Avengers Now ! #3 :
- Superior Iron Man #4 : Odieusement supérieur (4) (Tom Taylor / Yildiray Cinar):
A San Francisco, le duel entre Iron Man et Daredevil se poursuit, d'autant plus que le premier surveille désormais toute la ville grâce à des drones et qu'il héberge la jeune Abomination, dans un but secret. Le SHIELD tente de s'en mêler avant de reculer.
La série écrite par Tom Taylor peine toujours autant à décoller et se cantonne depuis le début à un affrontement entre Iron Man, devenu plus arrogant et agressif, et Daredevil, basé comme lui à San Francisco. Ce combat ne manque pas de sel, mais il est certain que Mark Waid (le scénariste de la série Daredevil) lui aurait apporté plus d'intensité.
Néanmoins, il faut admettre que le cliffhanger est glaçant. Mais bon, le titre connaîtra sans doute une meilleure direction quand Brian Bendis le reprendra (avec David Marquez, à partir d'Octobre en v.o., courant 2016 chez nous).
Yildiray Cinar s'essouffle aussi sensiblement, puisqu'il a besoin de deux encreurs pour achever ses planches (le vétéran Tom Palmer et Cory Hamsher). Le dessin demeure, malgré ces renforts, d'un niveau moyen, à l'image de l'histoire.
On a du mal à voir dans ce run autre chose qu'une période de transition, surfant le succès du Superior Spider-Man de Dan Slott et du twist balourd de la saga Axis de Rick Remender.
Thor, la nouvelle déesse du tonnerre, toujours privée de Mjolnir, affronte les géants de glace qui veulent la supprimer et récupérer le crâne de leur défunt roi, Laufay, détenu par le patron de la Roxxon. Ce dernier dévoile son surprenant secret à l'elfe noir Malekith, complice des géants, juste avant que Thor Odinson ne fasse son retour.
Jason Aaron, si on examine bien sa série depuis le début, ne raconte pas grand-chose, mais il le raconte bien, avec beaucoup de nerf, ce qui fait (presque) tout passer. Le petit jeu sur l'identité de la nouvelle Thor est toujours efficace, et en s'inscrivant dans un fantastique échevelé (avec l'apparition du Minotaure, en plus des géants de glace et de Malekith), le dépaysement est garanti, bien que l'action se situe dans un lieu unique.
Tout ça affiche un potentiel... Du tonnerre (je sais, c'est facile, mais c'est vrai).
Les dessins de Russell Dauterman conservent une puissance exceptionnelle, seulement amoindrie par quelques plans parfois confus, trop chargés. Si l'artiste se calmait avec ses découpages inutilement tarabiscotés et éclaircissait ses compositions, ce serait irréprochable. Mais le garçon a du talent et de l'audace : Thor n'a pas seulement changé de genre, il a repris des couleurs et de la vigueur.
- All-New Captain America #3 : Le réveil de l'Hydra (3) (Rick Remender / Stuart Immonen):
Sam Wilson découvre le cadavre égorgé de Nomad puis affronte Sin, la fille de Crâne Rouge, qui essaie de le convaincre que, depuis ses origines, il a été manipulé pour espionner Steve Rogers. Cependant, l'Hydra, mené par le Baron Zémo, enclenche son terrible plan visant à stériliser l'humanité.
All-New Captain America ressemble au mode d'emploi du logiciel de Rick Remender : bastons sur un tempo d'enfer, flash-backs introductifs particulièrement mélodramatiques, voix-off assommante, tentation de retcon...
Tout ça possède une efficacité indéniable. Pourtant, le héros n'en ressort pas ni plus attachant, l'intrigue s'étire artificiellement. On éprouve la sensation tenace que l'auteur gagne du temps sans savoir où il veut en venir, sinon justifier par des actions spectaculaires la capacité de Sam Wilson à incarner Captain America. Pour ma part, ça m'ennuie.
Tout ça possède une efficacité indéniable. Pourtant, le héros n'en ressort pas ni plus attachant, l'intrigue s'étire artificiellement. On éprouve la sensation tenace que l'auteur gagne du temps sans savoir où il veut en venir, sinon justifier par des actions spectaculaires la capacité de Sam Wilson à incarner Captain America. Pour ma part, ça m'ennuie.
La série a de la chance d'avoir Stuart Immonen aux dessins car l'artiste confère au script un sacré dynamisme. Mais, en même temps, c'est assez désolant de voir un tel dessinateur cantonné à des pages et des pages de bagarre, avec des personnages grimaçants, le tout sous une colorisation épouvantablement sombre.
Comme Iron Man, tout laisse espérer que la reprise du titre par Nick Spencer et Daniel Acuña aura plus de relief et d'originalité.
Doc Green/Hulk continue à traquer tous ceux qui ont été exposés aux rayons gamma et s'oppose à présent à Betty Ross. Il doit aussi demander l'aide de Kitty Pryde pour se débarrasser d'une tumeur causée par le virus extremis de Tony Stark. Peu après cette opération, il a la vision de son futur - et de celui des autres super-héros qu'il a fréquenté durant toute sa carrière.
Si l'on juge une série sur la ligne maintenue entre son projet et le résultat (ce qu'on lit à chaque épisode), alors, aussi étonnant que ça puisse paraître, le Hulk de Gerry Duggan est le titre le plus solide de la revue.
L'argument n'a rien de renversant mais il est fidèlement traité, avec une efficacité jamais prise en défaut, ça va vite, il y a de l'action, du sens, des surprises, des développements intéressants. Difficile à la fois de trouver un défaut à cette entreprise élémentaire mais vigoureuse et de comprendre comment le même auteur écrit (dans la revue "Les Gardiens de la Galaxie") le nullissime Nova.
Mark Bagley produit le même sentiment : ce n'est pas la nouvelle star ni un artiste virtuose, mais pour ce job, il remplit parfaitement son rôle en livrant des pages qui se lisent facilement, qui ont du punch. C'est aussi basique que l'histoire et c'est justement pour cela que ça fonctionne.
Bilan : une drôle de revue décidément - Thor de Aaron et Dauterman domine le lot, mais Hulk de Duggan et Bagley surprend très agréablement. Immonen et Remender ne sont pas au top avec Captain America, comme s'ils ne faisaient que passer. Et Superior Iron Man reste d'un opportunisme grossier, très dispensable.
Avengers Now ! ne prendra certainement son envol qu'après la saga Secret Wars, avec de nouvelles équipes artistiques, de nouvelles orientations (même si Hulk aurait gagné à conservé ses auteurs actuels). Du coup, je vais certainement arrêter les frais en attendant cette prochaine version de la revue.
2 commentaires:
J'ai acheté les 3 premiers numéros de la revue pour l'apparition de Daredevil et je me suis surpris m'enticher de la série la plus bourrine du lot. La série consacrée à ce nouveau Hulk est drôlement efficace et est la moins prise de tête à suivre mensuellement.
Exactement. Je n'ai jamais été un fan de Hulk, je n'attendais rien de cette série, de ces auteurs. Mais ça fonctionne remarquablement bien : c'est un "page-turner" redoutable, on le lit sans effort et avec plaisir, c'est sans prétention. Cette modestie devient un atout.
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