vendredi 7 décembre 2018

WEST COAST AVENGERS #5, de Kelly Thompson et Daniele di Nicuolo


Le deuxième arc narratif de la série démarre avec ce cinquième épisode : les West Coast Avengers sont devenus une équipe officielle opérant en Californie, même si cette initiative déplaît aux Avengers... Et à un paquet de super-vilains locaux ! Pour raconter cela, Kelly Thompson est accompagnée par Daniele di Nicuolo.


Les WCA affrontent Gridlock, capable de commander aux machines, sur une autoroute. Ils le neutralisent facilement, sauvant la vie de plusieurs conducteurs et passagers. Puis de retour à leur QG, America Chavez prend congé car elle a un rendez-vous amoureux.


Toujours soucieuse après la mauvaise réaction de Captain America, Kate accepte quand même de répondre à la requête du maire de Los Angeles d'inspecter un parc d'attractions où auraient lieu des activités suspectes.


Sur place, l'équipe comprend vite qu'il s'agit d'un piège quand apparaît un hologramme géant du visage de Madame Masque. America Chavez est appelée en renfort et elle débarque avec Ramone Watts, la soeur de Fuse et amie de Kate.


Kate compte sur America pour les téléporter tous hors du parc mais le groupe est dispersé. Quentin Quire et Gwenpool, puis Clint et America sont neutralisés. Kate et Fuse protègent Ramone lorsqu'une explosion retentit.


Sonnée, Kate voit alors sa mère lui tendre la main. A moins qu'il ne s'agisse d'une ruse...

Actuellement, je suis déçu par les team-books, aussi bien ceux produits par Marvel que ceux de chez DC. J'ai le sentiment que les scénaristes se compliquent inutilement la tâche en animant une kyrielle de personnages, dans des intrigues chargées, tout ça aboutissant à des lectures laborieuses. Surtout, il manque un esprit, une âme à ces équipes (Justice League, Avengers, Justice League Dark...), qui reflètent ceux de leurs auteurs.

La seule série qui évite ces écueils reste West Coast Avengers, bien que le groupe soit formé par des membres improbables, et délocalisé. Cela tient à la manière de faire de Kelly Thompson qui aborde l'exercice avec fraicheur et prouve qu'elle aime sincèrement ses personnages. Elle les a choisis, les connaît, a une idée précise de la façon dont elle veut les faire inter-agir et les embarquer dans ses histoires.

Là où des scénaristes pourtant exprimentés comme Scott Snyder, James Tynion IV ou Jason Aaron, doivent composer avec des castings de héros vedettes dans des récits toujours plus spectaculaires, Thompson tranche par le sentimentalisme et l'humour avec lequel elle imagine le format. Il s'agit bien de cela : elle veut s'amuser et nous distraire, c'est évident - et ça fait toute la différence.

Après un premier arc bref et tonique (une autre distinction avec les séries précitées, qui ont débuté par des arcs longs et fumeux), elle ne laisse pas le temps au soufflé de retomber et embraye aussitôt en rebondissant sur le fait que les WCA ont assumé être les protecteurs de la Côte Ouest des Etats-Unis. Cette initiative vaut à Kate Bishop les remontrances de Captain America, pas prévenu à l'avance, et bientôt un traquenard ourdi par Mme Masque, sa vieille ennemie.

La cascade de pièges dans laquelle tombent les uns après les autres les héros conduit l'archer à être la seule encore debout à la fin de l'épisode, face à une alliée inattendue (même si les lecteurs du run de Hawkeye par Thompson verront qu'elle a préparé ce retour depuis un moment). Et voilà, en une vingtaine de pages, c'est emballé !

L'inconnu dans cette affaire concernait le dessinateur : Marvel a décidé, incompréhensiblement, de priver le titre de Stefano Caselli (pour faire à peine un épisode de Fantastic Four), de quoi fragiliser une série qui n'en a pas besoin. Qu'allait donner son remplaçant ?

Je ne connaissais pas Daniele di Nicuolo avant ça, mais il a eu le temps de travailler puisque, sur sa page Facebook, il a fréquemment posté des croquis de ses planches (ce qui prouve aussi que Thompson lui a fourni un script bien en amont). Son style n'a rien à voir avec celui de Caselli, sinon pour l'énergie qu'il dégage dans les scènes d'action.

Son trait est plus fin et aussi plus anguleux. Il gagnerait à être plus épais, mais ce n'est pas grave (histoire de donner un peu de texture). Ses personnages sont expressifs, les compositions des plans sont bonnes (voir la scène d'ouverture), le découpage est sage. On devine un manque d'expérience, mais l'ensemble est prometteur, il y a du potentiel : la série ne souffre pas trop (même si le retour de Caselli sera un atout indéniable - il signe la couverture, malicieuse à souhait).

Toujours aussi feel-good, West Coast Avengers prend de l'envergure : ses héros sont soumis à une menace plus coriace, mais Kelly Thompson tient bon la barre.

Aucun commentaire: