Après avoir zappé l'épisode 5 (concentré uniquement sur Arno Stark, et dessiné par un fill-in médiocre), c'est avec plaisir que je retrouve une de mes séries Marvel favorites. Mais Dan Slott a opéré des changements pour le début de ce nouvel arc, écrit avec Jeremy Whitley et dessiné par Valerio Schiti. C'est comme si Tony Stark : Iron Man passait encore à une vitesse supérieure.
Après une nuit passée avec Andy Bhang, Amanda Armstrong lui avoue sa relation difficile avec son fils, Tony Stark. Ce dernier est mort, revenu à la vie, et depuis accaparé par ses affaires commerciales et super-héroïques.
Et ce n'est pas aujourd'hui que cela va s'arranger puisque c'est le lancement de l'e-Scape, l'interface ludique de Stark Unlimited. Les clients se pressent dans les magasins pour acheter le casque de réalité virtuelle tandis que des voleurs en ont dérobé un stock. Iron Man, War Machine et la Guêpe les appréhendent.
Tandis que Rhodey et Janet livrent les voleurs aux autorités, Tony retourne au siège de sa compagnie. Bethany Cabe lui fait part du cauchemar que représente la sécurisation de l'usage de l'interface lorsque Amanda sollicite une entrevue avec son fils - qui n'a une fois encore pas de temps pour elle.
Il se connecte à l'e-Scape pour en vérifier d'éventuelles anomalies. Pour lui permettre de communiquer avec Tony, Andy branche aussi Amanda à l'interface. Bethany est alors manipulée par le Contrôleur qui pirate grâce à elle le jeu.
Arsenal, le programme chargé d'interrompre les sessions de joueurs irrespectueux du règlement, s'en prend à Amanda. Dans le monde réel, cela se traduit par une crise de convulsions de l'utilisatrice. Jocaste prévient alors Bethany du piratage de l'interface et du retour en session de joueurs bannis, qui vont s'en prendre à Tony...
On notera donc d'abord que Dan Slott, qui a imaginé cette histoire, l'a rédigée avec l'aide de Jeremy Whitley - il collaborait régulièrement ainsi avec Christos Gage sur Amazing Spider-Man. Mais cela interroge tout de même : si le scénariste est déjà à la peine au bout de six épisodes, cela explique rétrospectivement et la faiblesse de ses épisodes de Fantastic Four et les reports de sortie de ceux de Tony Stark : Iron Man (dont le #5 paraissait franchement avoir été produit pour gagner du temps tellement il était déconnecté du reste).
Ceci mis à part, il faut surtout constater que ce nouvel arc narratif, Stark Realities, se distingue dans la forme et dans le fond. Jusqu'à présent, Slott avait enchaîné des one-shots gorgés d'action et d'humour, d'une efficacité redoutable. Désormais, il "feuilletonne" puisque le dénouement est un vrai cliffhanger. Il matérialise aussi plus fortement la menace, précédemment discrète et énigmatique, que représente le Contrôleur : ce vilain manipulait Bethany Cabe sans réel impact sur le cours de l'intrigue, alors que, là, ses manoeuvres sont beaucoup plus agressives.
Slott en profite d'ailleurs pour décaler sa narration : si Tony/Iron Man tient bien la vedette, le personnage mis en avant est Amanda Armstrong, la mère adoptive du héros, qui est devenue officiellement la maîtresse de l'ingénieur Andy Bhang, et qui se plaint que son fils ne lui accorde pas de temps alors qu'elle l'a vu mourir, ressusciter, et reprendre ses activités patronales et super-héroïques.
Cette incommunicabilité est au coeur de l'épisode et brillamment traitée quand le script montre les gamers de l'e-Scape avec leur masque de VR complètement détachés du monde réel alors que l'interface propose des animations délirantes (avec clins d'oeil aux West Coast Avengers des origines de rigueur). Tout cela renvoie aux écrans et à l'usage qu'on en fait, parfois jusqu'à l'abus, et il y a là un discours critique bien senti. Lorsque, revenant à l'intrigue, la conséquence touche durement Amanda et créé la panique au sein de Stark Unlimited et Iron Man dans une situation critique, l'effet produit est formidablement tendu.
On rigole donc moins dans ce qui apparaît comme l'Acte II de la série, mais Valerio Schiti s'y adapte magistralement en livrant des pages toujours aussi incroyablement généreuses et dynamiques. L'italien a profité de son congé pour recharger ses batteries et revenir plus remonté que jamais.
Cette fois, pas de nouvelle armure au programme (même s'il représente la cultissime "Silver Centurion" des années 80 ou la Dark Mark), mais chaque page contient une masse impressionnante d'informations visuelles, tout en restant lisible. On a droit à une séquence d'arrestation (avec les voleurs et War Machine et la Guêpe) jubilatoire, puis, presque sans avoir le temps de souffler, on voit ce qu'un joueur de l'e-Scape a choisi (avec les WCA donc, plus une version égarée de Scarlet Spider), avant de faire connaissance avec l'impressionnant vigile Arsenal et de voir subrepticement le Contrôleur.
Schiti maîtrise si bien son affaire qu'on a l'impression qu'il dessine le titre depuis des années, donnant au moindre second rôle une vraie présence propre (Jocaste paumée entre sa consommation de l'interface et sa rupture avec Machine Man, qui fait une apparition hilarante ; Bethany qui commence à se douter que quelque chose cloche chez elle ; Andy Bhang et Amanda Armstrong en quasi-beaux parents de Tony). C'est épatant.
Quel plaisir de lire une série si bien maîtrisée (quand bien même sa production semble fragilisée par son scénariste) !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire