mercredi 29 juillet 2020

DC CYBERNETIC SUMMER #1


Vous souffrez de la chaleur ? Alors DC Comics a pensé à vous avec ce hors-série intitulé DC Cybernetic Summer, une anthologie de dix histoires courtes sur le thème des vacances contrariées des héros. Comme d'habitude, ce genre d'exercice connaît des fortunes diverses, selon l'inspiration des auteurs. Mais ici, tout est fait pour se détendre et on trouve même quelques perles.


Corinna Bechko et son mari Gabriel Hardman unissent leurs forces pour s'intéresser aux congés de Batman, qui ne prend justement jamais de congé. Surtout quand Brother Eye, l'intelligence artificielle qu'il a conçue jadis pour surveiller les méta-humains fait des siennes. Prime à l'action pour ce récit rythmé où Hardman ne ménage pas sa peine tandis que Bechko oublie un peu le thème.


Wonder Woman est à l'honneur dans le segment suivant et naturellement, Nicola Scott, la dessinatrice qui a oeuvré au début de l'ère Rebirth de l'amazone, est de la partie. Elle met joliment en images un scénario très anecdotique, dont la seule originalité est d'utiliser en guests les Metal Men, en particulier Platine.


En revanche, Stephanie Phillips et Leila del Luca s'en sortent un peu mieux avec Red Tornado, un personnage oublié depuis belle lurette (son dernier emploi notable date, si je ne m'abuse du run de Brad Meltzer sur Justice League of America, ce qui date). J'ai bien apprécié cette histoire familiale, naïve mais bien menée.


On monte d'un cran avec Booster Gold et Blue Beetle qui pour profiter de la plage égoïstement sèment une belle pagaille temporelle. Heath Corson et surtout Scott Koblish, qui illustre richement tout ça, en ne lésinant pas sur la figuration, s'amusent bien (et nous aussi) avec ces deux sympathiques idiots (qu'on aimerait revoir dans une série aussi drôle).


Joshua Williamson va bientôt conclure un long run sur Flash mais a encore quelque idées sous la main comme il le prouve en écrivant ce chapitre. Bon, on n'est pas franchement dans le thème, mais la course entre Barry Allen et le Mercury Flash profite à fond du graphisme cartoon de David Lafuente et d'une morale bon enfant. (P.S. : SVP DC, rendez à Flash son costume original sans ces immondes traits jaunes ajoutés par Jim Lee).


Liz Erickson et Nik Virella s'associent ensuite pour une intrigue très rétro avec Superboy et la Légion des Super-Héros en mode 50's. Le duo y va à fond en signant un essai qui reprend toutes les excentricités narratives du Silver Age. Et en reléguant finalement le côté super-héroïque au second plan au profit d'une romance décalée. Pas mal.


Par contre, je serai moins indulgent avec l'histoire présentant Apollo et Midnighter contre M. Mallah et le Cerveau. Déjà le dessin de Paul Pelletier, déjà pas très fin, est salopé apr l'encrage de Norm Rapmund. Ensuite le scénario de Steve Orlando est d'une balourdise rare pour évoquer l'homosexulaité des deux tandems qui s'affrontent. Passons.


Che Grayson a de la chance : c'est l'excellente Marguerite Sauvage qui dessine son script, au demeurant très amusant avec Harley Quinn qui s'entête à tenir sa promesse à Sy Borgman d'être au frais par une journée de canicule. Peu importe ce que ça raconte, Sauvage sublime cela avec son trait élégant et ses couleurs acidulées.


Je parlais de pépite dans le lot : hé bien, la voilà ! Max Bemis s'occupe des vacances de Robotman, en pleine déprime, et livre une merveille de sensibilité et d'humour, découpée en deux parties. C'est le chapitre le mieux construit, qui correspond le plus au thème et le plus intelligent, de loin. En plus, c'est le mieux illustré, là encore il n'y a pas photo, et ce n'est pas un hasard puisque c'est Greg Smallwood qui s'y colle, avec son brio habituel (même si c'est quand même la misère de voir un artiste comme lui si peu exploité).

On finit avec le produit des efforts de Stuart Moore et Cully Hammer... Pour un gros délire avec Cyborg, Superman, Cyborg Superman et même... Super Cyborg Cyborg Superman (si, si). On nage dans le grand n'importe quoi mais c'est l'occasion ou jamais.

Un tel format (plus de 80 pages) ne peut aboutir qu'à un résultat mitigé, mais DC Cybernetic Summer s'en tire honorablement. Rien que pour Robotman et Booster Gold & Blue Beetle, vous pouvez craquer.

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