Sin réussira-t-elle à échapper à l'emprise de Megaera ? Et pourquoi Black Canary n'a-t-elle pas voulu que Barbara Gordon l'accompagne pour cette première mission des Birds of Prey ?
Comme d'habitude, ce résumé du dernier épisode d'un arc se veut le plus succinct possible afin de ne pas spoiler la résolution de l'intrigue. Cela vaut aussi pour le choix des pages qui servent à illustrer la critique. Non pas que je veuille en dévoiler trop non plus auparavant mais il me semble nécessaire de retenir le plus d'informations quand il s'agit de conclure.
Prenons alors le problème autrement et demandons-nous si ce premier arc de Birds of Prey a convaincu. Il me paraît qu'au niveau des ventes DC est satisfait : pas d'annulation en vue et c'est heureux. Le projet relancé par Kelly Thompson correspond parfaitement aux ambitions affichées par l'éditeur pour Dawn of DC avec une prime à l'aventure mais aussi à une forme de fiction moins sombre, ce qu'a été Birds of Prey.
Dans le paysage des comics actuels, on s'étonnera toujours du peu de titres portés par des personnage féminins : chez Marvel on a Captain Marvel, voire She-Hulk et Spider-Gwen, c'est même désolant (on pourrait presque ajouter X-Men : Red récemment où Tornade tenait le premier rôle). DC a Wonder Woman, Poison Ivy, Harley Quinn et donc Birds of Prey : à peine plus, mais en termes de notoriété et de durée, il n'y a pas photo avec la concurrence.
Kelly Thompson a eu les coudées franches pour son arrivée chez DC et sur le titre : on sent que rien ne lui a été imposée, pas même Harley Quinn (ou alors elle s'est montrée assez fûtée pour l'intégrer sans que cela ait l'air forcé). Toutefois, il sera intéressant de surveiller comment la série va évoluer à partir de l'arc suivant où justement on lui retire Harley et elle choisit de modifier la composition de l'équipe.
Dans les grandes lignes, l'intrigue de ce premier arc a surtout permis de voir que Thompson maîtrisait son affaire. Il faut dire qu'elle a longtemps rongé son frein chez Marvel qui lui refusait, je ne sais pourquoi, un team-book et donc elle s'évertuait à faire de ses titres des titres d'équipe en loucedé. On retrouve aussi des motifs familiers à son oeuvre comme la présence d'une créature monstrueuse, aux dimensions spectaculaires, à la nature antagoniste (ici Megaera) face à des héros qui ne paraissent pas armés suffisamment pour une telle opposition. Et bien entendu des dialogues bien sentis, des personnages aux relations tendues, une pointe d'humour absurde.
Mais, enfin, c'est tout de même épatant de voir comment elle s'est adaptée à la situation, à l'univers DC, quand d'autres qui passent de Marvel à la concurrence le font de manière plus laborieuse. Thompson est déjà chez elle, adoubée par Gail Simone (qui fit de Birds of Prey ce titre culte). La lecture a été agréable, rythmée, pleine de promesses pour l'avenir.
Evidemment, il y a eu "l'affaire" de l'épisode 5 dessiné par Arist Deyn : encore une fois, cet artiste ne mérite pas le tombereau de reproches qu'il a essuyé, son travail était plus que bien, son utilisation maline. Et de toute façon, Leonardo Romero ne pourra pas enchaîner des arcs : les team-books sont exigeants pour un dessinateur, a fortiori pour un comme lui qui livre des pages aussi soignées. Ce qui passait sur Hawkeye n'est pas possible sur Birds of Prey : il existe déjà très peu de dessinateurs capables d'assumer un mensuel avec un héros solo, alors ceux qui produisent des séries d'équipe à un rythme soutenu...
Refuser d'admettre ça, c'est en vérité méconnaître profondément la nature des comics et les exigences qui pèsent sur les artistes. Je ne dis pas que ça me ravit, j'aimerai aussi que Romero soit tout le temps là, mais ce n'est pas (plus) possible. J'ignore si les artistes actuels sont trop lents, mais je sais que les editors, les fans leur demandent beaucoup et aujourd'hui même Kirby serait lu avec perplexité avec ses pages en quatre cases, ses têtes carrées et exagérément expressives, sa mise en scène déchaînée. Romita Jr. a beaucoup baissé, Bagley n'est plus de la première jeunesse, Immonen semble avoir pris du champ et on ignore ce que sera le prochain emploi de Samnee, pour ne citer que quelques rares à aligner les épisodes sans avoir l'air d'être essoufflé.
On ne va pas pleurer : Javier Pina va remplacer Romero sur le prochain arc et c'est un excellent artiste, sous-exploité chez Marvel. Si Birds of Prey alterne des arcs par Romero et Pina, ce sera une série avec une fière allure. Et on peut désormais compter sur Kelly Thompson pour écrire une série comme elle en a longtemps rêvée et pour laquelle elle vient d'assurer. Dommage que Urban Comics décide de la traduire en album où elle sera associée au Green Arrow de Williamson et Izaakse (avec laquelle, en dehors du couple Ollie Queen-Dinah Lance, rien ne la lie)...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire