C'est enfin fini ! La retconla plus inutile et la plus ratée depuis un bail arrive à son terme avec ce cinquième chapitre, sorti avec du retard, mais juste à temps avant le relaunch de la série en Janvier. Bilan sans appel : The Life of Captain Marvel aura été jusqu'au bout une purge totale.
Harpswell, Maine. La tueuse kree appelée sur Terre a pris Joe Jr. en otage pour forcer Marie Danvers, sa mère, à se rendre et être exécutée sur-le-champ comme l'a décidé l'impératrice Pam'a.
Pour éviter d'avoir à combattre Carol et sa mère en même temps, la tueuse utilise ses drones pour diviser l'adversité. Séparée de Mari-Ell, Carol se souvient de sa liaison avec Walt Lawson alias Captain Marv-Ell quand elle était pilote à la NASA.
Elle ignorait alors qu'il était un espion kree et qu'elle ne devrait pas ses pouvoirs au fait qu'il lui transmis les siens en la protégeant du Psyché-Magnétron de Yon-Rogg, mais bien au fait qu'elle-même avait du sang kree par sa mère.
Le plan de la tueuse kree fonctionne puisqu'elle tue Mari-Ell et disparaît en se téléportant. Carol recueille le dernier soupir de sa mère, qui ne regrette rien de sa vie passée sur Terre, convaincue d'avoir élevée sa fille comme sa digne héritière.
Pour Joe Jr. en revanche, la mort de sa mère le résoud à partir vivre ailleurs. Carol prend congé de son ami d'enfance (et prétendant) Lou pour rejoindre les Avengers. Elle se jure d'honorer la mémoire de sa mère en tant que super-héroïne.
Je dédie cette critique à Xavier Fournier qui, pour ceux qui l'ignorent, est le fondateur de "Comic Box", défunt bimestriel consacré à la "culture comics" et dont subsiste maintenant la trace sur une page Facebook. J'ai eu le malheur de commenter son propre avis sur cet épisode en exprimant mon désaccord avec ce qu'il en pensait, et ce charmant personnage m'a en retour traité de "troll de Noël".
Je ne vais pas céder à l'insulte comme il l'a fait - peut-être s'est-il simplement fâché parce que le Père Noël ne lui a pas offert les cadeaux qu'il souhaitait après tout : il faut être indulgent, moi-même j'aurai été déçu et me serai peut-être laissé emporter...
En revanche, je ne passe pas mes nerfs sur qui a l'audace de me laisser un commentaire contraire à ma critique. Mais qu'ai-je dit, au juste, de si polémique ?
Simplement, ma foi, que je trouvais ce cinquième chapitre aussi mauvais que les quatre précédents, qu'il ne s'agissait sûrement pas d'une bonne idée de retcon, que cela ne me semblait pas correspondre avec les origines de Captain Marvel telles qu'utilisées dans le film à venir et que je fondais plus d'esspoir sur la relance de la série par Kelly Thompson. Voyez comme j'ai été méchant...
On pourrait reprendre point par point tout ce qui ne fonctionne pas dans cet épisode : l'aspect hyper-convenu du dénouement (avec la mort de Mari-Ell), le mauvais psychodrame familial employée pour nuancer l'histoire des Danvers, le sort fait à Joe Jr. (otage de la tueuse kree, il disparaît du paysage à la fin sans un mot d'explication à part qu'il souhaite changer de vie - on notera aussi son rétablissement express : au début de ce numéro il est encore en chaise roulante, à la fin il pilote une péniche...), l'absence totale de charisme de la tueuse (qui, elle aussi, se volatilise une fois son job terminé et dont je parie qu'on ne la reverra jamais), le copain d'enfance de Carol qui l'a draguée et qu'elle laisse dans son patelin du Maine sans plus de considération (même pas un petit "je préfère qu'on reste amis, tu comprends, j'ai le monde à sauver avec les Avengers").
C'est incroyablement mauvais, à un point que ç'en est risible. Comment supporter ce récit lent, long, qui veut rendre les origines de l'héroïne moins passives tout en les décalant (Carol tient toujours au final ses pouvoirs d'un accident : le fait que sa mère soit une alien et plus d'un transfert entre elle et Marv-Ell), cette caractérisation à la truelle, ces péripéties lourdingues (n'oublions pas quand même que si la tueuse kree débarque, c'est parce que... Carol a activé par mégarde l'appareil qui l'a appelée ! Mais ça, à la fin, elle ne semble plus s'en rappeler, c'est commode !), cette voix-off qui cherche à donner du liant à des scènes au présent et des flash-backs au bout du compte bien dispensables (mais qui auront permis à Pacheco de fournir ses planches sans trop de retard)... C'est indigeste, c'est médiocre. C'est impossible à défendre : tout est surligné, surjoué.
Visuellement, Carlos Pacheco tire ostensiblement la langue : ses planches ont perdu de leur surperbe alors qu'il s'en tirait bien jusque-là. Il est évident que cinq épisodes, même avec des scènes passées dessinées par une autre, est désormais le maximum qu'il peut enchaîner en conservant un certain niveau de qualité.
La réussite de Pacheco doit aussi au fait qu'il a (enfin) trouvé un encreur capable de respecter son trait en la personne de Rafael Fonteriz, moins rond, moins souple que Jesus Merino à la grande époque, mais très compétent, trés propre (au point que le coloriste en profite pour se faire mousser).
Contre toute attente (alors qu'elle est maintenant l'artiste de la série Archie), Marguerite Sauvage est de retour. Pas pour grand-chose, trois-quatre pages grand maximum, mais très bien.
Je crois avoir bien dit tout ce qui n'allait pas dans ce projet. Surtout c'est son inutilité, du moins son absence de correspondance avec sa version filmée (où tous les trailers ne font aucune allusioon au fait que Carol Danvers serait une hybride mi-humaine, mi-kree), qui frappent. On atteint bien là une forme d'absurdité dans la volonté d'actualiser un personnage. Qu'on puisse être sensible à l'écriture de l'ensemble, bon, pourquoi pas, mais qu'on défende l'intérêt de la manoeuvre, ça, c'est un vrai mystère.
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