A peine deux semaines après la parution du n°3, Uncanny Spider-Man #4 est déjà disponible. On ne va pas s'en plaindre, même s'il faudra que fin Décembre ce sera le début de la fin de Fall of X et de de toutes ses (mini) séries. Si Spurrier et Lee Garbett (de retour après le fill-in de Javier Pina) déliassent un peu le côté fun de leur héros pour l'entraîner vers la fin de son aventure... Mais aussi le récit de ses origines...
Silver Sable explique à Kurt Wagner qu'elle ne va plus pouvoir longtemps dissimuler leur liaison à Orchis qui, via la Vautour et ses chasseurs cybernétiques, se doutent de quelque chose. Pour Diablo, la situation devient de plus en plus délicate avec Mystique qu'il oblige à avoir une discussion...
Le 3 Janvier 2024 débutera Fall of the House of X (et, une semaine après, Rise of the Powers of X, son pendant futuriste - à la manière de HoX/PoX). Cela marquera le début de la fin de Fall of X. Il faut donc que d'ici fin Décembre tous les jouets soient ramassés - traduisez : que toutes les mini-séries lancées pour Fall of X soient conclues.
C'est ce qui explique qu'il n'ait fallu attendre que quinze jours entre les épisodes 3 et 4 de Uncanny Spider-Man. Mais ce n'est pas toute l'actualité qui attend Diablo pour ce mois de Novembre puisque, pas plus tard que la semaine prochaine, sortira X-Men Blue Origins, également écrit par Si Spurrier.
Si je mentionne ce titre annexe, c'est parce qu'au centre de Uncanny Spider-Man, on trouve une scène qui sert de prologue à X-Men Blue Origins. Kurt Wagner y retrouve Mystique, toujours aussi confuse mentalement, pour avoir une discussion entre quatre yeux : le contenu de leur échange sera celui de X-Men Blue Origins et devrait dévoiler les origines (définitives) de Diablo.
Pour l'heure, Uncanny Spider-Man continue de présenter Kurt Wagner sous son nouvel alias et dans sa nouvelle vie. Cet épisode est empreint d'une gravité nouvelle : Silver Sable ne peut plus gagner de temps, un de ses mercenaires sait pour elle et Kurt, et les chasseurs du Vautour (des mutants capturés par Orchis et domptés par la cyber-technologie de Warlock) sentent qu'elle cache des choses. Va-t-elle le trahir et le livrer à ses employeurs ?
Kurt doit également courir après Mystique, toujours dans un état mental très confus, tout en refusant toujours de rallier la résistance mutante (mutants avec qui il ne veut plus rien avoir à faire depuis son départ de Krakoa, avant le Hellfire Gala, car il estime que la cause de la Nation X est perdue, que Krakoa n'a fait qu'empirer les choses, et qu'il ne veut plus supporter ce fardeau).
Même si le côté fun et un peu horny de la série était très plaisant, prouvant enfin que Si Spurrier savait traiter le personnage sans en faire le curé des X-Men, ce virage est bienvenu car opportun, justifié. Il y a certes de la légèreté chez Diablo, un aspect séducteur et bondissant, mais aussi une forme de drame, puisque, comme je le disais dans la critique du premier épisode, il se distingue de beaucoup de mutants (en tout cas de ceux qui fondèrent la deuxième génération des X-Men) par son aspect physique et son histoire.
Diablo a l'air d'un démon et a échappé de justesse à un lynchage lorsque le Prof. X l'a découvert. La première scène de cet épisode y fait d'ailleurs écho lorsque Kurt assiste au lynchage d'un humain qu'une foule hystérique prend pour un mutant. Mais il refuse d'intervenir jusqu'à ce que Spider-Man s'en charge et soit à son tour menacé. Ce n'est pas par détachement complet, ni résignation qu'il se comporte ainsi, mais bien comme on le voit plus loin, alors qu'il est avec Silver Sable parce qu'il est à bout, excédé, fatigué.
La série, on le comprend alors parfaitement, est celle d'un personnage qui est écrasé par ce que la vie a fait de lui : Diablo ne s'appartient plus depuis longtemps. Il a été un X-man, un ami, un amant, il a été mort, il est revenu de l'au-delà, il a voulu bâtir une religion sur Krakoa, il a été membre du Conseil de Krakoa... Mais tout ça l'a éloigné de ce qu'il était et de ce qu'il aime. Ses amis sont loin et dispersés, le rêve de Xavier s'est (encore une fois) cassé la figure. Il a dû changer d'alias pour rejouer au héros bondissant et insouciant. Mais même là, il est rattrapé par les problèmes, notamment par Mystique.
Spurrier réussit brillamment à nous faire ressentir le ras-le-bol du personnage, ce sentiment de défaite, de débâcle qui l'étreignent. La fin de l'épisode est particulièrement poignante mais attraper un téléporteur ne signifie pas le tenir pour de bon et quelque chose me dit que la discussion avec Mystique va impacter le dernier épisode, le mois prochain. (Et les plus curieux et impatients n'auront qu'à chercher la couverture de Fall of the House of X #1 pour en savoir plus sur Diablo...)
Si Javier Pina l'a superbement remplacé dans le précédent numéro, on est quand même heureux de retrouver Lee Garbett pour celui-ci et le prochain. Je l'ai dit et je le redis mais il dessine Diablo tel que je l'aime. Même sous son costume et le masque de Spider-Man (même si, heureusement, il ne le porte pas trop), c'est bien la création de Dave Cockrum qu'on retrouve et, à part Alan Davis, Paul Smith ou Ed McGuinness, il a rarement été aussi bien servi ces derniers temps.
Garbett fait preuve de beaucoup d'adresse dans sa narration, avec une grande variété dans le découpage, un souci constant pour dynamiser le récit, maintenir le lecteur en alerte, ce qui colle parfaitement avec ce que fait traverser Spurrier à Diablo, sorte de fugitif indétectable mais jouant constamment avec le feu (du fait de sa liaison avec Silver Sable et des apparitions imprévisibles des Sentinelles ou des Chasseurs du Vautour).
Décidément, cette mini a eu bien du mérite et pour les fans de l'elfe des X-Men, c'est un régal.
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