samedi 4 septembre 2021

AQUAMAN 80TH ANNIVERSARY 100-PAGE SUPER SPECIAL


Aquaman est donc à son tour octogénaire et DC fête son anniversaire avec un numéro spécial comme c'est la coutume. Mais cette fois-ci, autant le dire d'entrée de jeu, c'est une énorme déception. Les équipes artistiques sont majoritairement d'un faible niveau, et ceux qui se distinguent qualitativement sont trop rares pour que cette célébaration en l'honneur d'Arthur Curry mérite les félicitations.


Et pourtant, ça démarre plutôt bien puisque Jeff Parker et Evan Shaner se retrouvent pour l'occasion : l'histoire ne vaut pas tripette (Aquaman sauve un céphalopode d'un sous-marin russe qui utilise une torpille sonore), mais Shaner adore le roi d'Atlantis et ça se voit, ses planches sont superbes et nous en mettent plein la vue. 
 

Geoff Johns avait redonné du lustre à Aquaman lors des New 52 avec un run dessiné par Ivan Reis (qui s'est hélas ! contenté de signer la couverture) puis Paul Pelletier, ici à l'oeuvre. Pourtant le scénariste-star s'intéresse à Jackson Hyde, le fils de Black Manta avec qui il a une conversation animée. Mais ce récit bref montre bien que l'anniversaire d'Aquaman sert parfois un peu d'alibi aux auteurs, peu inspirés par le personnage.


Passés ces deux premiers segments, le choses vont se gâter : Michael Moreci et Pop Manh nous entraînent dans une aventure mouvementée avec la sorcière Vivianne et Tempest, mais malgré la bonne volonté du scénariste et de l'artiste, ça ne prend pas.


Stephanie Phillips se plonge (c'est le cas de le dire) dans une période méconnue du héros des mers, quand il portait sonf ameux costume bleu. A la faveur d'une projection dans le passé et d'une alliance avec Arion, ex-prince d'Atlantis, elle tente sans convaincre, plombée en plus par des dessins assez moyens de Hendry Prasetya.


Mais ce n'est rien à côté de ce qui suit : Shawn Aldridge et Tom Derenick sombrent dans le grand n'importe quoi avec un chapitre grotesque qui exhume le vilain Aquabeast réclamant la main de Mera. C'est laid, stupide, indigne de la fête.


Margeuerite Bennett ose davantage en s'inscrivant dans l'univers de la web-série DC Bombshells pour une intrigue miniature convoquant les Filles du Rhin, issues de la mythologie germanique. C'est vraiment chouette et joliment illustré par Trung Le Nguyen. Assurément la partie la plus originale du lot.


Cavan Scott et Scot Eaton ne font pas autant d'efforts : c'est très - trop - classique, à l'image de l'ensemble de ce projet. On est en droit d'attendre plus d'audace que ce genre d'histoires convenues, qui n'ajoutent rien à la légende d'Aquaman, qui n'évoque jamais sa longévité, sa mythologie.


Et c'est pareil avec le segment signé par Dan Watters et Miguel Mendonça. Cette énième bagarre entre Ocean Master et son frère Aquaman ne vaut que pour les dessins, qui sont pourtant loin d'être exceptionnels. C'est le même constat qui se répéte : tous ces auteurs n'ont-ils rien d'autre à raconter sur Arthur Curry ?


Lorsque Dan Jurgens et, surtout, Steve Epting arrivent, on a au moins la certitude que ça va être plus soigné. Jurgens est un auteur classique mais qui sait bâtir une histoire solide et captivante, comme c'est le cas ici, en se projetant dans le futur. Et Epting est un artiste exceptionnel, qu'on n'attend pas sur un tel personnage, mais justement c'est une excellente surprise, c'est beau, élégant, au-dessus de la moyenne sans forcer.


La segment suivant est en vérité un amuse-bouche pour la prochaine mini-série consacrée à Black Manta, écrite par Chuck Brown et dessinée par Valentine de Landro. On est accroché sans problème, mais ce sont surtout les images de de Landro qui retiennent l'attention tant elles évoquent le style du regretté John Paul Leon. 


Enfin, Brandon Thomas et Diego Olortegui saisissent aussi l'occasion pour promouvoir la future mini-série Aquaman : The Becoming, centré sur Jackson Hyde. Honnêtement, ça n'a pas vraiment sa place ici, mais il faut croire que, de toute manière, il n'y avait pas foule pour proposer grand-chose d'original pour les 80 ans d'Aquaman.

C'est donc une grosse déception. Geoff Johns, quand il avait relancé Aquaman en 2011, avait plaisanté sur le fait qu'il était un héros sujet aux moqueries et il avait, comme Jeff Parker à sa suite, tout donné pour corriger cela. Il semble pourtant que dix ans après, Arthur Curry n'intéresse plus personne à nouveau. D'ailleurs, Kelly Sue DeConnick, la dernière scénariste à avoir écrit ses aventures, n'a pas été invitée à la fête. Et surtout le décès récent de Robson Rocha (le partenaire de DeConnick sur la dernière série du roi d'Atlantis) plombe terriblement l'ambiance, même si Jim Lee lui adresse un bel hommage entre deux chapitres.

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