And it's a wrap ! Ce nouveau volume de Uncanny Avengers se termine avec ce cinquième épisode, juste à temps pour la prochaine étape dans l'univers des X-Men. Gerry Duggan finit ce run en beauté, avec beaucoup d'action, une débauche de spectacle, assumant son côté too much. Javier Garron confirme qu'il est un artiste avec lequel il faudra compter et j'espère que Marvel exploitera son talent à bon escient très vite.
Captain Krakoa affronte successivement Captain America, Deadpool, Black Widow, Psylocke et Monet sans qu'aucun de ces derniers n'en viennent à bout. Pire : Malicia apprend que la bombe nucléaire qu'il a installé dans le campus ne peut être désamorcée...
Ce sera, je vous le promets, une critique sans spoilers. J'ai illustré cette entrée avec des planches qui ne révèlent pas l'identité de Captain Krakoa ni l'issue de l'histoire. Tenez-vous en conséquence éloigné des sites d'infos spécialisés comics vo si vous ne voulez pas en savoir plus.
Pour ma part, cette conclusion me satisfait pleinement. Gerry Duggan est vraiment un scénariste parfait pour animer cette formation avec des héros traditionnels et des mutants, tout en se distinguant de celui qui avait lancé l'idée (Rick Remender).
Duggan promet d'ailleurs un "never the end..." à la toute dernière page qui peut faire espérer à un retour du titre dans le futur et Marvel serait bien inspiré de le laisser faire car il y a de la place pour une série comme ça, quel que soit ce que l'éditeur réserve aux mutants en 2024. Et d'ailleurs, même avant qu'une série Uncanny Avengers ne soit lancée, des X-Men ont grossi les rangs des Avengers, il n'y a pas besoin de prétexte pour continuer.
Comme je l'écrivais dans la critique de X-Men #29, Duggan a une façon bien à lui de procéder pour construire ses intrigues : au lieu de partir des personnages héroïques, il réfléchit au(x) vilain(s) qui poseront le plus de problème à ces derniers. Et dans le cas présent, comme pour X-Men, il a opposé aux Uncanny Avengers des ennemis coriaces.
Dans ce dernier épisode, tout va très vite : c'est de l'action non-stop, avec des affrontements musclés, où personne ne retient ses coups. Jusqu'au bout, l'issue est incertaine et d'ailleurs le récit se termine sur une note plutôt mitigée. C'était prévisible vu que Fall of the House of X et Rise of the Powers of X se chargera d'apporter une fin à Fall of X.
La vraie question à se poser, c'est : est-ce que cette mini-série, comme toutes les autres qui ont été lancées durant Fall of X, apporte quelque chose de plus à cette période ? Disons que Uncanny Avengers prouve que les Avengers et les X-Men sont unis, solidaires dans la crise actuelle. Et d'une manière générale, on peut affirmer que Orchis a marqué une sorte de tournant attendu.
En effet, après de nombreuses années à assister à des empoignades entre super-héros (depuis Civil War 1), un vrai grand méchant a émergé et si c'était d'abord une menace pour les mutants, les derniers mois ont vu le danger ressenti par toute la communauté super-héroïque. Il est juste dommage que, alors que pour une fois Marvel avait l'opportunité et la légitimité pour développer ça sur une majorité de leurs productions, il ne l'a pas fait.
Avec une organisation comme Orchis, c'était le moment ou jamais de tester les Fantastic Four, Spider-Man et un tas d'autres personnages conte un adversaire commun, qui les mettait tous en péril. Au lieu de ça, Marvel a préféré cantonner la menace Orchis aux mutants, étendant seulement la situation aux Avengers dans Invincible Iron Man (normal puisque c'est une autre série écrite par Duggan) et Uncanny Avengers. Je pense que l'éditeur a loupé une belle occasion, semblable en envergure à Secret Invasion ou à la période Dark Reign.
Mais le bon point demeure que les héros, unis dans Uncanny Avengers, ont un vrai vilain à affronter et ne cherche plus un prétexte pour se mettre sur la tronche entre eux. Gerry Duggan a fait un boulot impeccable de ce point de vue et le final le prouve avec efficacité et une certaine démesure que d'aucuns trouveront exagérée mais que j'ai pour ma part bien apprécié.
Et si Duggan s'est lâché, c'est parce qu'il savait pouvoir compter sur un artiste capable de rendre justice à son script. Javier Garron aura accompli une prestation remarquable (même s'il a été remplacé sur un numéro, mais par un excellent fill-in). Son trait très expressif, très détaillé, est impressionnant quand on voit sa capacité à enchaîner.
Garron me fait penser à ce que disait le regretté George Pérez quand il s'amusait de la lenteur des dessinateurs de la génération actuelle, à la peine avec les deadlines, alors que lui, réputé pour sa générosité graphique et sa productivité, a longtemps prouvé qu'on pouvait, en travaillant à l'ancienne qui plus est, rendre vingt pages par mois sans rien sacrifier à l'exigence.
En ce sens, avec Garron, Marvel tient une pépite sur laquelle il aurait tort de ne pas compter. Il s'est fait connaître sur Avengers de Jason Aaron en succédant à Ed McGuinness, tenant la baraque comme un chef. Il a enchaîné avec ces épisodes Uncanny Avengers presque sans avoir pu souffler, et donne une leçon à nombre de ses confrères avec des planches de haute volée. Il fait partie, avec Carmen Carnero, des talents émergeants à qui l'éditeur devrait confier de gros projets, des séries en vue - pour peur évidemment qu'elles soient bien écrites aussi.
Je renouvelle donc le souhait de relire des aventures de Uncanny Avengers dans le futur, si possible toujours écrites par Duggan. Qui va poursuivre désormais avec X-Men et surtout Fall of the House of X.
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