L'arc narratif avec le justicier Citizen s'achève ce mois-ci et le moins qu'on puisse dire est que Julia & Shawna Benson le concluent en beauté, de manière intelligente et efficace à la fois. Côté dessin, German Peralta assure également comme un chef pour certainement son dernier ouvrage pour DC.
Citizen a enlevé Oliver Queen et se trouve avec son otage près d'un relais satellite de Queen Industries afin que la retransmission de son procès soit mondiale. Kate Spencer et l'informaticien Fyff tentent d'interrompre la diffusion sans succès.
Black Canary, en liaison avec Kate, remonte la miste d'Oliver grâce à un traceur qu'elle a déposé sur lui. Devant la caméra de Citizen, Ollie plaide non coupable ce qui irrite son ravisseur, prêt à précipiter son exécution avant le vote de ses followers. Lorsque Green Arrow surgit !
Assommé, Citizen ne voit pas que c'est Black Canary qui a endossé le costume de l'archer et qui délivre Ollie. Il se change alors que son adversaire reprend connaissance et croit que Green Arrow a permis à Queen de s'enfuir.
L'affrontement entre Citizen et Green Arrow, bref mais intense, tourne à l'avantage du second qui immobilise le méchant sur sa chaise électrique et s'empare de sa caméra pour s'adresser aux téléspectateurs, les enjoignant à s'exprimer par le vote, des manifestations les réseaux sociaux plutôt que par la violence.
Citizen est livré à la police. Ollie est disculpé de l'affaire de meurtre qui pesait sur lui et se promet de devenir meilleur au nom de Roy Harper et Black Canary. Cette dernière le retrouve et accepte de rester vivre à Seattle avec lui.
Depuis leur reprise en main de la série, les Benson ont fait la preuve de leur efficacité dans la narration, avec un sens du swing imparable. Tout va très vite sans être superficiel, comme en a témoigné cette histoire qui brassait des thématiques sérieuses pour son héros comme pour la société actuelle.
Via le personnage de Citizen, dont le combat s'appuyait sur les inégalités sociales dont la résolution passait par une vengeance meurtrière, les scénaristes ont abordé la disparité de la redistribution des richesses entre le pourcent de la population le plus nanti et le reste qui doit se contenter de conditions de vie précaires. Bien entendu, la méthode de Citizen n'est pas bonne, le lecteur en a conscience sans ambiguïté, mais le problème est réel.
Plus que la situation aisée d'Oliver Queen, c'est son appartenance à une caste qui est attaquée et, à travers Green Arrow, l'impuissance d'un super-héros à solutionner ce genre d'inégalités. Le tout est traité avec beaucoup d'adresse, le divertissement et la réflexion politique étant au même niveau. Cest assez rare pour être souligné, surtout dans un comic-book mainstream.
Cet épisode ne déroge pas à la règle, entretenant un suspense solide, et alternant prises de paroles engagées et combats traditionnels. Green Arrow ne doit sa victoire qu'à sa volonté et se remeten cause : il a compris qu'il doit être exemplaire, non seulement pour ses proches, pour les citoyens, mais aussi envers lui-même. Et c'est cette facult à retenir la leçon que salue Black Canary en acceptant de rester à ses côtés (plutôt que de retourner à Gotham).
Visuellement, la série est aussi un régal, même si German Peralta a choisi de quitter DC pour rejoindre Marvel (où il va d'abord dessiner une mini-série X-Men). Un choix de carrière curieux (tout comme celui d'un de ses prédécesseurs sur le titre, Juan Ferreyra), à moins qu'il ait refusé de n'être que l'artiste en alternance avec Javier Fernandez.
Quoiqu'il en soit, Peralta livre de superbes planches, très complètes : ses compositions sont parfaites, ses valeurs de plans très variées, ses personnages très expressifs. Le découpage privilégie toujours la lisibilté et n'abuse pas d'effets facils (une seule pleine page). Il est au service du récit tout en sachant le muscler.
Grâce à cette combinaison de talents, Green Arrow (qui mériterait plus que jamais de se voir accoler un "& Black Canary") est une des meilleures série DC actuelles.
La variant cover de Kaare Andrews.
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