Guardians of the Galaxy #3 avait le devoir de redresser la barre après un précédent épisode un peu creux. Collin Kelly & Jackson Lanzing répondent présent et se concentrent sur Star-Lord et Drax tout en progressant dans l'intrigue concernant Grootfall. Kev Walker illustre ceci avec maestria. Une belle reprise en main.
Invité par sa soeur, qui trône sur Spartax désormais, à participer à une chasse avec le Capitaine Saggitar, Peter Quill arrive sur une planète stérilisée en compagnie de Drax. Mais la situation dégénère quand une manifestation du Grootfall entre en contact avec Quill alors que Sagitttar ne pense qu'à ses trophées...
Les sollicitations de Marvel pour le mois de Septembre viennent de tomber au moment où je rédige cette critique et ont révélé que le fin mot sur le mystère Grootfall serait dévoilé à la rentrée dans Guardians of the Galaxy #6. C'est bien : on n'aura plus à attendre très longtemps.
Et déjà dans ce n° 3, on commence enfin à voir apparaître quelques indices quand Collin Kelly & Jackson Lanzing entraînent deux des membres des Gardiens dans une chasse organisée par le capitaine Sagittar et à laquelle la soeur de Peter Quill lui a demandé de participer.
Peter Quill s'y rend en traînant les pieds, moins intéressé par la chasse que soucieux d'avertir le représentant de Spartax de l'arrivée du Grootfall et de la menace planétaire qu'il représente. Encore une fois, comme le mois dernier, il va se heurter à un interlocuteur qui se fiche du danger.
L'épisode ne traîne pas et se déploie en une seule séquence (ou presque) au cours de laquelle, rapidement, Drax est effaré par le spectacle du capitaine Sagittar et de sa troupe qui chasse moins qu'il ne massacre des animaux, armés de fusils surpuissants face à une faune piégée par des androïdes rabatteurs.
Pour qui n'aime pas la chasse dans la réalité, l'épisode ne prend pas de gants et renvoie ses pratiquants à des individus moins soucieux de l'équilibre environnemental (comme certains prétendent l'être) qu'à des individus vaniteux aimant montrer leur supériorité et afficher sans complexe leur cruauté. Ce n'est pas subtil, c'est même très manichéen mais efficace.
Puis quand les chasseurs sont face à une manifestation du Grootfall, les esprits s'échauffent. Star-Lord saisit cette occasion pour lâcher la bride à Drax qui, tous couteaux dehors, saignent quelques chasseurs pendant que son acolyte tente d'entrer en contact avec la créature, convaincu qu'au fond d'elle subsiste encore Groot. L'évocation de Rocket Raccoon dans le dialogue qui suit annonce déjà le retour du raton-laveur au premier plan et amorce aussi une explication quand à son absence dans l'équipe.
On pourrait facilement taxer les auteurs d'opportunisme en s'alignant sur le film encore en salles et au coeur duquel se trouve Rocket. Mais en vérité, la version des Gardiens par Kelly et Lanzing est tellement différente de celle de Gunn qu'il n'est pas raisonnable de leur adresser ce reproche (sauf à faire preuve de beaucoup de mauvaise foi). Les dernières pages de l'épisode rappellent aussi que le Star-Lord qu'animent les scénaristes prolonge celui qu'a transformé profondément Al Ewing dans son run en en faisant un être très puissant.
Kev Walker produit des planches spectaculaires à souhait et la pleine page (ci-dessus) où on découvre la manifestation du Grootfall est superbe, inquiétante et grandiose. La manière dont il découpe le dialogue qui se noue entre Quill et la créature est aussi magistrale.
Pendant longtemps, je n'étais pas un grand fan du travail de Walker que je trouvais un peu trop brut à mon goût. Mais c'est un dessinateur que j'apprends à apprécier de plus en plus. Il n'est pas aisé de lui trouver quelqu'un à qui le comparer, de deviner ses influences. Mais toutefois, en faisant un effort en ce sens, c'est, je crois, à Mike Mignola qu'il me fait le plus penser.
Comme le créateur de Hellboy, il y a chez Walker une identité graphique très forte. Il ne cherche pas à plaire à tout prix et on peut même dire que cela passe d'abord par sa manière d'aborder les personnages, hors de tout réalisme académique. Là où, comme Mignola, Walker est très fort, c'est dans l'aspect organique de son dessin : remarquez comment il trace à main levée les contours de ses cases, un peu tremblants. C'est presque rafraichissant au moment où beaucoup d'artistes s'inquiètent à raison d'être supplantés par des Intelligences Artificielles (et Marvel vient de franchir une sorte de ligne rouge en créant le générique de la série Secret Invasion sur Disney + à partir d'instructions données à un ordinateur, ce qui a été vécu comme une insulte, légitime, par les créateurs).
Ce volume de Guardians of the Galaxy n'est pas gai, et les deux scénaristes à la barre ne sont visiblement pas là pour écrire un arc au terme duquel tout va s'éclaircir, s'illuminer. En situant leur intrigue un an après un événement qui a remodelé profondément l'équipe, ils préviennent le lecteur que ce qui a dû se passer est grave. Et même si, pour l'instant, le résultat est un peu inégal, il pique notre curiosité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire