BLUEBERRY : NEZ CASSE est le dix-huitième tome de la série et le premier volet du Cycle de Bluebbery fugitif, écrit par Jean-Michel Charlier et dessiné par Jean Giraud, publié en 1980 par Dargaud.
S'étant réfugié chez les navajos, dont il est l'ami du chef Cochise depuis longtemps, Blueberry est rebaptisé Tsi-Na-Pah et souhaite éviter une nouvelle guerre indienne, contrairement au jeune et fougueux Vittorio, désirant se venger des hommes blancs.
Les deux hommes se disputent aussi l'amour de Chini, fille de Cochise, et pour lui prouver leur valeur, ils se défient dans un rite initiatique.
Tandis que Blueberry est parti capturer un aigle, Vittorio s'est introduit dans le Fort Bowie pour y voler une robe et des bijoux mais se fait prendre. Il s'évade et attire, sans se méfier, des soldats dans le camp où se sont installés les navajos.
Blueberry réussit à empêcher les militaires de piéger les indiens mais Vittorio profite de la santé chancelante de Cochise pour lancer l'assaut contre le Fort Bowie déserté. Blueberry le devance pour sauver les soldats. Son acte héroïque se solde par son arrestation.
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BLUEBERRY : LA LONGUE MARCHE est le dix-neuvième tome de la série et le deuxième volet du Cycle de Blueberry fugitif, écrit par Jean-Michel Charlier et dessiné par Jean Giraud (avec la collaboration comme encreur de Michel Rouge), publié en 1982 par Dargaud.
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Red Neck et Jimmy McClure sollicitent l'aide de Chihuahua Pearl, qui se produit désormais sous le nom de Lily Caloway à San Francisco où elle a mis le grappin sur le riche Duke Stanton. Ils la convainquent d'éviter la pendaison à Blueberry sur le point d'être convoyé à Durango pour répondre de plusieurs chefs d'accusation (vol du trésor des confédérés, trahison, tentative d'assassinat contre Ulysses Grant).
Les trois acolytes mais aussi un contingent navajo mené par Vittorio, qui a reconnu son erreur d'avoir voulu attaquer les tuniques bleues, permettent à Blueberry de fuir et de guider la tribu de Cochise en direction du Mexique.
Pour cela, il imagine un plan audacieux : s'emparer d'un train avec lequel il récupérera les indiens parqués dans la réserve de San Carlos. Mais il faudra pour cela semer deux terribles pisteurs : "Wild Bill" Hickcok, qui veut empocher la prime promise pour la tête de Blueberry, et Gedeon "Eggskull" O'Bannion, un chasseur scalpé qui veut venger sa femme et ses fils tués par les peaux rouges.
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BLUEBERRY : LA TRIBU FANTÔME est le vingtième tome de la série et le troisième (et dernier) volet du Cycle de Blueberry fugitif, écrit par Jean-Michel Charlier et dessiné par Jean Giraud, publié en 1982 par Dargaud.
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Blueberry, Vittorio et quelques navajos libèrent la tribu de Cochise dans leur réserve de San Carlos. Puis ils échafaudent un stratagème pour que les soldats croient qu'ils sont en route pour Benson alors qu'ils se dirigent vers Pima en Arizona avant de passer au Mexique.
Red Neck et Jimmy McClure sont également de la partie et sont chargés d'apporter des vivres aux indiens, mais Gedeon "Eggskull" O'Bannion les repère et prévient "Wild Bill" Hickock qui parcourt avec une milice privée la région à bord d'un train prêté par Duke Stanton, humilié par Blueberry.
Le yankee conduit la tribu tout au long d'un tortueux trajet et parvient à lui faire passer la frontière. C'est là qu'il quitte Vittorio, successeur de Cochise, mort en route, et Chini, qui a accepté de l'épouser.
Pour Blueberry, que continuent d'accompagner Red Neck et Jimmy McClure, une nouvelle affaire reste à régler : prouver au président Grant qu'il est innocent des charges qui pèsent contre lui.
C'est donc cinq ans après le tome 17 que Charlier et Giraud se retrouvent pour raconter la suite des aventures de Blueberry dans un nouveau Cycle de trois tomes. Ce délai est imputable au dessinateur qui s'est engagé entretemps dans de nombreux projets alternatifs sous son autre identité de Moebius.
Déjà en 1974, Gir a signé Le Bandard fou sous son pseudonyme, mais en 76, il s'impose à la critique et au public dans cette oeuvre parallèle en réalisant le récit muet Arzach. Suivront en 77 Les Yeux du chat, que lui écrit Alejandro Jodorowsky.
Ce réalisateur-scénariste-poète-acteur chilien va devenir l'autre collaborateur privilégié de Giraud qui partage avec lui le goût pour la "psycho-magie" via la pratique du tarot divinatoire et l'étude du chamanisme. De 1981 à 1989, les deux hommes produiront la série L'Incal, amené à devenir une référence du récit de science-fiction fantastique en bande dessinée.
En 1979, alors que Giraud/Moebius publie Major Fatal, dont l'univers sera développé ensuite dans la série du Garage Hermétique, l'artiste renoue avec Charlier pour un numéro spécial western de la revue Pilote (dont le scénariste a longtemps été le directeur artistique) à l'occasion duquel ils créent Jim Cutlass, un soldat sudiste qui revient dans la propriété de sa famille à la fin de la guerre civile et y affronte le Ku Klux Klan. Ce récit de 17 pages deviendra le premier tome de 46 pages d'une série, ensuite illustré par Christian Rossi et écrite seul par Giraud après le décès de Charlier.
Fort de toutes ces expériences, Jean-Michel Charlier et Jean Giraud étaient prêts à reprendre Blueberry. Le Cycle 7 sera pourtant diversement apprécié par les fans, les plus déçus déplorant ce retour aux intrigues indiennes et un graphisme inégal. Pourtant, il s'agit d'une période passionnante de la série qui, même si elle n'est pas sans défauts (une narration un peu trop décompressée, une évolution esthétique effectivement étonnante), mérite d'être réévaluée.
Le point fort de cette trilogie indienne réside justement dans sa description nuancée de la tribu navajo et l'originalité de la situation qui installe Blueberry comme le guide des hommes de Cochise. Il s'agit moins d'écrire un héros brave et fin stratège que celui d'un homme qui ne fait aucune différence entre les hommes blancs et les peaux rouges : il ne veut ni faire couler le sang des uns ni continuer à voir les autres maltraités.
Cette saga humaniste se distingue donc par son regard à la fois sans concessions sur la façon dont les soldats ont éprouvé les indiens et le calvaire des navajos obligés de fuir au Mexique après avoir été spoliés de leurs terres et parqués dans des réserves dans des conditions indignes. Charlier lui-même nuance son script à travers des dialogues de plus en plus soignés où Cochise, Vittorio, Chini parlent d'abord de manière caricaturale puis deviennent progressivement des personnages dont la richesse intérieure, la culture, transcendent le vocabulaire. A cet égard, le moment où Vittorio, avide vengeance mais aussi animé d'une féroce jalousie envers Blueberry que lui préfèrent à la fois son chef (Cochise) et la femme qu'il aime (Chini), reconnaît son erreur d'avoir voulu se venger des soldats est un tournant dramatique très fort, qui emporte l'adhésion du lecteur à la cause indienne, lui faisant espérer que la tribu navajo s'en sorte.
L'intensité de la traque pâtit un peu du déroulement de l'histoire sur trois tomes, là où deux épisodes auraient certainement suffi. Mais Charlier sait ponctuer son récit de nombreux grands et beaux moments mémorables, comme la scène où Blueberry capture un aigle, l'évasion rocambolesque du héros avec la complicité de Pearl, Red Neck et McClure, l'attaque du train, ou la marche harassante des indiens traqués par l'effrayant "Eggskull" O'Bannion.
Visuellement, Nez Cassé témoigne des expérimentations graphiques de Moebius avec un encrage très fin et un trait très détaillé : Giraud impressionne par sa capacité à représenter les grands espaces, les décors sauvages, dont il fait des protagonistes à part entière et qui servaient déjà de cadre à Arzach. Toutefois, parfois, son dessin, dont la minutie évoque la gravure, écrase un peu le découpage avec des cases déjà bien remplies par le texte fourni de Charlier (même si ses dialogues ne sont jamais trop bavards) que des bandes empilées ne suffisent plus à ordonner. On a l'impression qu'il n'a pas assez place pour s'exprimer et le lecteur est submergé.
Le dessinateur, débordé par ses projets parallèles, confiera l'encrage de La Longue Marche à Michel Rouge, dont le style imite parfaitement le sien (Rouge reprendra aussi plus tard un autre western mythique en remplaçant Hermann sur la relance de Comanche). Le résultat est soigné mais on sent bien que ces pages ne sont pas aussi investies par Gir.
La Tribu Fantôme, en plus de bénéficier d'une somptueuse couverture (dans une série qui les collectionne), établit un nouvel équilibre : le trait de Giraud s'est épuré, toujours sous l'influence de ses travaux en tant que Moebius, avec un modelé très élégant, un encrage très fin. Les personnages gagnent en clarté et l'artiste renoue avec la représentation de décors naturels incroyablement fouillés dans cet album haletant.
Au terme de ce triptyque, Blueberry repart pour obtenir sa réhabilitation, qui occupera un 8ème Cycle de deux tomes.
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