Une autre bonne résolution que j'ai prise pour 2023, c'est de moins écrire de critiques de film, puisque la vocation de ce blog est de se consacrer aux comics. Donc, je vais tâcher de m'en tenir aux films adaptés de comics, et quand je ferai exception à cette règle, ce sera pour des films comme S.O.S. Fantômes : L'Héritage, qui ne dépareille pas trop.
2021. Callie Spengler hérite de la ferme à l'abandon de son père, Egon, où elle s'installe avec ses deux enfants, Trevor, qui traîne vite avec Lucky, une jolie serveuse dont il s'est amourachée, et Phoebe, sa cadette, fan de sciences, qui devient l'ami de Podcast, un camarade de classe, et Gary Grooberson, son prof, féru de sismologie et intrigué par la fréquence inhabituelle des tremblements de terre dans ce trou perdu de l'Oklahoma.
Lorsque Pheobe découvre que la ferme est hantée et qu'en pistant le fantôme qui l'occupe, elle tombe sur le laboratoire secret de son grand-père, elle en parle à Podcast et Gary. De son côté, Trevor, pour séduire Lucky, répare la voiture de Egon et la conduit jusqu'à la mine désaffectée de Summerville où ils sont témoins d'étranges phénomènes.
Avec Podcast, Phoebe teste l'étrange métériel de Egon lorsqu'elle surprend un ectoplasme dans l'usine abandonnée voisine. S'ensuit une course-poursuite avec Trevor dans les rues de Summerville au terme de laquelle le spectre est capturé mais au prix de gros dégâts métériels. Phoebe profite de pouvoir passer un coup de fil pour appeller Ray Stantz, dont elle trouvé le numéro dans les affaires de Egon. Gary le connaît aussi de réputation et lui explique ensuite qu'il s'agissait d'un membre des Ghosbusters de New York dans les années 1980.
Pendant que Gary tente de rassurer Callie au sujet de ses enfants, ceux-ci avec Podcast et Lucky visitent le mine où une installation de Egon empêche des démons de s'enfuir.. Mais deux de ces créatures trouvent quand même la sortie et possèdent Callie et Gary qui viennent libérer leur maîtresse Gozer, une vieille ennemie des Ghostbusters. Le chaos s'empare de la ville et les apprentis chasseurs de fantômes doivent s'interposer en récupérant le matériel de Egon au commissariat... Avant de recevoir des renforts bienvenus et de faire leurs adieux à Egon.
Je suis assez vieux maintenant pour avoir vu Ghostbusters en salle (c'était en 1984). Il n'empêche, tout ça semble venir d'une autre époque, d'un autre temps, celle d'un cinéma qui mixait comédie et fantastique avec des effets spéciaux rudimentaires, une époque où Ivan Reitman allait pour un temps devenir le roi du pétrole en signant deux blockbusters en compagnie de Harold Ramis, Dan Aykroyd, Bill Murray, Ernie Hudson et Sigourney Weaver (qui, elle, avec Alien et Aliens, était déjà une sorte d'égérie de la s.-f. horrifique).
Pendant des années, Dan Aykroyd et Ivan Reitman voulurent complèter une trilogie, sans y parvenir. Il faudra attendre 2016 pour que ce troisième acte prenne forme, mais sous la houlette de Paul Feig et avec un casting entièrement féminin, qui s'attirèrent les foudres de la critique et des fans - je me garderai de tout jugement, ne l'ayant pas vu.
N'empêche, S.O.S. Fantômes semblait mort et enterré. Jusqu'à ce que le propre fils de Ivan Reitman, pourtant peu connu pour signer des films de ce genre, fasse ce cadeau à ceux qui ne l'attendaient plus. Il faut dire qu'entre-temps, en 2014, Harold Ramis, un des Ghosbusters originaux, disparut et il s'agissait alors presque d'un devoir de mémoire. Et de transmission. Deux thèmes au centre de L'Héritage.
Plutôt que de rappeler les acteurs originaux, autrement que pour le fan-service, Jason Reitman et son co-scénariste Gil Kenan ont eu l'heureuse inspiration de faire d'une bande de gamis leurs héros. Du coup, cet opus en évoque un autre, je veux parler des Goonies (Richard Donner, 1985) avec ces aventuriers en culottes courtes.
Le cinéaste fait souffler un air frais sur cettee histoire de revenants tout en adressant un clin d'oeil appuyé aux deux premiers films (surtout au premier), oubliant le reste. Ce qui s'appelle revenir à la source mais en allant de l'avant - d'ailleurs, une suite est déjà prévue.
L'intrigue est rondement menée et on ne voit pas passer les deux heures du film, qui réserve une place de choix aux deux adultes, la mère dépassée et le prof complice, qui vont tomber amoureux - ce qui est certes convenu mais bien amené. Reitman fils peut s'appuyer sur deux excellents acteurs pour cette partie de l'histoire puisqu'il a sollicité Carrie Coon, comme d'habitude formidable, et Paul Rudd, comme toujours impeccable.
Le casting des jeunes héros est également une réussite. Les fans de Stranger Things (dont je ne suis pas) reconnaîtront Finn Wolfhard dans le rôle de ce benêt de Trevor, mais les autres préféreront retenir le nom de Logan Kim, irrésistible Podcast, et surtout de McKenna Grace, extraordinaire comédienne qui emporte tout sur son passage.
Olivia Wilde campe le rôle de la méchante Gozer, mais, et c'est mon seul bémol, le personnage apparaît un peu tardivement et n'a donc que peu de temps pour s'imposer comme la terrible menace qu'elle est censée incarner.
Certains ont reproché au film de justement trop jouer la carte fan service, mais ce n'est pas mon avis. J'ai trouvé que c'était sobre et mesuré. Et de toute façon, comme je l'ai déjà dit, j'ai accroché sans effort à la proposition.
Le mauvais sort a voulu que Ivan Reitman parte à son tour, il y a presque un an (en Février 2022), mais le succès commercial du film a dû le combler. Amen.
Vivement la suite donc - en souhaitant que la franchise ne perde plus un seul de ses éléments cette fois (avant ou après).
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