La Faucheuse se chôme pas : après nous avoir enlevé Jean Rochefort il y a une dizaine de jours, elle vient d'emporter la reine des actrices françaises, la plus grande de ces dames, la plus belle, la plus élégante, la plus intemporelle d'entre toutes. Danielle Darrieux est morte.
Arrivée en Mai dernier à l'âge de cent ans, elle avait la vivacité et la présence d'esprit de la débutante qui démarra dans son métier à 14 ans. La longévité de sa carrière laisse pantois, au moins autant que la qualité des films (et des pièces de théâtre) qui la consacrèrent. Bon courage à qui ambitionnera de rivaliser avec elle.
Alors, bien sûr, on pourra s'amuser à dresser la liste de ses chefs d'oeuvre, depuis Mayerling (Anatole Litvak, 1936) jusqu'à Huit Femmes (François Ozon, 2001) en passant par la décennie royale des années 1950 où de La Ronde (50) à Madame de... (53) au Plaisir (52) Max Ophüls la filma comme nul autre, en majesté, sans oublier La Vérité sur Bébé Donge (Henri Decoin, 52), Le Rouge et le Noir (Claude Autant-Lara, 1954) et Marie Octobre (Julien Duvivier, 1959). Mais Danielle Darrieux était plus grande que ses films : elle en était l'âme, imprimée sur pellicule avec amour, fascination, respect.
Je préfère donc vous proposer une galerie de photos pour que ce visage à la beauté envoûtante, au charme entêtant, continue de nous accompagner. C'est littéralement la figure d'une enfant du siècle, d'une femme immortelle. Regrettons-la mais ne la pleurons pas : nous avons eu de la chance d'être ses contemporains et que ses oeuvres restent.
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