lundi 30 mai 2016

Critique 904 : ULTIMATE SPIDER-MAN, VOLUME 20 - SPIDER-MAN AND HIS AMAZING FRIENDS, de Brian Michael Bendis et Stuart Immonen


ULTIMATE SPIDER-MAN : SPIDER-MAN AND HIS AMAZING FRIENDS rassemble les épisodes 118 à 122 de la série, écrits par Brian Michael Bendis et dessinés par Stuart Immonen, publiés en 2008 par Marvel Comics.
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Ce recueil comprend trois histoires :

- 1/ Spider-Man and his amazing friends. (#118-120) Après la mort de Harry Osborn, à l'initiative de Johnny Storm (des Ultimate Fantastic Four), Peter Parker, Mary-Jane Watson, Kitty Pryde, Kenny "Kong", Bobby Drake (alias Iceman des Ultimate X-Men) et Liz Allen vont se détendre à la plage. Le soir, autour d'un feu de camp, Liz s'embrase littéralement et s'envole, effrayée, poursuivie par Spider-Man et Iceman. C'est alors que surgit Magneto, chef de la confrérie de mauvais mutants, qui vient chercher la jeune femme pour l'amener jusqu'à son père. Les Ultimate X-Men s'interposent...

- 2/ Omega Red. (#121) Peter et Kitty reçoivent une mauvaise note pour un devoir scolaire commun. Pourtant, Peter, responsable, avait une bonne excuse : il a assisté à l'attaque d'un criminel mutant dans la rédaction du "Daily Bugle" (et a dû s'en mêler en tant que Spider-Man, mais ça, il ne peut le préciser)...

- 3/ Shocker. (#122) Spider-Man, en tentant d'arrêter le Shocker, se fait kidnapper par ce malfaiteur qu'il a plusieurs fois affronté en le ridiculisant publiquement. Tout en étant torturé, le tisseur apprend que son adversaire a été employé par la compagnie Roxxon, un labo pharmaceutique, pour y développer des armes. Mary-Jane Watson, témoin de l'enlèvement de Peter, fait appel à Kitty Pryde pour qu'il soit retrouvé... 

Après leurs premiers épisodes ensemble sur la série, Brian Michael Bendis et Stuart Immonen enchaînent avec une collection d'histoires brèves (un arc en trois actes, et deux one-shots), dont l'humeur est plus légère après le dramatique récit précédent.

Pourtant, le scénariste ne procède pas ainsi innocemment : il s'agit bien de traiter des conséquences de la mort d'Harry Osborn sur le groupe d'amis de Peter Parker tout en créant de nouveaux rebondissements. A l'occasion d'une beach party, ainsi, les adolescents, au nombre desquels se joignent Bobby Drake (des Ultimate X-Men) et Johnny Storm (des Ultimate FF), vont devoir composer avec la métamorphose surprenante de Liz Allen.

On assiste ainsi à l'introduction de la version Ultimate de l'héroïne Firestar, dont l'identité du père explique aussi l'origine de ses pouvoirs. En trois épisodes rondement menés, Bendis montre avec quelle aisance il écrit à la fois ses jeunes héros et brode à son tour sur les tourments de l'adolescence via les mutants. Avec le recul, c'est comme si le scénariste s'exerçait à un autre de ses succès, ultérieur, All-New X-Men (série dans laquelle il transportait dans le présent la première génération des X-Men).

Comme pour tordre le cou à sa réputation de ne savoir rédiger que des arcs narratifs en 6 chapitres, il enchaîne avec deux épisodes unitaires : il y malmène deux super-vilains grotesques mais coriaces, surtout le Shocker qui inflige un passage en tabac en règle à Spider-Man (dont le force devrait pourtant lui permettre de briser les chaînes avec lesquelles il a été attaché, mais passons). Dans l'épisode 122, Bendis glisse quelques allusions sur les véritables activités de la firme Roxxon, qu'il développera dès le volume suivant.

Pour Immonen, ces épisodes sont une nouvelle occasion de prouver son brio artistique : son découpage est remarquable, d'une grande variété dans les dimensions des plans et leur valeur. Il nous gratifie de doubles pages où, même en usant du procédé du copier-coller, il rend les dialogues très vivants, soulignant leur humour.

L'expressivité des personnages est aussi formidable, un registre dans lequel il est l'égal d'un Kevin Maguire, et il s'est manifestement amusé à animer aussi bien Liz Allen transformée en torche humaine (la représentation des pouvoirs est toujours merveilleusement conçue), l'agressivité vaniteuse et maladroite du colosse Omega Red, ou l'acharnement pathétique mais hargneux du Shocker. Les décors sont détaillés à un niveau supérieur à la normale des comics, grâce à l'emploi d'inserts informatiques que l'encrage (moins gras) de Wade Von Grawbadger ne rend pas artificiels et avec une colorisation très nuancée de Justin Ponsor.

Si l'ensemble de cet album peut sembler hétéroclite, la qualité du matériel est indiscutable : le tandem Bendis-Immonen fonctionne déjà parfaitement, même si le meilleur reste à venir.

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