Bonnes nouvelles : Shazam ! revient avec sa propre série. Avec Geoff Johns et Dale Eaglesham aux manettes. Et la promesse d'un run long et qui respecte le fondamentaux... A moins que... Tout ça ne soit trop beau pour être bon. Car les auteurs, appliqués, semblent malgré tout ne pas vouloir du vrai personnage.
Billy Batson assiste à la visite du musée de la révolution de Philadelphie en compagnie de sa classe, dans laquelle se trouvent ses "frères" et "soeurs". Parmi lesquels Freddy Freeman qui s'ennuie bruyamment et se fai rappeler à l'ordre par le professeur.
Mais un gang de voleurs de reliques va se charger d'apporter de l'animation. Billy se transforme en Shazam, bientôt imités par ses frères et soeurs, que les élèves appellent la "Lightning League".
Les malfrats neutralisés sont remis à la police. Les enfants rentrent chez leurs parents adoptifs, Rosa et Victor Vasquez. On fête la première année de présence dans la famille de Billy.
La discussion lors du repas est monopolisée par le récit de l'aventure au musée. Puis, la vaisselle faite, les enfants montent faire leur devoir. En vérité, ils rejoignent le Rocher d'Eternité pour le décorer.
Eugene alerte les autres pour leur montrer une nouvelle pièce qu'il a découverte : il s'agit d'une station de métro avec un train et, sur un mur, la carte des Pays Magiques. Freddy actionne un interrupteur. Au même moment, un homme se présente chez les Vasquez en déclarant être le père de Billy !
Geoff Johns tourne autour de Shazam ! depuis un moment : déjà, quand il écrivait JSA, il avait fait du personnage créé par Fawcett comics et récupéré par DC un des membres de l'équipe - même s'il avait dû abandonner une idée majeure à son sujet (une romance entre Billy Batson et Stargirl, taxée de tendancieuse car Shazam avait l'apparence d'un adulte et donc cela pouvait le faire passer pour un pédophile).
Ensuite, lors du statu quo des "New 52", il développe une back-up story en huit parties sur le personnage en réécrivant ses origines, en redéfinissant aussi son caractère et sa famille. Je n'ai pas du tout adhéré à cette version, dessinée par Gary Frank, comme beaucoup de fans. Mais c'était une rampe de lancement pour intégrer Shazam à la Justice League, juste avant la saga Trinity War.
Depuis le début de l'ère "Rebirth", le héros, pourtant symbole d'un positivisme raccord avec la volonté de DC, était aux abonnés absents. Mais l'imminence de la sortie de son film a précipité le lancement de sa série. Et bien entendu Johns est aux commandes, retrouvant pour l'occasion Dale Eaglesham (son partenaire sur Justice Society of America, une de ses grandes réussites).
Johns prend le parti, risqué, d'écrire le Shazam qu'il avait mis en place lors des "New 52" : le caractère de Billy Batson est adouci mais son look (affreux) de super-héros est identique, tout comme l'équipe de lieutenants. Tant pis si vous découvrez ça maintenant, le scénariste escamote toute présentation. Premier souci.
Mais c'est bien peu par rapport à l'essentiel. Car est-ce bien du Captain Marvel original qu'il s'agit (DC ne peut plus l'appeler ainsi car Marvel a récupéré le nom lorsque le personnage n'était plus exploité) ?
C'est que, entre temps, Grant Morrison (avec The Multiversity) et Jeff Parker (avec Convergence : Shazam) sont passés par là, en écrivant le héros tel que C.C. Beck l'a créé, avec son costume original, sa caractérisation, ses seconds rôles. Non seulement, cette version initiale est bien meilleure, sympathique, mais elle est surtout plus puissante, originale, efficace, singulière. Et Cameron Stewart comme Evan Shaner la dessinèrent tour à tour avec brio.
Toute cette bande qu'anime Johns, dont je ne me souvenais plus des noms pour la moitié (mais même les plus connus, comme Mary ou Freddy sont méconnaissables), n'a pas la fraîcheur et l'entrain qu'ont su lui insuffler Morrison et Parker. Tout paraît forcé ici, Johns n'étant pas naturellement un auteur léger comme le réclame ces personnages.
Eaglesham produit des planches superbes, aux décors magnifiques, très expressifs pour les protagonistes. Mais, bien que j'apprécie ce dessinateur, son style est trop chargé pour cette série (d'ailleurs, son souci du détail vaut déjà au titre un retard de cinq semaines pour le prochain épisode !).
Je suis sévère mais je ne veux pas condamner d'entrée la série. Simplement, pour moi, ce n'est pas ça, Shazam ! (surtout quand Johns plaisante avec lourdeur sur le fait qu'il ne peut pas appeler son héros Captain Marvel). C'est dommage car on a envie d'aimer, de supporter, ce retour (le personnage a le potentiel d'une star, comme il le fut à l'origine - ses ventes rivalisaient alors avec celles de Superman !).
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