dimanche 23 février 2014

Critique 416 : JUSTICE LEAGUE SAGA #4

 JUSTICE LEAGUE SAGA 4 :

- Justice League #21 :

Le jeune Billy Batson doit affronter Black Adam qui veut lui dérober les pouvoirs dont l'a investi le sorcier Shazam. 

Publiées en back-up de la série Justice League, les nouvelles origines de Shazam écrites par Geoff Johns trouvent leur conclusion dans cet épisode de plus de trente pages. L'entreprise était louable (réintroduire un personnage aussi iconique que Shazam dans le "New 52") mais cela méritait-il autant de place, surtout pour un tel dénouement, un tel résultat ?
J'éprouve un sentiment très partagé : le personnage est délicat à manier, l'esprit d'un enfant dans le corps d'un surhomme, et Johns n'évite pas toujours la mièvrerie ni les dialogues balourds, a fortiori quand il met en scène tous les autres gamins amis de Billy Batson qui reçoivent eux aussi à un moment-clé ses pouvoirs (Freddy Freeman s'exclamant devant Mary : "Hé, Mary... T'es bonne !"...), et d'ailleurs cette séquence n'aboutit pas à grand-chose.
En revanche, quand il se concentre sur son point fort, c'est-à-dire les scènes d'action, la confrontation entre Shazam et Black Adam, le dénouement de leur bataille (fort astucieux, même si on peut raisonnablement douter que le sort de Black Adam soit définitivement scellé), le spectacle vaut le coup d'oeil, tout comme comme lorsque les sept péchés capitaux trouvent leur hôte.
A voir maintenant ce que va devenir le héros (membre futur de la JL, peut-être avec sa propre série).

Les dessins sont assurés par Gary Frank qui livre une copie très soignée : ses personnages sont expressifs, ses planches sont riches en décors détaillés, son découpage classique mais agréable. Du travail soigné, qui ne souffre que d'une colorisation trop sombre, et de redesigns de costumes ratés (c'est hélas ! le cas de beaucoup de personnages du "New 52"...).
Mais qu'il s'agisse de représenter des surhommes athlétiques, des gamins, des monstres, des animaux, Gary Frank s'emploie à la faire avec une méticulosité justifiant les délais d'exécution.
 
- Flash #21 :

Flash s'est lancé à la poursuite de Kid Flash, membre des Jeunes Titans, pour savoir s'il est mêlé à la série de meurtres sur laquelle il enquête et dont toutes les victimes ont séjourné dans la dimension de la Force Véloce.

Commençons par dire que cet épisode est à nouveau un enchantement sur le plan visuel : Francis Manapul et son coloriste Brian Buccellato déploient non seulement des trésors d'imagination pour mettre en scène de la manière la plus vivante et éclatante la course entre les deux speedsters autour du monde. A chaque page, le découpage est d'une richesse, les vignettes sont d'une beauté extraordinaires : la sensation de vitesse est fabuleusement représentée.
Ce brio graphique suffirait presque à tout à excuser et fait de Flash une des séries les plus stimulantes du moment.

Mais si l'on est honnête, il faut aussi être un peu désagréable et avouer que le scénario de cet épisode est à l'image de la production écrite par les mêmes Manapul-Buccellato, c'est-à-dire que c'est très vite lu - ce n'est pas en soi un problème : là où ça le devient, c'est quand on comprend que ça se lit vite parce qu'il n'y a pas grand-chose à lire. Deux bolides se courent après pendant 13 pages (sur 20) et c'est presque tout car Flash comprend que Kid Flash n'a rien à voir avec son affaire, et les 7 pages restantes sont aussi vite expédiées.
Très beau, mais aussi très creux. 

- Justice League of America #4 :

Catwoman a réussi à infiltrer le repaire de la Société Secrète des Super-Vilains. Le reste de la JLA l'y rejoint mais rencontre de la résistance.

Déjà quatre épisodes et cette série ne décolle toujours pas. Geoff Johns ne parvient pas ni à faire croire à cette équipe hétéroclite, bâtie à coups de personnages réduits à des clichés (comme des parodies de plusieurs héros Marvel par moments : ainsi Hawkman est-il dépeint comme Wolverine), quand ils ne sont tout bêtement pas absents (on n'a toujours pas vu le Green Lantern Simon Baz, et pour ce que fait Stargirl, elle pourrait très bien être ailleurs qu'on ne verrait pas la différence). Le cliffhanger est bêtement sensationnaliste, on n'y croit pas une seconde non plus.

Pour que le ratage soit consommé, on mentionnera que David Finch, déjà peu inspiré, a déjà cédé sa place au dessin. Il est remplacé par Brett Booth dont la médiocrité est effarante : tout est raté dans ses planches (personnages aux expressions improbables, aux proportions dignes des pires comics des 90's, décors intemittents). Dire qu'il va remplacer Manapul sur Flash dans quelques mois : ça fait peur.

- Green Arrow #20 :

Tous deux éprouvés par leur dernier affrontement, Green Arrow et Komodo ont à coeur d'en découdre : le second attire le premier dans le cimetière où est enterré son père. Pas de quartier, malheur au vaincu !

Jeff Lemire maintient une tension remarquable à sa série en la dépouillant de toute fioriture. Son héros est atteint, mis à mal, et se jette dans l'arène avec l'énergie du combattant têtu, rageur. Comme Flash, ça se lit tout seul mais la matière est mieux travaillée, les sentiments plus à vif. Surtout, le scénariste est malin car depuis son arrivée, il a inscrit son récit dans un flashback et l'on comprend maintenant pourquoi et comment Oliver Queen se trouve dans le désert du Nevada où on le voyait errer avant chaque duel contre Komodo.

Et puis Andrea Sorrentino produit des planches galvanisantes, à la hauteur du script : le découpage est plein d'audace, de trouvailles, mais qui sont toujours justes, au service de l'histoire, de l'action. La mise en couleurs de Marcelo Maiolo joue un rôle crucial dans l'affaire, avec des partis pris très stimulants. C'est jubilatoire. 

- Justice League Dark #20 :

La Maison des Mystères est désormais sous le contrôle du Dr Destin et chaque membre du groupe dirigé par John Constantine doit faire face à ses pires hantises. Flash intervient, mais une révélation vraiment étonnante attend Mme Xanadu.

Jeff Lemire et Ray Fawkes développent leur histoire avec toujours beaucoup d'énergie : avec des personnages comme Frankenstein, Deadman, Constantine et un invité comme Flash (dont la présence est tout de même un peu artificiellement justifiée), il y a de quoi faire pour montrer quels cauchemars peuvent les assaillir. Mais la menace est aussi représentée à une plus grande échelle, reprenant la structure déjà à l'oeuvre dans l'arc précédent, où ce qui arrive à un ou plusieurs personnages affectent le monde qui l'entoure. La série ne manque pas de souffle, et le cliffhanger est réellement inattendu.

Mikel Janin continue de dessiner ça avec un luxe de détails confondant, même s'il est épaulé par l'encreur Vicente Cifuentes (dont le style ne se marie hélas ! pas toujours très bien à celui de cet excellent dessinateur). Les double pages, souvent une solution facile pour épater la galerie dans les comics, trouvent ici parfaitement leur place et méritent qu'on s'y attarde.

Bilan : positif - la revue souffre d'un programme inégal, avec des scénarios parfois insuffisants, mais ses meilleures séries (Green Arrow, JLD) sont tellement bonnes qu'elles justifient l'achat. En souhaitant quand même que JL, Flash, voire JLA, s'améliorent vite.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Salut Ace,
On te revoit quand sur le Forum ?
J'espère que tout baigne.
À +,
Barbuz