Pas vraiment une nouveauté puisque datant de 2014, mais je vous recommande vivement de découvrir Mozart in the Jungle (trois saisons à ce jour), série créé par Roman Coppola, Jason Schwartzman (son cousin) et Alex Timbers et produite par Amazon.
Hailey Rutledge (Lola Kirke)
Le maestro Thomas Pembridge dirige pour la dernière fois l'orchestre symphonique de New York et passe la baguette à son jeune successeur, le génial mais imprévisible Rodrigo de Souza, en qui l'administratrice a placé tous ses espoirs pour garder ses auditeurs habituels mais aussi gagner les faveurs d'un nouveau public.
Le maestro Thomas Pembridge (Malcolm McDowell)
Jeune hautboïste, Hailey Rutledge se présente à une audition pour intégrer l'orchestre, bien que le syndicat des musiciens, dont la violoncelliste Cynthia Taylor (ex-maîtresse de Pembridge) est la représentante, se cabre contre cette initiative. Retenue, la jeune femme se plante hélas ! totalement lors d'une répétition quand elle découvre qu'elle est assise à la gauche de la première hautboïste, son idole - mais qui ne lui sera d'aucun réconfort car c'est une vraie peau de vache !
Cynthia Taylor (Saffron Burrows)
Rodrigo recrute alors Hailey comme assistante afin qu'elle s'aguerrisse et elle doit lui rappeler ses obligations contractuelles, qu'il assume avec plus ou moins de sagesse, comme lorsqu'il faut aider Gloria Windsor, la patronne de l'orchestre, à lever des fonds auprès de généreux donateurs.
Le nouveau maestro Rodrigo de Souza (Gael Garcia Bernal)
Tout ce beau monde devient aussi nerveux que Pembridge, qui décide, excédé, de tout plaquer (femme, poste de "directeur émérite", traitement médical - direction : Cuba !), à mesure que le soir de la première approche et que Rodrigo n'a toujours pas choisi quelle oeuvre il conduira.
Ana "fuck the system !" Maria (Nora Arnezeder)
Et quand, enfin, il se décidera pour un concerto de Sibelius, il devra convaincre son ex, la volcanique Ana Maria, d'accepter le rôle de premier violon...
Inspiré des Mémoires de Blair Tindall, Mozart in the jungle : sex, drugs and classical music, cette série est jubilatoire. Découpée en dix épisodes de 25 minutes chacun, on n'a pas le temps de s'ennuyer tant la trame narrative est riche.
Réussir une comédie chorale est un exercice délicat, surtout quand on ambitionne de le faire sur le ton de la fantaisie à la fois lunaire et burlesque sans sombrer dans la farce. Le scénario y parvient parfaitement en soignant la caractérisation d'une belle galerie de personnages soumis au génie excentrique mais investi de ce fameux maestro Rodrigo, qu'on suit essoufflé comme Hailey mais aussi en riant de bon coeur.
Les seconds rôles ajoutent encore au plaisir en développant des intrigues secondaires : de la violoncelliste Cynthia (qui estime ses amants en fonction de leurs qualités musicales, mais qui est aussi accro aux analgésiques à cause d'une tendinite tenace) à l'ex-chef d'orchestre Pembridge (qui préfère finalement tout envoyer valser plutôt que de supporter qu'on insulte Tchaïkovski) en passant par la coloc de Hailey (qui hérite d'une fortune colossale dont elle ne sait quoi faire) ou le danseur qui séduit Hailey (tout en dormant dans le même lit que sa partenaire).
Le format court, plutôt dévolu à la sitcom, se prête idéalement à cette série dense et légère à la fois, dans laquelle on reconnaît le ton des productions de Roman Coppola et Jason Schwartzman (par ailleurs tous deux collaborateurs réguliers du génial Wes Anderson). Et, en plus, divinement mis en musique.
L'interprétation est magistrale, de Gael Garcia Bernal qui cabotine comme seuls les grands savent le faire à la révélation Lola Kirke parfaite en ingénue éberluée en passant par Saffron Burrows sensuellime ou Malcolm McDowell impérial. Mention spéciale à la prestation volcanique de la française Nora Arnezeder, hilarante.
Comme dirait l'autre, ce qui suit est encore du Mozart.
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