dimanche 2 décembre 2018

THE TERRIFICS #10, de Jeff Lemire et Viktor Bogdanovic


Cette fois, c'est certain, c'est le dernier épisode des Terrifics que je lis et dont je dresse la critique. La série n'a de toute façon, certainement, que quatre moins à vivre, puisque Jeff Lemire annoncé qu'il cesserait de l'écrire au #14, et ça m'étonnerait que le titre y survive. On sent d'ailleurs dans ce numéro 10 comme une résignation.


Sapphire Stagg a découvert que Java, l'homme de néanderthal au service de son père, se cachait derrière les exactions commises par le Dr. Dread. Ayant échoué à éliminer les Terrifics et en particulier Rex Mason, l'amant de Sapphire, il doit maintenant les affronter ainsi que la famille de Tom Strong.


Dépassé par le nombre d'adversaires mais toujours motivé pour les supprimer, il bat en retraite dans la maison de Simon Stagg qui a peine à croire que l'homme des cavernes l'a trahi.
  

Java/Dread libère le Sombre Aîné, ce géant déjà croisé par Tom Strong puis les Terrifics dans le Dark Multivers. Mr. Terrific, Plastic Man et Tom Strong demandent à leurs amis de tenter de le contenir pendant qu'ils cherchent une solution pour l'abattre.


Le trio retrouve dans le laboratoire de Mr. Terrific l'antenne de Tom Strong et la répare. Catapulté jusqu'à la tête du géant par Plastic Man, il le renvoie dans sa dimension.


Mais cette victoire va laisser Phantom Girl démunie : Rex et Sapphire s'éloignent pour vivre leur amour en paix, Plastic Man reprend sa liberté, et Mr. Terrific lui assène que les Terrifics ne sont plus - n'ont jamais été, que contraints et forcés.

Le coeur n'y est plus. Ni pour moi, ni (semble-t-il) pour Jeff Lemire. Cet épisode ressemble à un baroud d'honneur, même si le scénariste va apparemment expédier les affaires courantes d'ici au #14 (Mr. Terrific déclare qu'il va traquer et neutraliser Java après la dissolution de l'équipe).

L'auteur canadien a sans doute compris qu'il ne disposerait jamais d'un soutien éditorial solide pour conduire ce titre où pas un dessinateur n'a tenu plus de deux épisodes d'affilée et qui fait partie d'une collection dont les parutions sont toutes annulées les unes après les autres (The UnexpectedNew Challengers, Sideways, The Curse of Brimstone ...).

DC a fait n'importe quoi sur la base d'une promesse jamais tenue (des séries portées par des stars du dessin) et dont les sujets ressemblaient davantage à des tentatives maladroites d'ironiser sur des titres de Marvel qu'à des projets mûrement conçus. On ne bâtit pas un label sur des fondations aussi fragiles, en laissant les scénaristes composer avec des artistes de passage et des personnages sans avenir.

La révélation que Java était le Dr. Dread avait quelque chose de grotesque, mais surtout ses motivations, peu originales (un ressentiment envers tous les homo sapiens, lui qui est un homme de néanderthal), ont été exposées dans l'Annual... Par un autre auteur que Lemire ! L'épisode remet en scène le géant du Dark Multivers pour une bataille spectaculaire que le canadien résoud de manière volontairement absurde (comme si une aiguille suffisait à renvoyer dans sa dimension l'équivalent d'un Céleste). On devine qu'à ce point, Lemire s'est dit : "pourquoi se forcer ? C'est mort depuis longtemps."

Une énième fois, The Terrifics accueille un nouveau dessinateur avec Viktor Bogdanovic. Son style fait plus qu'évoquer celui de Greg Capullo, il le copie sans vergogne, mais sans talent non plus. On ne peut que s'interroger sur la raison pour laquelle, en son temps, DC a signé un contrat d'exclusivité à cet artiste médiocre comme s'il s'agissait d'un bon parti pour l'avenir (tout comme l'infâme Brett Booth).

De tous ceux qui ont oeuvré sur le titre, Bogdanovic est certainement le pire. Mais en vérité, rien ne sert de l'accabler puisque le staff éditorial s'est payé notre tête depuis le début. Reis n'allait pas s'attarder quand il devait déjà s'échauffer pour Superman, Shaner a montré qu'il ne tiendrait pas le choc, Benitez et Bennett ont dépanné comme José Luis, et Eaglesham a payé son passage en étant déjà à la bourre pour Shazam ! (dont le #1 sort la semaine prochaine, mais le #2 aura cinq semaines de retard sur la date prévue). Bogdanovic, qui n'a rien sur le feu, ne restera pas non plus. N'importe quoi vraiment !

Adieu veaux, vaches, cochons, adieu "The New Age of Super-Heroes".  

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