lundi 10 décembre 2018

WINTER SOLDIER #1, de Kyle Higgins et Rod Reis


Initialement annoncé comme une série illimitée, cette relance de Winter Soldier (après les runs d'Ed Brubaker et Jason Latour) est finalement publiée comme une mini en cinq parties. Peut-être que si les lecteurs répondent présents, le projet de Kyle Higgins et Rod Reis changera de dimension. Et en profitera pour corriger quelques énormités...


Chicago, Illinois. L'agent de police Arthur Hayes est impliqué dans une sale affaire montée par deux de ses collègues. Une fois chez lui, il trouve le Soldat de l'Hiver avec qui il est entré en contact pour le sortir de ce pétrin.


Mais ses deux collègues le surprennent en train de fuir et Bucky doit les écarter, s'apercevant au passage que l'un des flics ripous a des super-pouvoirs. Malgré tout, la mission est accomplie pour Bucky Barnes.


Shelbyville, Indiana. Bucky fait réparer son bras mécanique par Tony Stark à qui il explique ce qu'il fait avec Sharon Carter : il s'agit de tirer d'un mauvais pas des individus en leur fournissant une nouvelle vie - une identité, un travail, un logement.


Mais pour le Soldat de l'Hiver, cela est surtout un moyen de se racheter des années où il a été manipulé par les soviétiques comme tueur et ce, même s'il a été amnistié depuis par le gouvernement américain.


Bucky se rend dans le Wisconsin rendre visite à Terry, qu'il a justement aidé. Mais celui-ci a commis l'erreur de contacter sa fiancée, Amy, de sa nouvell situation. Une fusillade éclate dans le bar et Bucky, blessé, est alors menacé par un jeune garçon vêtu de son ancien costume...

En 2012, Ed Brubaker, qui achevait son run de Captain America, gagnait le droit de développer une série consacrée au Winter Soldier, sa re-création de Bucky Barnes. Malgré des épisodes de qualité, le succès ne fut pas au rendez-vous et le scénariste n'allait plus tarder à plier bagages pour se consacrer uniquement à ses creator-owned chez Image (Fatale, Killed or be killed, Velvet...). Jason Latour reprit le flambeau le temps d'un arc puis le titre fut annulé.

Bucky a connu depuis une traversée du désert, n'apparaissant qu'ici ou là, mais sans plus avoir de série. Le vent tourna lors du (pourtant lamentable) event Secret Empire où les personnage gagna une amnestie pour ses crimes passés en affrontant l'Hydra.

Mais depuis que C.B. Cebulski a pris du galon chez Marvel, la prudence est de mise pour relancer des personnages comme Bucky : soit on leur accorde une chance via des comics digitaux, soit via des mini-séries. C'est cette dernière option qui a été choisie pour Winter Soldier.

Kyle Higgins a trouvé un job original pour le héros : il assure une sorte de protection des témoins en permettant à des civils dans une très mauvaise passe de refaire leur vie, sous un faux nom, avec un travail et un logement ailleurs. C'est aussi une manière de se racheter pour ses propres fautes : Bucky Barnes a eu droit à une seconde chance et en fournit une à d'autres.

Ce n'est pas franchement palpitant, en tout cas pour l'instant, mais en délocalisant l'action (on voyage entre l'Illinois, l'Indiana et le Wisconsin) et en sortant de la routine héros-vilain, la proposition est louable. Le problème est ailleurs.

Car Higgins base Bucky (et Sharon Carter, qui le soutient) dans un coin de l'Indiana où tout le monde le connaît (il y a grandi). Pas l'idéal pour un type qui doit faire profil bas pour son job. Par ailleurs, le Soldat de l'Hiver continue d'arborer son bras mécanique, qui plus est avec son étoile rouge soviétique sur l'épaule. Ne serait-il pas plus judicieux de cacher cette appendice voyant et d'effacer ce tatouage ?

La fin est convenue au possible puisque, évidemment, un des "clients" de Bucky finit par commettre l'erreur d'avertir un de ses proches de sa situation, ce qui provoque un gros souci. La fusillade qui s'ensuit (et qui coûte la vie au bonhomme) aboutit à l'apparition d'un tueur à l'apparence troublante, ce qui rattrape un peu le coup.

Pour mettre cela en image, Marvel a fait appel à Rod Reis, un dessinateur qui aimerait sans doute un bon succès pour se faire un nom. Il lui faudra bien ça pour faire oublier que son style évoque fortement celui de Phil Noto, avec un (très léger) zeste de Bill Sienkiewicz.

Comme ses glorieux modèles, Reis assume dessin, encrage et colorisation. Le résultat n'est pas déplaisant mais souffre des comparaisons et manque de dynamisme dans les scènes d'action, ce qui est embêtant pour une série de ce genre.

Malgré tout, Higgins et Reis savent placer quelques élements-clés pour le lecteur qui connaîtrait mal le héros, en résumant ses faits d'armes (sidekick de Captain America, Winter Soldier, remplaçant de Captain America) et traumas attachés. C'est efficace.

Ce projet est donc prometteur, bien que maladroit sur certains points. Bucky a-t-il le potentiel pour être la vedette d'une série régulière ? Les auteurs ont quatre épisodes pour le prouver.   

1 commentaire:

Présence a dit…

IL y avait également eu une série en 11 épisodes par Ales Kot & Marco Rudy (avec Langdon Foss) très originale.

Je suis très curieux de voir ce que donne cette minisérie, car j'avais beaucoup aimé C.O.W.L. des mêmes Kyle Higgins & Rod Reis.