Flashpoint Beyond : acte III. Nous sommes par conséquent arrivés à mi-chemin de cette mini-série. Mini-série qui captive toujours autant avec son ambiance envoûtante et qui s'enrichit ce mois-ci d'un subplot inattendu et dramatique. Geoff Johns avec Tim Sheridan et Jeremy Adams développent l'intrigue de belle manière, et Xermanico l'illustre avec brio, comme d'habitude suppléé sur les deux dernières pages par Mikel Janin.
Jadis, Kal-El fut sauvé de la destruction de Krypton par son père qui l'expédia à bord d'une capsule sur la Terre, sachant que cette planète réveillerait ses pouvoirs. Mais l'enfant fut récupéré par l'armée U.S..
Emmené dans son repaire secret par Super-Man, Flashpoint Batman suit Poison Ivy jusqu'à Swamp Thing qui s'empare d'un cristal kryptonien pour en révéler le message.
Jor-El annonce que d'autres kryptoniens ont survécu et s'apprêtent à conquérir la Terre avec la complicité de Kal-El. Mais celui-ci refuse cette fatalité et appelle Batman à l'aider.
Ailleurs, la police est appelée au domicile d'Iris Allen. Un corps y est trouvé, la victime a été assassinée selon un modus operandi connu... Dans l'Hypertemps, cette mort créé un chaos effrayant...
Nous avions quitté Thomas Wayne dans une fâcheuse posture puisque le Superman (dit Super-Man, avec un tiret) de l'univers Flashpoint lui faisait face d'un air menaçant. Pour rappel, dans cette dimension, Kal-El a été receuilli à son arrivée sur Terre par l'armée américaine qui en a fait son arme la plus puissante en le gardant dans un complexe militaire. Il est l'un des rares surhumains officiellement soutenu par les autorités, contrairement à Batman.
Physiquement, il n'a rien à voir avec "notre" Superman : ce n'est pas un individu doté d'une physionomie athlétique, mais un gringalet, fluet. Le contraste est saisissant quand il se trouve face au Flashpoint Batman, qui a la cinquantaine robuste, voire trappue. Pourtant, sa puissance est équivalente, peut-être même supérieure, dans la mesure où on lui a appris à l'exploiter de la manière la plus efficace, comme un super-soldat. Et logiquement, il rétame Thomas Wayne d'une simple gifle.
Quand Batman reprend connaissance, il ne sait plus où il est et nous non plus. En vérité, tout le récit bascule et la mini-série va nous embarquer dans une direction totalement inattendue et passionnante. L'Oasis est envahie par une végétation exubérante contrôlée par Poison Ivy et Swamp Thing (qui n'est pas Alec Holland mais Jason Woodrue).
C'est l'occasion pour Xermanico et le coloriste Romulo Fajardo de nous gratifier de planches somptueuses, qui achèvent de nous désorienter et de nous éblouir. Le travail sur ce décor, sur la lumière qui le baigne, est absolument divin. On a soudain l'impression que la mini-série décolle vraiment en quelques pages et ce n'est pas fini.
Super-Man révèle à Batman que son père, Jor-El, a permis à d'autres kryptoniens de survivre et qu'ils vont bientôt arriver sur Terre pour la conquérir, pensant que Kal-El a préparé le terrain. Mais ce dernier s'y refuse car il a, malgré le traitement qu'on lui a infligé, mesuré la valeur des humains et aussi compris le vice de sa race.
Je ne vous dévoile pas la réponse de Batman à la requête de Super-Man qui veut son aide pour rassembler une équipe (une sorte de Justice League donc ) capable d'affronter les envahisseurs. Quoiqu'il en soit, Geoff Johns, JeremyAdams et Tim Sheridan viennent d'introduire une piste narrative ambitieuse qui va animer la suite et fin de la mini-série en parallèle de l'enquête sur le Tueur de l'Horloge (Clockwork Killer) après lequel court Batman. A tel point qu'on se demande si trois épisodes suffiront à tout résoudre, sauf si ces épisodes sont très denses. Et encore... C'est sans compter avec la mort d'un personnage crucial et les deux dernières pages habituelles, dessinées par Mikel Janin, convoquant l'Hypertemps directement impacté par ce décès.
Flashpoint Beyond est une histoire captivante, peut-être plus encore que le Flashpoint originel. Le scénario se concentre sur finalement peu de personnages, mais il y a surtout une atmosphère prenante, des éléments dont on ignore encore comment ils vont de relier à l'intrigue principale (par exemple la veuve d'Harvey Dent à l'asile d'Arkham, qui entend des voix) ou la situation des Chasseurs du Temps face à un bazar terrible dû à ce qui passe dans notre dimension et dans celle de l'univers Flashpoint.
Toutefois, le lecteur est gâté : par la qualité des dessins, exceptionnelle. Xermanico accomplit un superbe travail, s'appuyant sur un script rigoureux, précis. Par la maîtrise de l'histoire qui réserve encore des surprises, alors qu'on pensait s'être engagé dans un sillon narratif relativement balisé. Enfin par la caractérisation fascinante sur des personnages familiers mais subtilement décalés, qui prouve que cet univers a un énorme potentiel, encore dix ans après sa création.
Alors que Dark Crisis est un event plus traditionnel (et dont je rédigerai sans doute une critique une fois qu'il sera terminé), Flashpoint Beyond profite en fait des projecteurs braqués sur l'autre saga DC du moment pour avancer ses pions et captiver ses lecteurs. En tout cas, on a hâte de connaître la suite du programme.
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