vendredi 25 juin 2021

JUSTICE LEAGUE #63, de Brian Michael Bendis et David Marquez / JUSTICE LEAGUE DARK, de Ram V et Xermanico


Un naufrage. Et un régal. Voilà comment on doit résumer ce numéro de Justice League quand Brian Michael Bendis et David Marquez coulent à pic. Tandis que Ram V et Xermanico nous enchantent, nous épatent, nous bluffent.


Oh, puis vous savez quoi ? On ne va pas s'embêter à résumer ce 63ème épisode de Justice League. Il est vraiment naze, de bout en bout, il n'y a rien à sauver. La Ligue de Justice rentre à son Hall, Naomi s'interroge sur sont sort, Superman invite Black Adam dans l'équipe, Green Arrow avoue à Batman qu'il la finance, et Zumbado prépare sa revanche...


De la couverture, sans aucun rapport avec l'épisode (puisque ni Naomi ni Black Adam ne sont accusés de quoi que ce soit), au déroulement de l'histoire, qui voit le dénouement d'un arc affligeant, Brian Bendis et David Marquez nous offrent un bien triste spectacle.


Rien ne fonctionne dans cette reprise en main de Justice League par un tandem qui a pourtant accompli de belles choses chez Marvel. Le script est nul, de scènes de baston assommantes en scènes de dialogues creuses, avec des personnages fantomatiques (à quoi sert Aquaman ?). C'est dessiné de manière indigne par un artiste qui ne semble absolument pas concerné.

Je n'aime pas utiliser mes critiques pour m'acharner sur une série et ceux qui la font. Aussi vais-je en rester là. David Marquez quitte le navire piteusement (il sera remplacé pour les deux prochains épisodes par Steve Pugh pour un mini arc, puis Phil Hester). Brian Bendis semble mal parti pour me convaincre qu'il est l'homme de la situation.

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Le Bibliothécaire de Babel supplie la Ligue des Ténèbres de quitter son antre. Avant cela , John Constantine a une idée ingénieuse pour contrarier Merlin tout en exauçant le maître des lieux. Mais de retour dans notre dimension, Jason Blood exprime son inquiétude face à la menace intacte qu'est Merlin.



Cependant, à la Tour de Fate, Kirk Langström et Khalid Nassour tentent de réparer le casque du Dr. Fate. L'opération donne à voir à Khalid un sombre futur. De son côté, à Gotham, Elnara Roshtu surprend une étrange confrérie dans une église et doit l'affronter...

Je l'ai déjà dit, mais Ram V, avec seulement une dizaine de pages chaque mois, donne une leçon d'écriture à bon nombre de ses confrères. Qu'attend DC pour rendre à Justice League Dark sa propre revue ? Son scénariste mérite de plus d'espace et ces héros aussi.

L'intrigue progresse à pas comptés car avec un demi-épisode, il faut en garder sous le coude sous peine d'en mettre trop et de rendre une copie indigeste. Mais Ram V dose merveilleusement son récit et se permet même de belles figures de style (comme avec le moyen qu'imagine Constantine pour soulager le Bibliothécaire et quitter son antre en contrariant temporairement Merlin). Il est toutefois certain que cela ne retardera pas Merlin, absent de ce numéro. Mais d'autres cartes sont distribuées.

En effet, le Dr. Fate est sur le point de revenir sur scène. Ram V réintroduit Khalid Nassour mais aussi Kirk Langström/Man-Bat. Il tease ainsi habilement la suite de son intrigue, sans trop en dire, ni en montrer, juste ce qu'il faut pour mettre l'eau à la bouche (et souligner que la série se dirige vers ce qui était raconté dans Future State); Quant à Elnara Roshtu, elle est sur le point d'affronter un nouvel ennemi dans sa quête.

La densité de l'histoire mais aussi sa fludité sont magnifiquement servis par le dessin de Xermanico, qui (cette fois, c'est sûr) tire sa révérence. Il s'en va en beauté, ne serait-ce que pour son éblouissante double-page méta-textuelle au début de l'épisode, mais aussi le passage dans la Tour de Fate. Sumit Kumar va avoir fort à faire pour être à la hauteur, mais au moins Justice League Dark continuera d'être bien illustrée.

L'ennui avec tout ça est ailleurs : passés les deux prochains n°, j'ignore si je continuerai à acheter cette revue car la Justice League de Bendis me déçoit trop (et la perspective de la voir mise en image par Hester ne me ravit pas). J'ai envie de continuer à lire Justice League Dark, mais je crois quand même que j'attendrai la suite en TPB parce que payer 4,99$ pour dix pages, ça fait quand même cher.

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