - Superman : World's Finest, on peut en revanche s'interroger sur ce qu'il avait à raconter avec les Teen Titans tant l'inspiration semble l'avoir quitté ici.
Je ne vois absolument rien à sauver de cet épisode qui, en vérité, ne vaut pas mieux que le premier. Mais j'étais porté à l'indulgence vu le pedigree de cet auteur que j'adore : un début mitigé ne voulait pas dire que le projet ne valait rien et je comptais bien que la suite allait confirmer cet espoir.
Il n'en est rien. Tout est embarrassant, on tourne les pages en souhaitant un rétablissement qui n'arrivera jamais, et on ferme cet exemplaire en se disant que c'est un naufrage, une déroute, quelque chose qui n'aurait pas dû logiquement se produire.
Cette histoire de maison hantée par une jeune télépathe qui ne maîtrise pas ses pouvoirs et donc confronte les visiteurs à leurs pires cauchemars ressemble à du Scooby-Doo. Sauf que ce n'est pas juste pour Scooby-Doo, cartoon pour lequel j'ai toujours eu de la sympathie. En tout cas, ça n'est ni digne des Teen Titans, ni de Mark Waid.
Tout commence très mal avec une séquence mettant en avant Wonder Girl. Comme la série se déroule dans le passé, elle a quitté depuis peu Themyscira, l'île des amazones, et découvre le monde. Mais Waid la décrit comme une hystérique qui s'émerveille vraiment de tout et n'importe quoi (un guitariste qui fait la manche, les sirènes d'une voiture de police...) et qui dévoile le fait que Bumblebee soit un membre des Teen Titans sans faire attention. Qu'est-ce que c'est que cette caractérisation de merde ?
Et ça continue : Aqualad a toujours l'air d'être déphasé, aussi stressé par l'environnement que Wonder Girl est excitée. Speedy se comporte comme le dernier des cons tandis que Robin est constamment grincheux et sur la défensive. Kid Flash est inexistant, et Bumblebee donc ne sert que de faire-valoir à ses camarades portraiturés comme des ados abrutis.
Seuls Lilith et Gnarrk échappent à ce massacre, invités de cet épisode dans lequel ils délèguent l'affaire aux Teen Titans sans qu'on sache trop pourquoi puisqu'ils s'avèrent incompétents. La morale de l'histoire est particulièrement gnangnan avec un appel à surmonter ses peurs, à apprendre de ses échecs. Bon sang, c'est insupportable de niaiserie ! Non, vraiment, même le pire épisode de Scooby-Doo est au moins marrant alors que là, c'est d'un sérieux pompeux insupportable.
Le dessin d'Emanuela Lupacchino n'arrange rien. Ce n'est certes pas vilain à regarder mais elle a tendance à souligner les expressions de telle façon que la moindre mimique amplifie le ridicule du comportement de chacun. Aqualad a vraiment l'air neuneu au possible, Wonder Girl est horripilante, Robin et Speedy se partagent le titre de tête de con du mois.
Le découpage est par ailleurs très moyen, comme si déjà le script ne donnait pas beaucoup d'indications scéniques à l'artiste. On a souvent l'impression que Lupacchino ne sait pas composer une planche avec tous les personnages qui s'y trouvent et du coup la progression dramatique de certains passages tombe à plat parce qu'on aboutit à des chutes avec des vignettes dont les dimensions ne reflètent pas du tout l'importance du moment qu'elles encadrent.
Même la colorisation de Jordie Bellaire n'est pas bonne, avec des tons parfois criards, qui ne correspondent pas du tout aux ambiances évoquées (on devrait être angoissé mais ça ne le fait pas du tout).
En fait, je me demande si Mark Waid sait encore écrire des séries avec de jeunes héros. Ses Champions chez Marvel n'avait rien de transcendant, mais l'énergie du graphisme de Humberto Ramos rattrapait le coup. Ici, il ne peut pas s'appuyer sur un artiste aussi original. Mais surtout ce qu'il raconte est sans intérêt, sans intensité. On ne retrouve jamais le dynamisme de Batman - Superman : World's Finest, l'imagination débridée, la nostalgie sympa. Ces Teen Titans sont étrangement creux, inconsistants, et leurs aventures médiocres.
Je n'avais certes pas beaucoup d'attente pour cette série, mais quand même, j'étais loin d'imaginer un tel ratage. Je vais quand même voir ce que donne le prochain épisode mais je n'en ferai un retour de lecture que s'il a du positif à en dire parce que je n'ai pas envie de tirer sur une ambulance.
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