Bon, hé bien, là, vous remplacez Strange par Amanda Waller et le Dr. Hate (le nom de vilain le plus ridicule dont on nous a gratifié depuis des lustres) qui ont profité du plan de Beast Boy pour battre la Necrostar en se transformant en Starro. Résultat : tout le monde ne se transforme pas en monstres mais pas loin quand même puisqu'ils deviennent des bêtes sauvages.
Ah, je vous avais prévenus, c'est du pompage en bonne et due forme, et sans scrupules. La Nuit des Monstres était déjà d'une débilité sans fond mais Titans : Beast World ne vaut pas mieux - en tout cas à ce stade. Bien sûr, on peut croire aux miracles et penser que ça va s'arranger, mais je ne miserai pas gros là-dessus.
Taylor fait de Batman une sorte de loup-garou et de Black Adam un lion. J'espère que Aquaman ne va pas se changer en baleine et nouer une idylle avec King Shark... Mais avec ce scénariste, on peut s'attendre à tout. Je ne veux pas l'accabler : il y a bien un editor qui a validé cette idée et un rédacteur en chef qui a consenti à la publier, mais bon, après Knights Terror qui, comble du comble, ne faisait jamais peur, ce Beast World est un autre event assez pathétique. DC n'a pas besoin de ça.
Heureusement, dans notre malheur, nous avons le plaisir de lire les planches de Ivan Reis. C'est bien la seule chose de valable dans ce nanar et l'artiste brésilien honore la profession en donnant tout ce qu'il a au service de cette histoire débilissime.
Là aussi, on peut se désoler que le dessinateur qui, jadis, accomplit des miracles sur Blackest Night en soit réduit à faire ça, mais en même temps, il doit s'en fiche pas mal puisque, c'est annoncé, il va quitter DC pour rejoindre Ghost Machine, le label de son ami Geoff Johns pour lequel il sera exclusif (et il y rejoint d'autres pointures comme Bryan Hitch, Francis Manapul, Jason Fabok rien que pour la partie graphique).
Le soin que met Reis à illustrer Beast World, à nous livrer des scènes épiques, force le respect, mais on ne peut s'empêcher là aussi d'être affligé de voir celui qui a tant donné à DC partir sur cette note. Il méritait une sortie plus qualitative, une histoire digne de son talent. Pour ma part, je regretterai toujours qu'il n'ait pas oeuvré sur un run à sa mesure sur Justice League (il avait participé à la série du temps des New 52, mais avec des épisodes peu convaincants).
De mon côté, je vais continuer et terminer Titans : Beast World. Uniquement parce que le rythme de parution est soutenu (prochain n° dans quinze jours) et que ce sera donc vite plié. Et pour Reis. Après, je tâcherai d'oublier jusqu'au nom de l'infâme Tom Taylor, un des pires écrivaillons de comics qui a jamais été.
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