C'est sans doute sadique à dire par cette chaleur, mais cet antépénultième épisode de Flashpoint Beyond m'a fait l'effet d'une douche froide. Bon sang ! Tout ça pour ça, et à un mois de la fin de cette mini-série ? C'est à peine croyable que trois scénaristes aient osé. Seul point positif : les dessins de Xermanico, et un peu de Mikel Janin. Mais ce n'est pas assez pour inciter à l'indulgence.
Morgue de Gotham City. Batman procède à l'autopsie de Reverse-Flash, dernière victime du tueur de l'horloge. Et comme les précédentes, on trouve dans sa cage thoracique un engrenage d'horloge.
Cependant, Dexter Dent a échappé à la surveillance d'Oswald Cobblepot au manoir Wayne. S'étant équipé dans la Batcave, il franchit la porte de l'asile d'Arkham au nez des gardes.
De retour chez lui, Thomas Wayne ne se soucie guère de la dsiparition du gamin, trop occupé à reconstituer le mécanisme quasi-complet de l'horloge du tueur. Dexter parvient jusqu'à sa mère, Gilda.
Hola, la, la ! Mais qu'est-ce que c'est que ce travail ?!
Rétrospectivement, il est facile de repérer ce qui clochait déjà dans cette mini-série avant ce fatifique quatrième épisode : par exemple la légèreté avec laquelle Geoff Johns, Jeremy Adams et Tim Sheridan ont traité la guerre entre atlantes et amazones ou l'imminence d'une invasion en provenance de Krypton, toutes choses qui donnaient un souffle épique à la saga reprise dix ans après le premier Flashpoint mais qui ne pouvaient être décemment développées en deux épisodes restants.
Pourquoi, dès lors, les aborder ? Voilà qui me paraît condamné à rester in mystère, sauf à miser sur une troisième salve d'épisodes dans l'univers Flashpoint, mais aucune annonce n'a été communiquée dans ce sens.
En vérité, le noeud de l'histoire était cette affaire de Clockwork Killer, cesnée aboutir dans sa résolution à une explication sur la survie de cet univers et le retour de Thomas Wayne dans sa dimension d'origine. Mais, là encore, Johns, Adams et Sheridan semblent avoir accumulé les fausses pistes, plus frustrantes que passionnantes, pour arriver à un dénouement qui risque d'être accablant.
Car, oui, maintenant, on sait qui est le Tueur de l'Horloge et son identité est grotesque, puisqu'il s'agit d'un personnage censé être mort et je n'espère pas là encore une justification à la hauteur. Mais, bon, à la rigueur, qu'importe. Car j'aurai été indulgent si cela avait été surprenant et moins ridiculeusement absurde. Et si son apparition, dans les dernières pages, n'était pas aussi grand-guignolesque...
Mais il était dit qu'on boirait le calice jusqu'à la lie. Et là, guère de doute possible, ça sent le Geoff Johns des mauvais jours, le moins inspiré, celui capable d'infliger des scènes impossibles. Il s'agit donc de gober ce qu'il fait de Dexter Dent, le fils de Harvey et Gilda dans cet univers.
Le môme taciturne, gardé par Oswald Cobblepot au manoir Wayne, n'était certes pas net en obtenant de sa nounou des leçons de tir, mais quand enfin il échappe à la surveillance du Pingouin pour descendre à la Batcave et chourraver des équipements, on craint le pire dès qu'on le voit représenté en légère contre-plongée pleine page, prêt à accomplir une séquence qui va nous achever.
On n'est pas déçu : le mouflet réussit à tromper la surveillance des gardiens de l'asile d'Arkham, à voler le passe de l'homme de ménage, à étaler deux autres gardes d'un coup de pied (fortiche pour ce lutin de mettre K.O. ainsi deux agents taillés comme des armoires à glace), à ouvrir la porte qui mène à la cellule de sa mère en trafiquant les fils électriques (il a dû suivre une formation accélérée hors-champ) avant de serrer sa môman dans les bras, sans être effrayé par le fait qu'elle s'est défigurée ! Tout ça sans rire.
Ce peudo-Robin finit par saisir, mais trop tard que sa mère est complètement chtarbée et qu'une présence encore plus maléfique fait entendre sa voix dans la cellule. La scène prend tout son sel avec la narration parallèle employée pour montrer qu'au même moment Thomas Wayne devine qui est vraiment le tueur à l'horloge qui est aussi l'autre personne dans la cellule de Gilda Dent. Que c'est subtil !
A ce niveau-là de nullité, on préfère en rire qu'en pleurer, mais c'est surtout la sidération qui l'emporte car vraiment, c'est stupéfiant. C'est trop. Pour un peu, ça ressemblerait à du sabotage (et Dieu sait que DC sait y faire quand ils le veulent). En tout cas, c'est ce genre de moment embarrassant dont une série ne se remet pas.
Louer les dessins de Xermanico est bien dérisoire après ça. Il fait un boulot remarquable depuis le début, mais être associé à une histoire qui se crashe comme ça, ça fait tâche. Bon, il a déjà rebondi (il signera les dessins d'un one-shot consacré à Gueule d'argile dans le cadre d'une collection intitulée Batman : One Bad Day, sur les vilains emblématiques de la chauve-souris, écrite et dessinée par le gratin de l'éditeur).
Mikel Janin s'acquitte des deux dernières pages dont, là aussi, on se demande bien comment elles vont conduire à une fin digne de ce nom, avec ces mentions à l'Hypertemps et l'Omnivers, des notions maousses expédiées en fin d'épisodes et censées compléter l'intrigue principale. Janin, par contre, ne semble pas promis à un destin aussi favorable que Xermanico, DC ne l'annonçant sur aucun projet (série, one-shot, Black Label). Triste et injuste.
Lire cet épisode, c'est quelque chose. Mais j'aurai préféré que ce soit connoté plus positivement. Le prochain chapitre risque d'être... Spécial.
1 commentaire:
Il n'y a pas à s'en faire. Il reste encore 2 épisodes pour conclure la mini. ^^
Moi j'avoue que la révélation du meurtrier...je vais commencer à croire que Johns a une obsession avec l'univers de Batman. Que DC lui donne un titre Batman et ça sera réglé.
Enregistrer un commentaire