Avant-dernière partie de l'arc en cours, ce 103ème épisode de Nightwing a quelque chose de décourageant tant Tom Taylor retombe dans ses pires travers. Pour ne rien arranger, Travis Moore au dessin tire la langue et a besoin de renfort. La back-up story par C.S. Pacat et Eduardo Pansica ne vaut pas mieux.
Raven guide Cyborg, Beast Boy et Nightwing en Enfer où, avec la complicité de Blaze, ennemie jurée de Neron, ils vont chercher le contrat signé entre le démon et Roland Desmond. De son côté, la fille de ce dernier, Olivia, est emmenée à Themyscera pour qu'elle s'entraîne...
Parfois, quand vous lisez des comics, vous avez un sentiment de découragement car, même si une série vous plait, c'est comme si celui qui l'écrivait, même en affichant de bonnes intentions, ne pouvait s'empêcher de vous décevoir. C'est quelque chose auquel je commence à être habitué avec Tom Taylor.
Je ne vais pas revenir sur les hauts et les bas de son run sur Nightwing, mais dernièrement, je trouvais qu'il s'était ressaisi. Certes, tout n'était pas parfait, et il y a toujours chez Tom Taylor une propension à différer des éléments pourtant avancés comme cruciaux. Par exemple, après avoir consacré beaucoup de temps à l'opposition Nightwing-Blockbustet et à introduire Heartless, ce dernier après son retour au premier plan au n°100, a à nouveau disparu.
Nightwing est donc devenu l'antichambre de la future série Titans, qui sera toujours écrite par Taylor. Mais qu'importe le flacon si on l'ivresse, et l'histoire débutée au n°101 n'avait rien de désagréable. Qui plus elle était mise en images par le talentueux Travis Moore, un artiste plus sobre que Bruno Redondo.
Mais tout ça vole en éclats dans cet épisode sorti hier. Travis Moore tire la langue et doit recevoir de l'aide. DC a donc demandé au jeune Vasco Georgiev de signer les pages 5 puis 13 à 18. Georgiev a beau s'appliquer, ça se voit quand même comme le nez au milieu de la figure. De plus, s'il n'est pas maladroit, il est quand même loin d'avoir un niveau suffisant, très loin du trait élégant de Moore.
Pour ne rien arranger, alors que je scrollais sur Twitter hier, j'ai découvert sur le fil de Kara Huset que DC a carrément piqué à cette jeune artiste le design de costume que Neron donne à Nightwing à la dernière page de cet épisode. Kara Huset n'a évidemment pas été prévenue et a été sidérée de constater ce plagiat manifeste. Reste à savoir si elle poursuivra DC en justice, sachant que ce genre de procédure est une épreuve pour une artiste inconnue face à un géant de l'édition et sa horde d'avocats. Mais bon, c'est tout de même écoeurant comme procédé...
J'étais déjà mal à l'aise avec cette affaire (dans laquelle, je l'espère, Tom Taylor et des dessinateurs interviendront en soutenant Kara Huset) en lisant l'épisode. Je ne m'attendais pas à l'être aussi en découvrant le contenu de l'histoire, qui fait vraiment pitié.
On pouvait raisonnablement espérer un numéro riche en action, en décors épiques, en péripéties puisque Raven entraînait Cyborg, Beast Boy et Nightwing en enfer pour y trouver le contrat passé entre Neron et Blockbuster. N'espérez rien de tout ça ! C'est abominablement mou, sans nerf, et Tom Taylor pousse même le bouchon jusqu'à montrer que l'endroit où Neron enregistre ses contrats sous la forme d'une salle entièrement occupée par des ordinateurs : heureusement que le ridicule ne tue pas sinon la série devrait se trouver un nouvel auteur...
Parvenu à ce degré de nullité, on se demande franchement ce qui passe par la tête de Tom Taylor, et s'il est même encore préoccupé par Nightwing. Il lui est arrivé d'introduire des éléments limites dans la série, comme Nite-Mite, mais il s'en tirait avec les honneurs. En revanche, impossible de ne pas être consterné devant la mollesse de l'action ici et une "trouvaille" comme cette salle des ordinateurs de l'enfer. On ne peut tout simplement pas terminer l'épisode sans être presque gêné pour le scénariste...
Lassé d'être toujours déçu, de façon régulière, je vais quand même terminer cet arc, mais après rideau parce que je ne vois vraiment pas ce qui pourrait me convaincre de continuer. Et ne comptez donc pas sur moi pour investir dans la série Titans (j'hésitai avant, mais plus maintenant).
Je vais être totalement transparent : j'ai lu la back-up story de Nightwing #103, avec cet interminable enquête du héros qui forme Jon Kent à ne pas compter que sur ses pouvoirs. Mais je n'en ai rien retenu. Quel est l'intérêt de cet appendice ?
Et en prime, c'est très laid (Eduardo Pansica est méconnaissable).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire