mercredi 6 octobre 2021

WONDER WOMAN 80TH ANNIVERSARY 100-PAGE SUPER SPECTACULAR #1


C'est au tour de Wonder Woman de souffler ses 80 bougies et comme à son habitude, DC Comics sort pour l'occasion un numéro spécial de 100 pages où plusieurs auteurs et artistes reviennent sur la carrière de la célèbre amazone. Après le ratage de l'anniversaire d'Aquaman, on peut dire que l'éditeur s'est bien repris car, cette fois, l'ensemble est bien meilleur.


Pour débuter, ce sont les scénaristes actuels de la série Wonder Woman, Becky Cloonan et Michael Conrad qui dans In Memoriam et dans la droite ligne de leur run imaginent que Steve Trevor réalise un documentaire en hommage à Diana. Superbement dessiné par Jim Cheung, c'est une excellente entrée en matière, qui retrace les hauts faits de l'héroïne de manière assez émouvante. Et dont les fans pourront lire la suite directe dans Wonder Woman le mois prochain (le n°780).
 

On baisse d'un cran avec Dreamers, écrit par Jordie Bellaire et dessinée par Paulina Ganucheau, qui, comme elles le font dans la série Young Diana (back-up de Wonder Woman) explorent l'enfance de Diana. C'est assez gnagnan au possible, avec ce graphisme mignon, mais le dialogue entre la jeune amazone et Nubia sur le poids des responsabilités est dispensable.


Heureusement, l'anthologie se rétablit vite grâce à Amy Reeder qui nous entraîne dans le golden age : Fresh Catch montre Wonder Woman capturée par des pêcheurs avant que ne débarquent Etta Candy et ses Holliday Girls. L'écriture est pleine de pep's, et les dessins exaltants, d'une fraîcheur qui fait regretter que Amy Reeder ne soit pas mieux employée par DC.


On comprend alors que ce numéro fonctionne en suivant les époques car Mark Waid écrit Dear Diana telle qu'elle apparaissait dans les années 50, lorsqu'elle intégra la Justice League. Toujours brillant dans ce genre d'exercice, le scénariste s'amuse à mettre en scène Diana comme un parangon de vertu et de sagesse mais fatiguée d'être toujours sollicitée par ses collègues pour avoir son avis sur tout et sur rien. José-Luis Garcia-Lopez illustre ces pages avec sa classe inimitable (même si l'encrage de Joe Prado laisse un peu à désirer). C'est exquis.
 

Mais sans doute le sommet de ce numéro est-il le fruit des efforts conjugués de Tom King et Evan Shaner : les deux partenaires revisitent une période souvent moquée, celle des années 60-70, quand Diana perdit ses pouvoirs et évoluait dans un cadre très daté aujourd'hui. Dated est jubilatoire de malice puisque Lois Lane organise un rendez-vous galant entre Clark Kent et l'amazone sans savoir qu'ils se côtoient au sein de la Justice League. Une touche de mélancolie couronne ce récit, merveilleusement rétro et fantastiquement dessiné.


Vita Ayala fait une infidélité aux New Mutants pour signer Better Angels, dessiné par Isaac Goodhart qui met en scène un combat entre Wonder Woman et Cheetah dans les murs d'une école. L'amazone persuade habilement son ennemi de sauver les enfants pour lui prouver qu'elle peut être aussi une héroïne. C'est malin, joliment mis en images. Tout ce qui manquait à Wonder Woman 1984, le nanar de Patty Jenkins situé à la même époque.


Steve Orlando est un scénariste toutche-à-tout et sympathique mais à qui DC refile souvent des artistes moyens (raison pour laquelle il a fini par se barrer chez Marvel ?). C'est encore le cas ici puisque l'inévitable et peu inspirée Laura Braga dessine ce Saturn Rising ne brille pas par sa qualité esthétique. Mais l'histoire n'est de toute façon pas digne de figurer dans un numéro pareil.


Stephanie Phillips remonte le niveau avec Immortal Mysteries, chargé de mythologie (sur les mystères d'Eleusis) où Diana croise le fer avec Demeter pour sauver une archéologue imprudente. Sur un rythme soutenu, avec une ambiance prenante, la scénariste utilise la Wonder Woman période New 52 (une des meilleures versions) et bénéficie des dessins toujours impeccables du mésestimé Marcio Takara.


Hélas ! Ce recueil s'achève sur une mauvaise note : G. Willow Wilson n'avait pas brillé en prenant la suite de Greg Rucka (grand absent du casting) lors de la période Rebirth et elle livre encore une fois, avec Low Orbit, un segment médiocre, sans intérêt. Qui plus est mauvrement illustré par Meghan Hetrick. A oublier.

Le bilan reste malgré tout très positif : c'est un très bon numéro anniversaire, avec une majorité d'équipes créatives inspirées par le personnage, qui explorent plusieurs époques emblématiques de Wonder Woman. Même si l'amazone est un personnage difficile à bien appréhender, il y a là quelques candidats sérieux pour l'animer.

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