Et ainsi va s'achever cette rétrospective sur le run de Jeff Parker sur Thunderbolts / Dark Avengers. Le recueil Masters of Evil, paru en 2013, regroupe les épisodes 184 à 190 qui sont dessinés par Neil Edwards, sauf pour le n° 186 co-dessiné par Mirco Pierfederici. Une sortie de scène hélas ! complètement foirée...
Je ne vais pas vous embêter avec un résumé complet car l'histoire est très compliqué, inutilement capillotractée. Mais voici ce qu'on peut en retenir dans les grandes lignes :
A la fin du tome précédent, alors que les Thunderbolts, qui avaient remonté le temps et même visité un futur cauchemardesque, réussissaient à revenir à notre époque, et que les Dark Avengers étaient neutralisés après avoir failli provoquer une catastrophe qui aurait mené à ces lendemains funestes, John Walker, Skaar et Moonstone embarquaient les Dark Avengers à bord du quinjet prêté par Hank Pym.
Toxie Doxie prenait brièvement le contrôle de Skaar pour qu'il fasse chuter le quinjet mais Man-Thing, pour éviter que l'engin ne s'écrase, le téléportait à Manhattan. Problème : il le déplaçait certes à New York mais dans dans une réalité parallèle. La ville était divisée en quartiers qui étaient contrôlés chacun par des super-humains différents. Iron Man, Dr. Strange et Clea, la Chose, Mr. Fantastic, mais aussi Namor et Sue Richards se disputaient des territoires.
Iron Man, allié à Hank Pym, avait récupéré les Dark Avengers inconscients. Toxie Doxie se réveillait tandis que Dr. Strange capturait Moonstone et Skaar pour semer la pagaille chez leurs rivaux. S'ensuit une longue, très longue cavale dans New York, avec moults péripéties, changements de camps, découverte que l'AIM avait détourné des calculs de Kang le conquérant pour créer cette réalité...
Finalement, les Dark Avengers, avec John Walker redevenu U.S.Agent, Moonstone et Skaar à leur tête, mettaient fin à ce chaos...
C'est vraiment dommage que Jeff Parker n'ait pas su se contenter du précédent arc pour conclure son run, tout comme il était déplorable que Marvel lui ait imposé de poursuivre les aventures des Thunderbolts en rebaptisant la série Dark Avengers. Tout ça a abouti à sept ultimes épisodes très laborieux, pénibles à lire, inutiles, et collectés dans ce recueil.
Jeff Parker est un scénariste qui va jusqu'au bout de ce qu'on lui donne à faire et donc il a rempli son contrat en écrivant des épisodes surnuméraires alors que Marvel devait déjà avoir décidé d'annuler Dark Avengers. Cela aurait pu donner une bonne histoire, si elle avait été moins longue, moins redondante.
Car Parker recycle grossièrement des idées déjà exploitées dans son propre run, à commencer par cette énième déplacement de ses héros, non plus dans le temps mais dans une réalité parallèle. Le procédé est identique à celui qui a vu une partie des Thunderbolts dériver de la seconde guerre mondiale à l'époque victorienne au moyen-âge et enfin à la préhistoire, mais en beaucoup moins inspiré.
Déjà que réutiliser les Dark Avengers deuxième génération n'était pas très glorieux (mais tout de même habilement fait dans le précédent arc narratif), mais alors continuer avec eux pour sept épisodes aussi capillotractés, non, vraiment, fallait pas.
Ce n'est pas l'imagination qui fait défaut à Jeff Parker, mais là, il fait traîner les choses en longueur et nous impose des revisites de personnages emblématiques trop exagérées pour qu'on s'y intéresse. Cette guerre pour le contrôle de New York entre Iron Man, Dr. Strange, Mr. Fantasttic, la Chose, Spider-Man, et Namor manque cruellement de rythme et se prend les pieds dans le tapis. Quand vient l'heure de justifier l'existence de cette réalité parallèle, c'est encore plus brouillon et on décroche pour de bon, finissant de lire tout ça en levant les yeux au ciel.
Il n'y a rien à sauver de tout ça. John Walker est le seul personnage auquel on se raccroche et qui d'ailleurs bénéficie d'une forme de résurrection bien pratique : lourdement handicapé, il recouvre l'usage de ses membres et récupère un bras et une jambe perdus. De quoi permettre de s'en resservir pour Marvel (et ce sera le cas). Mais Les Dark Avengers ont depuis disparu corps et bien, oubliés dans les limbes de l'univers Marvel sans qu'on les regrette.
Graphiquement, Neil Edwards assure la quasi-intégralité des épisodes, sauf pour le n°186 où Mirco Pierfederici vient lui prêter main forte. Enfin, "main forte", c'est vite dit, car ce n'est pas très joli. Edwards imite toujours Hitch sans avoir son génie et Pierfederici livre des pages médiocres. De ce côté aussi, c'est une purge. Le tout est encré, comme il peut, par Terry Pallot.
Depuis les Thunderbolts classiques semblent avoir été condamnés aux oubliettes par Marvel, exception faite de la mini-série Old Man Hawkeye qui en montrait des versions bien décaties dans une triste histoire de vengeance post-apocalyptique. Et du bref run (12 n°) écrit par Jim Zub et Jon Malin.
Marvel a donné le nom à d'autres formations sans éclat, comme lors de l'event King in Black, puis plus récemment dans une mini-série où Hawkeye était à la tête une nouvelle fois d'une formation portant ce titre, et à la rentrée donc Bucky Barnes/le Soldat de l'Hiver reprendra du service comme chef d'équipe dans une composition proche de celle du futur film (avec Black et White Widow, Sharon Carter, Red Guardian, U.S.Agent, Shang-Chi et la comtesse Valentina Allegra de Fontaine).
Mais si vous voulez relire du bon Thunderbolts, alors, la semaine prochaine (le 9 Août exactement), Panini Comics sort un Omnibus regroupant les 33 premiers épisodes de la série de Busiek/Bagley (+ quelques tie-in). J'en reparlerai une fois que j'aurai lu tout ça. Et pour ceux que la vo n'effraie pas, donc, en Décembre l'intégralité du run de Parker également en omnibus.
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