jeudi 23 décembre 2021

S.W.O.R.D. #11, de Al Ewing et Jacopo Camagni


S.W.O.R.D., c'est fini ! La série apparue (ou plutôt ranimée) à l'issue de X of Swords aura tenu onze numéros. Mais on devrait retrouver ses protagonistes en Avril 2022 sous le titre X-Men : Red, avec certainement toujours Al Ewing aux commandes. Le scénariste conclut donc ce premier acte toujours en compagnie de l'excellent Jacopo Camagni au dessin.



Sur Arakko, Tornade fait face aux mercenaires de la Légion Fatale commandée à distance par Orbis Stellaris et réussit à les éliminer au prix d'un gros effort. L'impératrice Shi'ar Xandra est sauve. Mais la situation reste critique du côté du Pic.


Sabotée par Wiz-Kid, la station du SWORD chute à toute allure en direction de la Terre, menaçant de dévaster une région habitée de l'Australie. Cable ne peut rien faire, à bord, pour empêcher cela et s'en remet au sol à Maniforld. Qui réussit à téléporter le bâtiment et à le remettre en orbite.
 

Tout cela n'a pas échappé à Henry Gyrich et James Hudson dans la station Alpha Flight. Les deux hommes se disputent sur les risques pour la population. Wiz-Kid dévoile alors à Gyrich qu'il a terminé le piratage des connées de la station et les a envoyées aux Shi'ar.


Gyrich prend la fuite mais Abigail Brand le piège. Elle lui dévoile alors comment elle a tout orchestré pour le discréditer auprès d'Orchis. Mais aussi pour servir un dessein plus grand que celui des mutants. Elle élimine Gyrich et rejoint Wiz-Kid.

Petit à petit Destiny of X se dévoile : on a appris le lancement d'une nouvelle série, Immortal X-Men (par Kieron Gillen et Lucas Werneck), puis un relaunch de Marauders (par Steve Orlando et Eleonora Carlini). X-Force sera aussi relancée au n°1 par Benjamin Percy et Robert Gill, Excalibur reviendra sous le nom de Knights of X (par Tini Howard et Bob Quinn). Et S.W.O.R.D. sera rebaptisée X-Men : Red, toujours avec Al Ewing et un dessinateur à confirmer.

J'avais donc vu juste en comptant sur une renumérotation générale, l'arrêt de certains titres qui seraient renommés, et une stabilité scénaristique. Si ce dernier point est positif (confirmant que chaque auteur a encore des choses à raconter) et que les nouveaux venus sont plutôt encourageants, en revanche graphiquement ça ne vend pas du rêve. SWORD/X-Men : Red échappera-t-il au signe indien ?

Déjà on peut s'interroger sur la légimité à rebaptiser cette série, mais sans doute qu'avec X-Men dans le titre, ce sera plus vendeur. La couleur Red (Rouge) suggère que l'action continuera à se focaliser sur Mars/Arakko - au détriment de l'équipe du SWORD ? Sans doute pas, quand on lit la dernière scène, éditifante et machiavélique, de ce onzième épisode, qui révèle que Abigail Brand a son propre agenda, et qu'il est très ambitieux et risqué. N'empêche, arrêter une série au bout de onze numéros pour la relancer sous un autre titre, c'est vraiment un tic Marvel toujours aussi agaçant.

Al Ewing m'a parfois désarçonné avec cette série mais je lui trouve une originalité réelle. Les héros agissent en périphérie de l'univers mutant, avec leur chef qui est probablement la femme la plus retorse et passionnante de tout l'univers Marvel Comics actuellement. Abigail Brand est encore plus diabolique que Nick Fury et Méphisto réunis ! C'est d'ailleurs parfois frustrant que Ewing ne la mette pas encore plus en avant, même si la nature du SWORD est d'oeuvrer en secret, en coulisses, ce qu'illustre parfaitement Brand.

Ce dernier chapitre est riche en action, avec l'intervention musclée de Tornade contre la Légion Fatale (encore une réussite de Ewing qui a su idéalement s'approprier Ororo en en faisant la déesse qu'elle est, la régente d'Arakko, bref une X-woman de premier plan et qui ne s'excuse pas ou doit composer avec les leaders masculins de Krakoa)., puis le sauvetage de la station du Pic par Manifold. Le scénariste sait mettre ses héros face à des défis qui les éprouvent vraiment, ce qui permet au lecteur de mesurer leur puissance réelle.

Mais évidemment c'est la dernière partie de l'épisode qui va faire parler car on y apprend la duplicité effrayante de Brand, dont Gyrich va faire les frais (cette fois, peu de chance que ce dernier refasse parler de lui, mais bon Gyrich, c'est comme Jarvis, tout le monde a l'habitude de le voir dans le décor même si en vérité ce n'était plus qu'un objet dans ce décor et qu'il faut parfois savoir faire le ménage). Par la voix de Brand, Ewing déclare au lecteur qu'il a une histoire à raconter sur le long terme, peut-être la plus ambitieuse de Destiny of X, et on souhaiterait que ce soit lui qui ait succédé à Hickman dans le rôle de la "Head of X", le grand superviseur de la franchise (même ce ne sera pas le cas).

Jacopo Camagni sera-t-il toujours membre de l'équipe en Avril prochain ? Ce serait souhaitable car l'artiste italien a un style qui me plaît et il a su stabiliser graphiquement la série après le départ de Schiti, dont les remplaçants n'ont fait que passer, sans éclat.

Camagni est à l'aise avec les personnages, les décors, l'action, les dialogues : il maîtrise son sujet et sa complicité avec Ewing est évidente. Par ailleurs, il est bien meilleur que Bob Quinn, Robert Gill, Eleonora Carlini, Lucas Werneck, plus complet. J'aimerai bien ne pas arrêter de lire tous les titres mutants faute de bons dessinateurs, donc si les editors pouvaient renouveler Camagni, j'achèterai X-Men : Red en Avril avec plaisir.

Mais bon, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : Destiny of X, comme je le craignais depuis l'annonce du départ de Hickman, ne me fait pas envie. "L'âge de Krakoa" n'aura certainement été qu'une parenthèse enchantée durant deux ans, avec des séries inégales, mais un projet d'ensemble jubilatoire, avec à la baguette un auteur génial. SWORD n'aura pas échappé à quelques trous d'air, mais en moins d'un an aura connu plus de hauts que de bas. A l'image de ce dernier épisode.

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