dimanche 5 novembre 2017

ASTONISHING X-MEN #5, de Charles Soule et Ramon Rosanas


La fin de l'arc Life of X approche et avec elle le premier acte de la nouvelle version des Astonishing X-Men (qui est désormais annoncée comme une ongoing) : pour ce cinquième chapitre, le scénariste Charles Soule fait équipe avec Ramon Rosanas (Ant-Man et Astonishing X-Men) au dessin.

Pour rappel : le Roi d'Ombre, Amahl Farouk, possède désormais mentalement Old Man Logan et Gambit tandis que Charles Xavier a soustrait à son emprise Mystique, Fantomex et Rogue. Simultanément, au sommet d'un gratte-ciel à Londres, Psylocke guide ses amis dans le plan astral alors que Angel et Bishop tentent de contenir les forces de l'ordre et les X-Men asservis par leur ennemi.


Dans le plan astral, Charles Xavier réussit à dissimuler au Roi d'Ombre qu'il a soustrait à sa vigilance Rogue, Mystique et Fantomex : ces trois-là doivent aider le mentor des X-Men à terrasser son adversaire mais le temps leur est compté car le professeur est épuisé mentalement.


Si Mystique et Rogue sont prêtes à soutenir Xavier, Fantomex, qui agit d'abord dans son propre intérêt, doute du bénéfice qu'il a s'allier au professeur. Pendant ce temps, dans la réalité, Gambit, que Xavier a choisi de sacrifier, est, comme Old Man Logan, possédé télépathiquement par Amahl Farouk et s'enfuit du sommet du building où Psylocke protège des forces de l'ordre les corps inconscients de Rogue, Mystique et Fantomex.


Via Gambit, le Roi d'Ombre asservit Bishop et, avec Old Man Logan, il assujettissent des civils comme un virus psychique. A la cellule de crise du Ministère de la Défense britannique, le responsable des affaires super-humaines décide de prendre une mesure radicale pour empêcher cette contamination de s'étendre.


Psylocke n'a d'autre choix que de demander à Angel de se transformer en son alter ego démoniaque, Archangel, modifié jadis par Apocalypse, pour neutraliser Gambit, Old Man Logan et Bishop...

Lire l'histoire de Charles Soule donne l'impression de suivre une série branchée sur un courant alternatif dans la mesure où un épisode intense précède un autre qui l'est moins. Ce mois-ci, on a ainsi droit à un chapitre dominé par les dialogues et qui produit l'impression d'une baisse de régime.

Mais ce n'est qu'une impression car le suspense est total et la situation compromise pour les héros. L'action se déroule sur deux niveaux : dans le plan astral, Xavier et Farouk disputent une partie d'échecs dans laquelle le professeur ruse pour tromper son adversaire, l'empêcher d'anticiper ses coups. Mais cela se fait au prix de terribles efforts (visiblement matérialisés par une sorte de gangrène noire qui gagne les membres de Xavier). Dans le monde réel, Psylocke doit gérer les X-Men possédés par Farouk et qui contaminent les autres mutants et civils alentours. 

A ce stade, sauf rebondissement dans le prochain épisode, le grand perdant du récit est Bishop qui, il faut bien l'admettre, ne sert à rien depuis le début : non seulement sa présence n'apporte rien à l'intrigue mais surtout il est le moins exploité par le scénariste (cela signifie-t-il qu'on a imposé le personnage à Soule ?). L'équipe étant déjà bien fournie, il n'apporte aucune plus-value (ses pouvoirs étant inutiles).

Jusqu'à présent, Angel était dans la même situation mais, là, en revanche, Soule s'en sert, certes tardivement, mais comme d'un joker, un peu opportuniste (et dont le développement promet d'être périlleux) mais accrocheur. Warren Worthington III est devenu un héros dont personne ne sait quoi faire depuis que Rick Remender s'en servait dans Uncanny X-Force, tantôt playboy ailé mais simplet puis à nouveau intelligent ; tantôt Archangel, mutant transformé en machine à tuer par Apocalypse. Charles Soule l'écrit assez finement en insistant sur la peur de Warren de laisser place à Archangel puis libérant ce dernier quand il n'y a plus d'autre choix possible.

Lorsqu'on sait que le but de la série est de ressusciter Charles Xavier et, probablement de se débarrasser d'Old Man Logan, utiliser Archangel pour aider l'un et éliminer l'autre est pratique tout en conservant l'ambivalence du personnage.

Visuellement, l'épisode est une réussite (en fait, seul Ed McGuinness pour le #3 aura franchement déçu) : Ramon Rosanas a un style propre, au tracé net et un peu rigide, manquant à la fois d'expressivité et de tonus, mais avec de l'élégance. Sa prestation est donc inégale mais honorable, surtout dans les scène dans le plan astral (et encore plus lorsqu'il anime Charles Xavier à qui il donne une froideur calculatrice bien pensée). Il soigne ses décors, son découpage est classique mais rythmé : c'est un peu l'invité-surprise dans la mesure où il n'a pas la réputation de ses prédécesseurs (Cheung, Deodato, Pacheco) mais il ne démérite pas (en particulier avec des doubles pages très fournies).

Dénouement dans une trentaine de jours, avec cette fois l'extravagant Mike Del Mundo au dessin.   

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