Ce treizième numéro de X-Men marque à la fois le début de la deuxième "saison" du titre tel qu'écrit par Gerry Duggan et également un épisode annexe à l'event A.X.E. : Judgment Day. Le scénario est léger mais divertissant. Les dessins incombent à C.F. Villa qui va assurer l'intérim jusqu'à l'arrivée du nouveau titulaire (scoop : il s'agira de Joshua Cassara).
Débordés par l'attaque des Hex, les X-Men ont besoin de frapper un grand coup. Jean Grey contacte Ikaris qui accepte d'aider les mutants. A la condition qu'ils ne tuent aucun Eternel.
Une partie de l'équipe des X-Men est détachée pour atteindre l'armurerie d'Uranos au centre de la Terre. Magik assure le transport tandis que Forge doit trouver une solution pour stopper le transfert des armes.
L'armurerie fonctionne grâce à un générateur que Iceberg avec Synch gèlent. Magik, Firestar, Havok assurent les arrières de leurs camarades. Puis, leur mission accomplie, retour à Krakoa.
Mais à peine revenus, ils n'ont pas le temps de savourer la retraite des Hex car l'Ancêtre, le Céleste réveillé par Iron Man et Ajak annonce qu'il va juger la Terre, en commençant par les mutants...
De manière inévitable, la série X-Men se met à l'heure de A.X.E. : Judgment Day le temps de deux épisodes. C'est en soumettant à cela que Gerry Duggan entame sa deuxième "saison" sur le titre. On peut donc dire sans se tromper que ça (re)commence fort.
Cependant, qui dit tie-in, dit aussi un certain effet de redondance. L'event écrit par Kieron Gillen oblige les séries qui se calent sur son intrigue à en montrer des aspects que lui n'a pas le temps et/ou la place de mettre en scène. Cela suppose donc de dévoiler certes des moments inédits mais aussi des images fortes issues de l'event.
Gerry Duggan se sort plutôt bien de cet exercice, lui qui reste un des rares scénaristes côtés de Marvel à ne s'être jamais occupé d'un event (mais ça ne saurait tarder à mon avis). Seules les premières et dernières pages de l'épisode de ce mois-ci reprennent des éléments qui figurent déjà dans l'event, à savoir l'attaque des Hex sur Krakoa et l'arrivée de l'Ancêtre (Progenitor en vo) qui annonce le jugement de la Terre.
Entre les deux, le contenu de ce numéro 13 tient sur un post-it avec une mission menée à toute vitesse mais qui a le mérite de faire voir la nouvelle formation des X-Men "élue" lors du récent Hellfire Gala. C'est l'occasion de vérifier que ce groupe a une vraie puissance de feu et une belle complémentarité, peut-être (bien que ça reste à vérifier sur la durée) plus évidente que la précédente incarnation des X-Men.
De toue évidence, il m'apparaît que Duggan se sent plus à l'aise avec des personnages comme Magik, Forge, Iceberg qu'avec, disons, Malicia, Sunfire, Wolverine (Laura Kinney). Je serai plus réservé sur sa façon d'animer Havok, dans la droite ligne de ce qu'en a fait Zeb Wells sur Hellions, c'est-à-dire un type capable de répliques franchement déplacées dans un tel contexte. A croire que seul Rick Remender, à l'époque de ses excellents Uncanny Avengers, a su saisir la voix de Alex Summers.
La mission consiste à couper l'alimentation de l'arsenal d'Uranos, ce qui est périlleux car il est bien gardé, se situe au centre de la Terre, et que les X-Men n'ont droit qu'à une seule chance. Par ailleurs, Ikaris, qui accepte d'ouvrir un passage pour les mutants, pose ses conditions : aucun Eternel ne doit être tué. Compliqué quand c'e sont d'autres Eternels qui vous agressent pour vous éliminer.
Duggan est toujours à l'aise dans ce format done-in-one, bourré d'action, filant à toute allure. Il réussit particulièrement à écrire Magik en la décrivant comme exaltée par le danger et l'ivresse du combat. Forge aussi est formidablement traité alors qu'on pouvait s'interroger sur sa place dans l'équipe : il en devient le géo-trouvetout, cool et dominant son sujet grâce à son intelligence plus que par son physique. Duggan s'est aussi souvenu de la complicité entre Firestar et Iceberg, de longue date, et dans le cas de ce dernier, à l'image de ce qu'il en faisait dans Marauders, il n'hésite pas à souligner son incroyable puissance (on oublie trop souvent que Bobby Drake est un mutant oméga).
On le sait désormais, Pepe Larraz ne reviendra pas dessiner la série, ni Javier Pina. Fin Septembre, pour le n°15, X-Men aura un nouvel artiste régulier avec Joshua Cassara (qui s'était fait remarquer sur X-Force de Benjamin Percy). Pour accompagner Duggan sur les #13 et 14, c'est donc Carlos "C.F." Villa qui s'y colle.
Villa avait déjà signé quelques planches sur le Hellfire Gala 2022 et il n'est pas maladroit. Parfois, il se laisse un peu trop aller sur les visages grimaçants, mais il sait imprimer du nerf à ses images, ce qui convient pour cette histoire. Son découpage privilégie nettement les grandes cases, ce qui lui permet de représenter les effets des pouvoirs dans leur dimension la plus spectaculaire et aussi de composer des combats intenses.
On peut déplorer qu'il ne montre pas suffisamment l'oppostion rencontrée par les X-Men, en dehors des Hex au début, ce qui donne l'impression qu'ils se battent contre des individus trop fréquemment hors champ. Mais Villa sait disposer les héros dans des postures offensives sans qu'ils se marchent sur les pieds et avec assez d'espace pour qu'on puisse apprécier leur puissance de feu. Il ya de quoi faire avec des mutants comme Havok, Iceberg, Firestar, Magik.
Est-ce vraiment indispensable pour suivre l'event ? Honnêtement non. Mais si vous lisez X-Men, vous n'êtes pas lésés. C'est du bon boulot, une lecture divertissante, qui pourrait bien donner une idée de ce à quoi va ressembler la nouvelle saison de la série.
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