vendredi 11 janvier 2019

GREEN ARROW #48, de Collin Kelly et Jackson Lanzing et Javier Fernandez


Au mois de Mars prochain, Green Arrow cessera sa publication (avant un relaunch et un nouveau titre ?). Premières victimes : les soeurs Benson qui ont été remerciés car leurs plans pour la série ne collaient pas avec ceux de DC. Retour du duo Collin Kelly-Jackson Lanzing avec le dessinateur Javier Fernandez pour ranger les jouets. Avec panache.


Depuis la mort et les obséques de Roy Harper, Green Arrow se consacre à temps plein à son activité de justicier à Seattle. Il a coupé les ponts avec la Justice League (qu'il juge responsable du décés de son partenaire au Sanctuaire) et applique une tolérance zéro contre la délinquance.
  

Pendant ce temps, le comte Vertigo a appris à augmenter ses pouvoirs dans sa cellule de prison et s'en évade. Lorsque les autorités l'appellent, Green Arrow se lance à sa poursuite et échappe ainsi à une conversation sur Roy avec Dinah Lance.


Mais Black Canary le suit à la poursuite du fugitif. En centre-ville, ils trouvent les immeubles sans dessus-dessous mais un jeune homme, Jayce Riot, qu'avait arrêté Green Arrow la veille, a fait évacuer les habitants et repousse son aide.


Black Canary empêche Green Arrow de se disputer avec le garçon pour retrouver Vertigo dans ce décor bouleversé. Le vilain ne se cache pas longtemps et défie le couple même s'il ne souhaite pas les affronter.


Toutefois il n'hésitera pas à les éliminer si celui qui l'a envoyé en prison ne se présente pas à lui. Et c'est bien là le problème comme le comprennent les héros car celui qui l'avait appréhendé était Roy Harper !

J'ignore quels sont, précisèment, les plans de DC pour son archer mais la décision de stopper dans deux mois sa série, qui fonctionne pourtant bien, est une conséquence des événements de la saga Heroes in Crisis, dont elle s'est d'ailleurs faite l'écho (en consacrant un numéro entier aux funérailles de Roy Harper).

Les soeurs Benson n'ont pas démérité en signant leurs quelques épisodes mais, donc, ce qu'elles prévoyaient pour Ollie Queen ne correspondaient pas avec les exigence de l'éditeur. Remerciées ou résignées, elles sont remplacées par Collin Kelly et Jackson Lanzing, déjà présents sur le titre avant elles pour un bref intérim. A charge pour eux de conclure.

C'est donc parti pour une histoire en trois parties avec comme méchant de service un adversaire récurrent de Green Arrow, le comte Vertigo. Mais sérieusement upgradé pour l'occasion : le passage par la case prison l'a motivé pour explorer ses pouvoirs au point qu'il peut désormais tordre la réalité elle-même. 

Cela en fait une sorte d'équivalent à Proteus, un ennemi emblématique des X-Men (époque Claremont-Byrne), sans toutefois être un mutant. L'exploitation qu'en font les scénaristes donne lieu à des scènes impressionnantes dans lesquelles on peut aussi lire l'influence manifeste d'Inception de Christopher Nolan avec ces immeubles renversés, une ville bouleversée par des forces insensées.

Contre cela, on se demande bien ce que va pouvoir faire Green Arrow (et Black Canary). Surtout que le vilain a une requête bien spéciale... Le script est malin, rapide, efficace, tout en ménageant au début quelques pages sur le traumatisme que vient de traverser Ollie Queen avec la mort de Roy Harper. Et si, tout compte fait, DC préparait simplement une série Green Arrow/Black Canary où le couple était plus que des partenaires et amants occasionnels (puisque Dinah a décidé de rester à Seattle).

Il faut espérer en tout cas que, quel que soit le futur auteur de l'archer, il restera associé à Javier Fernandez car l'espagnol accomplit une prestation à nouveau exceptionnel. Après le fill-in de German Peralta (parti dessiner une mini-série X-Men chez Marvel), on a droit à ce graphisme plein d'énergie qui sied parfaitement au titre.

Fernandez a fait des progrès bluffants depuis ses épisodes de Nightwing (où il ne bénéficiait certes pas de scénarios bien inspirés) : en vérité c'est la rencontre entre un dessinateur et un personnage comme il s'en produit parfois. Fernandez anime idéalement Green Arrow et Black Canary comme s'il était taillé pour eux et leur univers.

Le découpage est très dynamique et les doubles pages sont de vraies morceaux de bravoure, avec des idées de cadrage intelligentes et impressionnantes. Il y a de la vivacité dans le dessin de Fernandez, un mouvement puissamment suggéré, proprement irrésistible. Avec lui, une acrobatie un peu gratuite (le parachutage de Green Arrow et Black Canary en plein coeur de Seattle) devient une scène spectaculaire malicieuse et préparant le terrain à ce qui suit.

Tout cela se lit très bien, même si on a le coeur un peu pincé à l'idée que dans trois numéros ce soit fini. Souhaitons que DC ne nous prive pas longtemps ni de l'archer vert ni de son dessinateur.

La variant cover de Kaare Andrews (en mode Neal Adams).

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