lundi 21 septembre 2015

Critique 711 : SPIROU N° 4040 (16 Septembre 2015)


Katz de Del et Ian Dairin a les honneurs de la couverture et trois pages à l'intérieur : un peu beaucoup pour ce titre certes sympa mais à la drôlerie relative... L'Atelier Colosse figure sur le bandeau : j'en reparle plus bas.
La semaine de Spirou est signée par
l'excellent Thierry Martin avec Sti, dont ce ne sont pas
les seules contributions à ce numéro...

J'ai aimé :

- Seuls : Avant l'enfant-minuit (2/7). Dodji fait la connaissance de l'inquiétant Maître-Fou. Ses amis se sont réfugiés dans un chalet en pleine montagne, sans se douter qu'ils vont y être assiégés. A Néosalem, Camille reçoit une proposition inattendue de Saul...
Je ne prétendrai pas avoir compris les tenants et aboutissants de ce 2ème épisode de la pré-publication de ce 9ème tome de la série de Vehlmann et Gazzotti puisque je n'ai lu que le premier album de ce titre (reparu dans un n° de "Méga Spirou"). Mais c'est indéniablement prenant : le scénariste y développe un univers plus personnel, ambitieux, et les dessins sont d'une imparable efficacité. Difficile, pour ne pas dire impossible, de passer sous silence la qualité de cette production (même si c'est frustrant quand on ne la connaît pas suffisamment).

- L'Atelier Colosse. Obion (sous le pseudo de Boby) et un certain Frantico continuent de pirater L'Atelier Mastodonte : le projet est est vraiment déconcertant, même si l'objectif est assez clair (une manière de dire "non" au lamentable Roger et ses humains par le "youtubeur" Cyprien). Toutefois, j'ai de sérieux doutes sur l'avenir de cette initiative maintenant que son auteur et son but sont démasqués et parce que Obion continue d'intervenir dans L'Atelier Mastodonte. Les canulars, c'est comme les blagues : les plus courts sont les meilleurs.

- Boni : Le fusil à eau. J'ai été un peu sévère avec Ian Fortin la semaine dernière, mais j'aime quand bien ses strips. J'aimerai juste que le titre décolle, aille plus loin, dépasse la relation des malheurs de son héros avec un entourage qui ne renouvelle pas (après Bruno, le retour du grand-père indigne). C'est sympa, mais la série a un potentiel qui vaut mieux que cette routine.

- Cartes Blanches. Pascal Jousselin s'offre (et nous offre) un congé d'Imbattable pour produire ce gag en une page sur les destins croisés d'un critique et d'un auteur de BD : c'est très bien vu et découpé avec brio (un gaufrier comme les affectionne l'artiste). 

- Spirounizer X-700 : Walking Dad. Après avoir tapé l'incruste dans les pages de Gaston, les savants fous doivent aider leur cobaye dans celles de la série Dad de Nob. Si le résultat est moins drôle, il faut saluer l'effort des auteurs, Sti et Cromheeke, de s'amuser aussi avec des titres plus récents de la revue. Le concept est prometteur.

- Happy Birds. Trondheim et Piette nous servent trois nouveaux strips : c'est inégal, mais rien que pour le dernier, je valide. 

- L'Atelier Mastodonte. Jousselin et Jouvray se cassent le dos pour tenir les délais, tandis que Obion tombe le masque au sujet de L'Atelier Colosse (avec jeu de mots à la clé). Deux doubles strips illustrant la dualité du titre : un gag léger, un autre plus vertigineux.

En direct de la rédak donne la parole à Ian Dairin et Del, les auteurs de Katz, mais aussi à Sti (Spirounizer X-700). Toutefois, l'interview la plus intéressante de la revue est celle de Fabien Vehlmann en préambule de l'épisode de Seuls, où il se livre de façon passionnante sur sa conception du métier de scénariste. La semaine prochaine, les Nombrils auront droit à la "une" (ce qui doit signifier que cette ânerie va s'arrêter pour un moment... Mais vu ce qui va la remplacer, on n'est pas verni).
Les aventures d'un journal revient sur les retards des auteurs et artistes, avec une savoureuse anecdote de Patrice Pellerin au sujet du grand Jean-Michel Charlier.

Les abonnés sont gâtés cette semaine puisque c'est un stripbook, La bourse, réalisé par Thierry Martin qui est offert : un superbe exercice de style que ce récit de 20 bandes muettes sur un voleur au grand coeur au Moyen Âge. L'autre bonne nouvelle, c'est que l'auteur revient la semaine prochaine pour une nouvelle aventure de ses Poissards.  

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