Finalement, j'ai décidé de replonger dans les aventures de Nightwing après la réussite du n°100 de la série, paru le mois dernier. Une série qui va pour un temps être un titre Titans déguisé comme le prouve cet épisode. Tom Taylor fait équipe avec l'excellent Travis Moore (Bruno Redondo signant la couverture mais étant trop occupé par ailleurs avec des commissions art).
Feu Blockbuster avait vendu son âme à Neron et s'il venait à disparaître, c'est sa fille qui reveindrait au seigneur des bas-fonds. Olivia Desmond est sous la protection de Raven et Beast Boy lorsque Nightwing leur rend visite. Le corps d'un étudiant de la Titans Academy aurait été trouvé dans les gravats de la Tour de New York, détruite lors de l'attaque menée par Deathstroke...
Si j'ai pu être très déçu par Nightwing de Tom Taylor, et notamment par la prestation en pointillés de Bruno Redondo au dessin avant d'arrêter de suivre la série, je mentirai en disant que ça ne m'a pas manqué de lire les aventures de Dick Grayson. Et le centième épisode paru le mois dernier m'a convaincu de replonger.
Entre-temps, ce qui était attendu s'est concrétisé : une nouvelle série Titans va être relancée en Mai prochain et c'est bien Tom Taylor qui l'écrira, avec Nicola Scott au dessin. En attendant cela, Nightwing va donc être un team-book qui ne dit pas son nom puisque les partenaires de Dick Grayson sont désormais à ses côtés à Blüdhaven.
Mais alors qu'on aurait pu croire que Taylor allait enchaîner, après le n°100, sur un arc narratif mettant en scène Heartless, le scénariste a décidé de jouer encore une fois la montre avec ce vilain. Au lieu de ça, il fait référence à ce qui s'est passé dans Nightwing #98 (avec le lutin Nite-Mite) et l'event Dark Crisis (on Infinite Earths).
Commençons par Dark Crisis : dans ce récit, la Titans Tower de New York a été détruite dans une grande bataille provoquée par Deathstroke. C'est expliqué dans l'épisode, donc même si vous n'avez pas lu l'event, vous n'êtes pas perdu (et oserai-je ajouter que vous n'avez rien perdu non plus si vous n'avez pas lu Dark Crisis, dont la première partie vient d'être traduite par Urban Comics ?).
Ensuite, dans Nightwing #98, Nightwing faisait la connaissance d'un lutin de la 5ème dimension, Nite-Mite (l'équivalent pour lui de Bat-Mite pour Batman et de Mr. Mxyzptlk pour Superman), capable d'exaucer tous ses voeux à condition d'accepter son existence et de le laisser assister à ses exploits. Ainsi, grâce à cet allié inattendu, Nightwing a sauvé Olivia Desmond, la fille de Blockbuster des griffes de démons envoyés par Neron, avec qui Roland Desmond avait passé un pacte.
Roland mort (tué par Heartless), Neron entend bien récupérer la fille et demande une faveur au roi de Vatlava, avec lequel il tend un piège à Nightwing... En dire plus serait spoiler la nature du piège en question, très simple et malin, pas très original mais efficace. Un concentré de Tom Taylor, en somme.
Ce qui change le regard porté sur cet épisode et l'arc à suivre, c'est sans aucun doute le changement de dessinateur. Bruno Redondo a préféré se mettre en congé quelques mois (pour achever des commissions promises à des fans - et recharger ses batteries ?), mais il signera quand même les couvertures de la série. C'est Travis Moore qui se chargera des pages intérieures.
Moore est un artiste solide, dont la productivité n'est pas folle mais toujours soigné. Il avait inauguré le run de Becky Cloonan et Michael Conrad sur Wonder Woman, et il vient de finir une mini-série chez Image (Sins of the Black Flamingo), il a aussi illustré le sixième épisode de Batman-Superman : World's Finest de Mark Waid.
Mais ce qui distingue Moore de Redondo, c'est son classicisme. Contrairement à son collègue espagnol, il met en images les histoires qu'on lui confie avec sobriété, et par conséquent la ressemblance qu'on trouvait visuellement entre Nightwing et Hawkeye (par David Aja) ou Daredevil (par Chris Samnee) n'a plus lieu d'être.
Mine de rien, le titre y gagne énormément, non pas parce que Redondo a fait du mauvais boulot, mais parce qu'on ne lit plus l'épisode en comparant à Nightwing à ses glorieux aînés. Le rendu est très élégant, soigné, avec un niveau de détail pour les décors plus élevé que la moyenne, et un style réaliste académique. Les couleurs, toujours apposées par Adriano Lucas, permettent à la série de conserver sson look lumineux.
Taylor utilise Raven, Beast Boy et Starfire en supporting cast, sans qu'ils ne volent la vedette à Nightwing. Mais de toute façon, ça fait plaisir de voir Dick entouré de ses copains Titans, bien intégrés à l'intrigue. Est-ce qu'on verra Cyborg, Flash ou Donna Troy ensuite ? Ce ne serait pas étonnant vu la menace incarnée par Neron.
C'est presqu'un nouveau départ. Et c'est très plaisant.
- A NIGHT AT THE CIRCUS (Ecrit par C.S. Pacat, dessiné par Eduardo Pansica). - Nightwing continue d'entraîner Jon Kent pour qu'il ne se repose pas seulement sur ses super-pouvoirs. Ils sont amenés à enqueter sur une tentative d'assassinat dans un cirque...
A partir de ce numéro, la série s'enrichit d'une back-up story. DC en a confié l'écriture à l'écrivain C.S. Pacat, spécialiste de romans fantastiques et qui a collaboré récemment à des tie-in pour l'event Lazarus Planet. Elle n'a que quelques pages pour faire ses armes, donc 'est assez ingrat à juger, mais le prétexte est de montrer comment Nightwing entraîne Jon Kent avant qu'ils ne se mêlent d'une affaire qui rappelle étrangement les conditions ayant conduit à la mort des parents de Dick Grayson.
Encore plus ingrat peut-être : c'est le talentueux Eduardo Pansica qui s'occupe des dessins. Il mérite franchement mieux que quelques planches, mais souhaitons que c'est en attendant mieux et plus.
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