MONUMENTS MEN est un film réalisé par George Clooney, sorti en salles en 2014.
Le scénario est adapté du livre de Robert M. Edsel par George Clooney et Grant Heslov. La photographie est signée Phedon Papamichael. La musique est composée par Alexandre Desplat.
Dans les rôles principaux, on trouve : George Clooney (Frank Stokes), Matt Damon (James Granger), Cate Blanchett (Claire Simone), Jean Dujardin (Jean-Claude Clermont), Hugh Bonneville (Donald Jeffries), John Goodman (Walter Garfield), Bob Ballaban (Preston Savitz), Bill Murray (Richard Campbell).
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Frank Stokes
(George Clooney)
1943. Le conservateur de musée Frank Stokes convainc le président Franklin Roosevelt de créer une unité spéciale chargée de retrouver et sauvegarder les oeuvres d'art et monuments historiques pillés par les nazis.
De gauche à droite : Walter Garfield, James Granger, Frank Stokes,
Preston Savitz et Richard Campbell
(John Goodman, Matt Damon, George Clooney, Bob Ballaban et Bill Murray)
Il recrute donc sept hommes avec lesquels il gagne l'Angleterre puis la France. L'un des membres de l'équipe, James Granger, conservateur du MET (Metropolitan Museum of Arts de New York), rejoint Paris pour rencontrer Claire Simone, historienne au Musée du Jeu de Paume, qui a recensé en secret tous les tableaux et sculptures déplacés en Allemagne.
Jean-Claude Clermont
(Jean Dujardin)
Le reste du groupe se scinde en trois binômes pour mettre la main sur ce que les nazis ont déjà transporté au-delà des lignes ennemies. Ils découvrent ainsi que de nombreuses pièces disparues sont cachées dans des grottes et mines abandonnées.
James Granger et Claire Simone
(Matt Damon et Cate Blanchett)
Le conflit touche à sa fin et les allemands commencent à détruire les oeuvres pour que les alliés ne les récupèrent pas. Les "Monuments Men" doivent aussi se presser pour que les russes ne les devancent pas dans leur mission.
Tous ces soldats de l'art ne reviendront pas vivants de leur expédition mais ce sont plus de cinq millions d'oeuvres qui seront ainsi sauvées avant et après la capitulation des allemands...
Après cinq films (Confessions d'un homme dangereux en 2002, Good night and good luck en 2005, Jeux de dupes en 2008et Les marches du pouvoir en 2011) comme réalisateur bien accueillis, George Clooney essuya avec Monuments Men son premier échec critique et un résultat moyen au box office.
Pourtant, cet opus s'inscrit dans la droite ligne de ses précédents longs métrages, témoignant de l'intérêt du cinéaste pour les récits en prise directe avec l'Histoire mais aussi avec un certain cinéma classique des années 40-50 ou du "Nouvel Hollywood" des années 70. Vedette accomplie mais aussi citoyen engagé (c'est un fervent Démocrate), il choisit ses sujets en fonction de ses préoccupations personnelles, les finançant grâce aux succès qu'il obtient avec des films plus commerciaux comme acteur (par exemple la série des Ocean's).
Pourtant, sans être un grand film, ou même un film à la hauteur de son sujet, ce n'est pas un film qui démérite. Que lui a-t-on reproché au juste ? De n'être pas un film de guerre haletant et spectaculaire ? C'est vrai qu'il n'a pas l'intensité d'Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg par exemple, mais l'histoire n'a pas le même objectif. De tirer vers la comédie ? C'est faux car si le film a du charme à revendre, un glamour assumé, il ne cherche pas à faire rire.
Il me semble que ce qui a déplu en vérité est curieux : Monuments men s'aligne sur la citation de Pascal Jardin quand il définissait "le propre du romancier : dire des choses exactes et mettre de faux noms".
Tout est (presque) vrai dans ce film, mais Clooney l'a romancé : son personnage et celui de Cate Blanchett sont directement inspirés, respectivement, de George Stout (conservateur du Musée Fogg de Harvard et vétéran de la première guerre mondiale) et de Rose Valland (historienne au Musée du Jeu de Paume qui, au péril de sa vie, dressa des inventaires des oeuvres volées par les nazis tout en leur faisant croire qu'elle ne comprenait pas l'allemand). En revanche, il a inventé le français Jean-Claude Clermont pour donner un rôle à Jean Dujardin avec lequel il est devenu ami.
La réalisation est élégante, avec une belle photographie : Clooney filme à l'ancienne, c'est-à-dire qu'il veut surtout mettre en images son script de manière lisible et efficace et suivre les acteurs. Pas de grands mouvements d'appareil donc, mais un esprit de troupe qui fait écho à l'équipe de soldats de l'art : la complicité entre les acteurs est visible, et chacun a droit à son grand moment. Qui se plaindrait de voir jouer ensemble John Goodman et Bill Murray ? Quant à Matt Damon, il est impeccable comme d'hab' : ses scènes avec Cate Blanchett (d'une classe folle comme toujours) sont formidables, ne cédant jamais aux clichés (le personnage de Claire Simone hésite en effet à se fier aux américains qu'elle soupçonne de vouloir s'approprier les oeuvres d'art sous prétexte de les sauver).
Ce qui affaiblit sans aucun doute le projet tient plutôt au rythme et au ton du script : il est vrai que, sans être ennuyeux, la mise en scène est très pépère, d'une nonchalance qui contredit le fait que la mission des héros est censée être une course contre la montre (contre les nazis mais aussi contre les russes). Subséquemment, quand un des membres du groupe trouve la mort, l'émotion n'est pas vraiment au rendez-vous alors même que Stokes répétait qu'"aucun tableau ne mérite qu'on soit tué pour lui".
Clooney est aussi victime de sa propre attitude : séduisant et cool, la vedette est irrésistible grâce à cela, mais appliqué à un sujet aussi dramatique, ce côté débonnaire donne à son film des allures de promenade entre copains plutôt que de périple d'experts en territoire ennemi.
Mais, porté par une belle partition musicale d'Alexandre Desplat, Monuments Men demeure un divertissement agréable, réunissant un beau casting et s'achevant sur un clin d'oeil : c'est en effet Nick Clooney, le père de la star, qui incarne Frank Stokes dans l'épilogue situé en 1977 !
Pourtant, sans être un grand film, ou même un film à la hauteur de son sujet, ce n'est pas un film qui démérite. Que lui a-t-on reproché au juste ? De n'être pas un film de guerre haletant et spectaculaire ? C'est vrai qu'il n'a pas l'intensité d'Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg par exemple, mais l'histoire n'a pas le même objectif. De tirer vers la comédie ? C'est faux car si le film a du charme à revendre, un glamour assumé, il ne cherche pas à faire rire.
Il me semble que ce qui a déplu en vérité est curieux : Monuments men s'aligne sur la citation de Pascal Jardin quand il définissait "le propre du romancier : dire des choses exactes et mettre de faux noms".
Tout est (presque) vrai dans ce film, mais Clooney l'a romancé : son personnage et celui de Cate Blanchett sont directement inspirés, respectivement, de George Stout (conservateur du Musée Fogg de Harvard et vétéran de la première guerre mondiale) et de Rose Valland (historienne au Musée du Jeu de Paume qui, au péril de sa vie, dressa des inventaires des oeuvres volées par les nazis tout en leur faisant croire qu'elle ne comprenait pas l'allemand). En revanche, il a inventé le français Jean-Claude Clermont pour donner un rôle à Jean Dujardin avec lequel il est devenu ami.
La réalisation est élégante, avec une belle photographie : Clooney filme à l'ancienne, c'est-à-dire qu'il veut surtout mettre en images son script de manière lisible et efficace et suivre les acteurs. Pas de grands mouvements d'appareil donc, mais un esprit de troupe qui fait écho à l'équipe de soldats de l'art : la complicité entre les acteurs est visible, et chacun a droit à son grand moment. Qui se plaindrait de voir jouer ensemble John Goodman et Bill Murray ? Quant à Matt Damon, il est impeccable comme d'hab' : ses scènes avec Cate Blanchett (d'une classe folle comme toujours) sont formidables, ne cédant jamais aux clichés (le personnage de Claire Simone hésite en effet à se fier aux américains qu'elle soupçonne de vouloir s'approprier les oeuvres d'art sous prétexte de les sauver).
Ce qui affaiblit sans aucun doute le projet tient plutôt au rythme et au ton du script : il est vrai que, sans être ennuyeux, la mise en scène est très pépère, d'une nonchalance qui contredit le fait que la mission des héros est censée être une course contre la montre (contre les nazis mais aussi contre les russes). Subséquemment, quand un des membres du groupe trouve la mort, l'émotion n'est pas vraiment au rendez-vous alors même que Stokes répétait qu'"aucun tableau ne mérite qu'on soit tué pour lui".
Clooney est aussi victime de sa propre attitude : séduisant et cool, la vedette est irrésistible grâce à cela, mais appliqué à un sujet aussi dramatique, ce côté débonnaire donne à son film des allures de promenade entre copains plutôt que de périple d'experts en territoire ennemi.
Mais, porté par une belle partition musicale d'Alexandre Desplat, Monuments Men demeure un divertissement agréable, réunissant un beau casting et s'achevant sur un clin d'oeil : c'est en effet Nick Clooney, le père de la star, qui incarne Frank Stokes dans l'épilogue situé en 1977 !
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