Mine de rien, le run de Kelly Thompson et Leonardo Romero sur ce nouveau volume de la série Hawkeye semble avoir trouvé son public puisque nous voilà en possession du 10ème numéro. La performance est d'autant plus remarquable que le titre existe désormais non plus avec Clint Barton mais avec l'autre détentrice de ce pseudonyme, Kate Bishop.
Ce nouveau chapitre commence par une page d'une exquise féminité où Kate se prépare à sortir en se faisant une beauté - une préciosité qui tranche avec le côté garçon manqué dont elle fait habituellement preuve... Et qui va interroger le lecteur en alimentant l'intrigue.
Nous avions quitté Kate alors qu'une jeune femme, méconnaissable car de dos, entrait dans son agence et provoquait chez elle une expression stupéfaite. Lorsque ses amis arrivent et qu'ils la trouvent maquillée et en robe du soir, ils s'interrogent sur son état d'esprit alors qu'elle les avait convoqués, l'air inquiet.
Pourtant Kate les entraîne, contre toute attente, pour une soirée en boîte de nuit. Mais lorsque le malfrat Oddball surgit dans la discothèque pour racketter les clients, Kate refuse d'abord de l'affronter !
Elle s'y résout malgré tout pour calmer ses amis, après avoir aguiché les garçons et ignoré les filles auparavant, et règle son compte au vilain en deux temps, trois mouvements. Il n'empêche, l'attitude de Kate intrigue ses acolytes...
Et ils ont raison de l'être, intrigués car... La vraie Kate Bishop est détenue dans une planque de Madame Masque, et dans la cellule voisine, se trouve son père, également prisonnier !
Bien que la série, depuis le début, joue plutôt la carte de la légèreté, il est troublant de voir, désormais, après dix épisodes, à quel point la question du corps préoccupe la scénariste Kelly Thompson : on a en effet vu un prévenu littéralement imploser, une jeune femme se transformer en dragon, un jeune homme devenir un colosse, un père de famille entraîné contre son gré dans un fight club, le père de Kate cloné... Et maintenant Kate elle-même répliquée par sa pire ennemie, Mme Masque !
Ajoutez que les combats qu'a dû mener Kate lui laissent régulièrement des plaies (et l'obligent à porter divers pansements - un reliquat du Hawkeye version Fraction/Aja où Clint était lui aussi couvert de bandages), et on mesure bien qu'être héros, c'est d'abord être un corps en souffrance, manipulé, malmené, et même reproduit !
L'ouverture de cet épisode, une planche de pure séduction où, dans l'intimité, on assiste au maquillage de Kate, qui souligne sa beauté naturelle, et que le dessin superbement épuré de Leonardo Romero met en valeur, préfigure tout ce qui suit (tout en prolongeant ce qui a précédé). Le scénario de Kelly Thompson joue malicieusement sur la "possession" de Kate qui adopte un comportement décomplexé d'abord comique puis étrange, embrassant deux des garçons de sa bande et snobant les deux filles qui l'accompagnent, puis qui rosse Oddball sans ménagement après s'être estimée trop supérieure pour combattre un vilain de seconde zone comme lui.
Lorsque la vérité sur la situation est dévoilée, dans le dernier quart de l'épisode, le twist fonctionne pleinement tout en nous laissant sur une ultime page très accrocheuse (annonciatrice de règlements de comptes - le pluriel est de rigueur puisque Derek Bishop va devoir répondre à une question essentielle et que le duel attendu avec Mme Masque est au programme du prochain chapitre).
Hawkeye arrive donc, tranquillement mais sûrement, à la conclusion de sa première saison puisque, en Novembre, la série, sans changer d'équipe créative (ouf !), s'apprête à réunir les deux archers avec l'arrivée de Clint Barton à Los Angeles...
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