Après avoir lu quasiment l'intégralité du run écrit par Rick Remender (j'ai zappé les épisodes attachés à la saga Axis, dont la réputation est exécrable, et les cinq chapitres de l'éphémère Volume II de la série, avant le départ de l'auteur de Marvel), le lancement d'un nouvel acte des Uncanny Avengers fin 2015 n'a pas, je dois l'avouer, attiré mon attention. Et lorsque je l'ai appris, l'équipe créative à sa charge - le scénariste Gerry Duggan et le dessinateur Ryan Stegman (que je n'ai jamais supporté) - ne m'ont pas motivé pour replonger.
C'est en découvrant récemment, en vf, de nouveaux épisodes, toujours écrits par Duggan mais dessinés par Pepe Larraz, que l'envie est revenu. Et ça tombait bien puisque c'était le début d'un nouvel arc narratif, un de ces points d'entrée que Marvel annonce fréquemment pour attirer ou fair revenir des lecteurs : The Man who felle to Earth.
L'histoire démarre sur les chapeaux de roue (et le rythme ne faiblira jamais durant les quatre épisodes) : Rogue est avertie par Captain America (Steve Rogers) que la capsule Soyouz risque d'être détruite après avoir percuté lors de sa descente des débris orbitaux. Elle vole aux secours des russes mais quelqu'un la devance : il s'agit de Hank Pym... Lequel avait pourtant péri en affrontant dans l'espace son robot Ultron !
Ayant fusionné avec sa créature, il n'a qu'une hâte : reprendre du service comme Avenger.
Mais Rogers est dubitatif comme tout le monde et surveille Pym avec l'équipe des Uncanny Avengers, composée de Rogue, Cable, Deadpool (qui finance leurs activités), Quicksilver, Dr. Voodoo, la Torche Humaine et Synapse (une Inhumaine). Janet Van Dyne alias the Wasp est appelée pour vérifier qu'il s'agit bien de son ex-mari... Et les doutes de Captain America sont fondés : Ultron a pris les traits de son créateur pour prendre sa revanche !
L'affrontement est dès lors inévitable et d'autres Avengers, liés à Ultron, renforcent les Uncanny Avengers malmenés : Vision, le "fils" du robot, et Iron Man lui tendent un piège initialement conçu pour maîtriser Hulk. Mais leur adversaire est très coriace et surtout dévoile un plan plus machiavélique...
En effet, en revenant sur Terre, il a dévasté plusieurs peuplades aliens en prétendant agir au nom des Avengers. Les héros, même s'ils le neutralisent, devront s'attendre à ce qu'un jour prochain des indigènes d'autres planètes débarquent pour les combattre...
Jusque récemment j'avais peu, sinon d'estime, du moins d'intérêt pour ce qu'écrivait Gerry Duggan : je lui reconnais, pour ce que j'avais lu de sa part, un savoir-faire certain à défaut d'une forte personnalité. Je continue à être réservé sur son cas car il n'a pas (pas encore ?) signé un run ou même une histoire digne de le réévaluer.
N'empêche, le bonhomme sait raconter une intrigue avec efficacité et surtout animer un "team-book", comme on le voit avec All-New Guardians of the Galaxy et donc Uncanny Avengers. Son premier mérite est de gérer un effectif très conséquent ici : l'équipe compte pas moins de huit membres et il n'en laisse pas un sur le bas côté (même si, dans ces quatre épisodes, Synapse, l'Inhumaine, n'a pas l'occasion d'imposer son utilité : on comprend qu'elle représente sa communauté et sa présence colle à la philosophie initiale du titre - des Avengers de tous bords - ... Philosophie qui date en fait des débuts de la série et non pas de Remender !).
Autre qualité, il rend cool et sexy un casting improbable, où des personnages populaires, de premier ordre (comme Steve Rogers, la Torche Humaine, Rogue et Deadpool - qui reste supportable, même si sa popularité reste un vrai mystère pour moi), et des seconds couteaux, aux parcours sinueux (Cable évidemment, mais aussi Dr. Voodoo et, dans une moindre mesure, Quicksilver).
Sans un bon adversaire, cet attelage révélerait vite son artificialité et ramener Hank Pym/Ultron (que Remender pensait avoir bel et bien effacé du tableau dans le graphic novel Rage of Ultron) est une idée étonnante mais payante. Duggan le met en scène d'abord comme une opposition physique avant de jouer avec le passif fourni de ce vilain atypique (puisque créé par un héros) et le plan diabolique qui accompagne son retour sur Terre - on verra si Duggan conclut cet aspect (mais j'ai quelque doute à ce sujet puisqu'il a récemment quitté la série et son remplaçant, Jim Zub, semble aller dans une autre direction. Dommage.).
Pepe Larraz est un peu comme Duggan : jusqu'à présent, il n'a pas acquis ses galons de vedette, de dessinateur en haut de la liste. Pourtant, il s'est fait remarquer ici et là par de solides prestations (avec The Mighty Thor période Kieron Gillen, ou des épisodes de spin-off de Star Wars). Peut-être son moment est-il venu (avec le départ pour d'autres projets, d'autres éditeurs, d'artistes auxquels il succédait comme Olivier Coipel, Pasqual Ferry et Ryan Stegman, qui tenait le crayon sur les huit premiers épisodes de Volume III des Uncanny Avengers). Son style emporte l'adhésion par son expressivité et sa tonicité exceptionnelles, ce qui convient parfaitement à une série de groupe (pour bien distinguer chaque personnage et chorégraphier leurs bastons).
Il est, en outre, bien accompagné par David Curiel dont les couleurs ne "mangent" pas l'encrage (qu'effectue Larraz).
Avec ces deux outsiders aux commandes, la série devient imprévisiblement excitante.
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