NOUVEAU DEPART (en v.o. : We bought a zoo) est un film réalisé par Cameron Crowe, sortin salles en 2011.
Le scénario est écrit par Cameron Crowe et Aline McKenna, d'après le récit de Benjamin Mee. La photographie est signée Rodrigo Pietro. La musique est composée par Jon Por Birgison.
Dans les rôles principaux, on trouve : Matt Damon (Benjamin Mee), Scarlett Johansson (Kelly Foster), Colin Ford (Dylan Mee), Maggie Elizabeth Jones (Rosie Mee), Patrick Fugit (Robin Jones), Thomas Haden Church (Duncan Mee), Elle Fanning (Lily), Angus Macfadyen (Peter MacCready), John Michael Higgins (Walter Ferris).
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Six mois après la mort de sa femme Katherine, Benjamin Mee mène difficilement de front sa vie de père de famille, avec son fils Dylan et sa fille Rosie, et sa carrière de journaliste. Mais ses relations difficiles avec son fils, le souvenir omniprésent de son épouse et la pitié de son rédacteur en chef l'empêchent de progresser. Il décide donc de déménager et de trouver un nouvel emploi.
Après avoir visité plusieurs propriétés, il est séduit par une maison... Mais celle-ci est attenante à un zoo qu'il doit aussi racheter pour s'y installer ! Malgré la folie du projet, Benjamin accepte, au grand dam de son fils.
Robin Jones, Walter Ferris, Lily, Kelly Foster, Dylan Mee,
Benjamin Mee, Peter MacCready et Rosie Mee
(de gauche à droite : Patrick Fugit, John Michael Higgins, Elle Fanning,
Scarlett Johansson, Colin Ford, Matt Damon, Angus Macfadyen,
Maggie Elizabeth Jones)
Benjamin et ses enfants font la connaissance du personnel du zoo, à la tête duquel se trouve la séduisante Kelly Foster. Elle lui sert de guide et de conseillère pour identifier les animaux, leurs besoins et estimer le coût financier des travaux de réhabilitation de l'endroit.
Benjamin assume toutes les dépenses grâce aux économies qu'il a faîtes durant sa carrière de reporter, mais les frais sont énormes et surtout la réouverture du parc est soumise à l'approbation d'un contrôleur intraitable, Walter Ferris. Sa première inspection révèle d'ailleurs que de nouveaux aménagements doivent être accomplis.
Duncan Mee, Kelly Foster, Robin Jones, Benjamin Mee, Dylan Mee,
Peter MacCready, Lily, Rosie Mee
(à gauche : Thomas Haden Church)
Duncan, le frère aîné de Benjamin, qui travaille dans une banque, le met en garde car il est presque ruiné désormais. Dylan se heurte violemment à son père tout ignorant les sentiments que lui porte Lily, jeune fille qui assiste Kelly.
Mais la providence va sauver l'entreprise de Benjamin lorsqu'il découvre par hasard que sa femme avait placé de l'argent, une somme suffisante pour relancer le zoo et envisager l'avenir sereinement. Cela suffira-t-il à convaincre Ferris, à apaiser Dylan, et surtout à attirer le public dans le zoo remis à neuf - tout en laissant l'opportunité à Benjamin d'ouvrir à nouveau son coeur à une autre femme en la personne de Kelly ?
J'ai découvert durant l'été 2015, en pleine canicule, ce film réalisé par un cinéaste pour lequel j'ai toujours eu de la sympathie. Cameron Crowe avait signé deux grandes réussites dans les années 90 avec Jerry Maguire (1996, avec Tom Cruise, Cuba Gooding Jr - Oscar du meilleur second rôle - et Renee Zellweger) et Presque célèbre (1999, avec Patrick Fugit, Billy Crudup et Kate Hudson - inspiré par sa propre expérience de jeune journaliste à "Rolling Stone"). Vanilla Sky (remake inégal d'Ouvre les yeux, en 2001) puis Retour à Elizabethtown (2005) étaient moins convaincants. Quant à Aloha/Welcome back (sorti l'an dernier), je ne l'ai pas vu, le film ayant été un échec critique et commercial cuisant, entaché d'une polémique idiote (on a reproché à Crowe d'avoir donné à Emma Stone le rôle d'une native de Hawaï).
Cinéphile passionné, Crowe a aussi signé un passionnant et superbe ouvrage dont je conseille la lecture à tous : Conversations avec Billy Wilder (Actes Sud/Institut Lumière).
Nouveau départ n'a pas plus à beaucoup de critiques mais il a remporté un joli succès en salles (surtout aux Etats-Unis) et semble désormais destiné à de fréquentes rediffusions télé puisque TMC l'a reprogrammé Dimanche dernier. C'est une case idéale pour cet archétype du feel-good movie, très bien écrit, réalisé et interprété.
Alors, oui, il ne faut pas l'aborder avec cynisme : c'est effectivement gentil, sucré même, rempli de bons sentiments, et très américain. Ce récit inspiré de faits réels sur un veuf qui achète une maison et le zoo attenant est une de ces success stories comme seul le cinéma US en produit. Le scénario est d'une prévisibilité imparable avec conflits père-fils, récit initiatique, romances multiples, seconds rôles clichés au possible, etc.
Pourtant, en tout cas avec moi, ça fonctionne. Le film possède sinon une grâce, en tout cas un vrai charme et il est transmis par ses acteurs, formant une distribution qui a belle allure : Matt Damon perpétue cette lignée d' "honnêtes hommes" comme l'Amérique en fournit régulièrement au 7ème Art ( de James Stewart à Tom Hanks) et il a pris une sorte d'épaisseur, de consistance qui correspond pile avec ce rôle de père veuf à la fois dépassé et galvanisé par ses rêves. Scarlett Johansson, qui est une actrice souvent moyenne, resplendit ici : elle est parfaitement convaincante en zoologiste pugnace et réaliste qui est conquise par son patron. Thomas Haden Church promène sa gueule incroyable dans un personnage de frangin solidaire très attachant.
Les seconds rôles sont également enthousiasmants, que ce soit Patrick Fugit (de retour devant la caméra de Crowe après sa révélation dans Almost famous), Angus Macfadyen (savoureux en employé enragé), John Michael Higgins (jubilatoire en inspecteur tatillon), et surtout Elle Fanning (déjà rayonnante).
Pour une comédie sentimentale de plus de deux heures, Nouveau départ ne souffre d'aucune longueur, porté par une bande-son extraordinaire (moins pour la partition originale de Jon Por Birgison que pour la sélection de chansons - Neil Young, Bob Dylan... - qui rappelle l'expérience de journaliste rock du cinéaste).
Et puis il y a ce magnifique tigre, le plus bel animal de la planète ("qui n'aurait pas envie d'avoir un tigre comme meilleur ami ?" dixit Bill Watterson, le papa de Calvin and Hobbes), parfait symbole de ce film sur le dépassement du deuil, qui est pétri de ce bon sentimentalisme sur lequel Crowe eut l'occasion de longuement disserter avec Billy Wilder et dont il a bien retenu les leçons, assumant comme son maître un cinéma généreux et affectif, très rafraîchissant aussi bien par temps chaud qu'en période agitée.
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