ALDEBARAN, L'INTEGRALE 2/2 rassemble en un seul volume les trois derniers tomes du premier cycle de la série Les Mondes d'Aldébaran, écrits et dessinés par Leo, publié en 2011 par Dargaud.
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ALDEBARAN : LA PHOTO est le troisième tome du premier cycle de la série Les Mondes d'Aldébaran, écrit et dessiné par Leo, publié en 1996 par Dargaud.
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Marc est en prison près d'Anatolie depuis trois ans. Mais, avec l'aide de Pad, il réussit à s'enfuir lors d'une sortie des détenus.
Pad conduit Marc à Anatolie et lui demande, dès qu'il les retrouvera, de lui organiser une rencontre avec Driss et Alexa. En attendant, Marc se réfugie chez la journaliste Gwen qui accepte de l'héberger avec sa colocataire, Lî. Il apprend aussi que Kim est en ville.
Marc retrouve son amie mais la joie des retrouvailles est vite gâchée par Pad qui leur annonce que Gwen a été arrêtée par la police. Le colocataire de Kim, José, emmène Marc dans une planque à l'extérieur d'Anatolie.
Le lendemain, Pad entraîne Marc et Kim au musée d'Anatolie où il leur montre des photos représentant Driss et Alexa... Mais prises cent ans auparavant !
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ALDEBARAN : LE GROUPE est le quatrième tome du premier cycle de la série Les Mondes d'Aldébaran, écrit et dessiné par Leo, publié en 1997 par Dargaud.
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Gwen et Lî reçoivent un message de Driss et Alexa qui leur donnent un rendez-vous secret. La police, sur ordre de Loomis, filent les deux jeunes femmes.
Pendant ce temps, Marc et Kim s'avouent leurs sentiments et font l'amour, après s'être jurés qu'ils n'avaient pas de liaison avec Lî et José.
Gwen et Lî rencontrent Driss et Alexa qui souhaitent rencontrer le père de la journaliste, Valdorino, ministre modéré du gouvernement d'Aldébaran. Puis José conduit le couple d'océanologues auprès de Marc et Kim.
Valdorino, Gwen et Lî rejoignent Driss, Alexa, Marc et Kim et tout le groupe quitte Anatolie pour se rendre à l'endroit où la Mantrisse est censée se manifester une nouvelle fois. Durant le voyage, Driss et Alexa expliquent aux autres que la créature produit des gélules qui prolongent l'existence et guérit les blessures mais en choisissant ceux à qui elle les offre.
Pad avertit le groupe que Loomis et ses hommes sont à leurs trousses et abandonne son propre vaisseau en espérant dérouter la police. Mais un espion a saboté l'appareil de l'équipe...
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ALDEBARAN : LA CREATURE est le cinquième et dernier tome du premier cycle de la série Les Mondes d'Aldébaran, écrit et dessiné par Leo, publié en 1998 par Dargaud.
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Le vaisseau du groupe s'échoue dans une zone marécageuse peuplée de monstres. Lî se blesse et entraîne dans sa chute Marc et Kim, qui finissent par débarquer sur une rive où Loomis et ses hommes les arrêtent. Leurs amis - Gwen, son père, Driss, Alexa, Pad et José sont également faits prisonniers.
Tous gagnent le site où doit réapparaître la Mantrisse. La créature tue Loomis et ses hommes mais épargne le groupe à qui elle distribue ses fameuses gélules puis leur montre un engin spatial, celui des premiers colons terriens, dans les profondeurs de l'océan. Grâce aux équipements miraculeusement intacts, ils pourront reprendre contact avec la Terre.
Des élections anticipées portent Valdorino au pouvoir sur Aldébaran dont le régime politique change complètement. Pad se joint à Alexa et Driss pour continuer d'étudier la Mantrisse, tandis que Marc et Driss se préparent à rentrer sur Terre...
Les trois derniers tomes de ce premier cycle des Mondes d'Aldébaran s'ouvrent sur une ellipse de trois ans après les événements du tome 2. Mais cet artifice narratif permet à Leo de confirmer un net coup d'accélérateur dans le déroulement de sa saga.
D'abord, grâce à ce saut dans le temps, la relation entre Marc et Kim va évoluer très sensiblement : si jusqu'ici leurs rapports reposaient sur une dynamique plus ou moins tendue selon les épreuves qu'ils traversaient, en faire un couple d'amants (après que chacun ait pensé que l'autre avait trouvé l'amour) les rapproche un peu plus de la situation de Driss et Alexa. L'auteur suggère de manière évidente que la série va mettre en scène plusieurs passages de relais : les océanologues veulent trouver à la fois leurs assistants et successeurs, le régime politique dictatorial d'Aldébaran va peut-être devenir une démocratie, la Mantrisse va désigner de nouveaux élus...
La narration concentre les rebondissements : le tome 3 se passe sur deux journées, le tome 4 sur une seule, le tome 5 sur trois. Pourtant l'enchaînement reste fluide et crédible : le fait que Marc soit un fugitif et entraîne tous ceux qu'il connaît - Kim, Gwen, Lî, José, Pad - dans sa cavale justifie que celle-ci se déroule dans un laps de temps serré. Cela crée une tension plus grande que dans les deux premiers épisodes.
Si le début de la série s'inscrivait dans le registre de l'anticipation, inspirée à Leo par la transposition sur Aldébaran des aléas politiques qu'il a lui-même connu durant la dictature brésilienne puis chilienne, le fantastique et le récit d'aventures dominent dans ces trois chapitres : d'abord, le lecteur apprend comme Marc et Kim le secret entourant Driss et Alexa et le rôle qu'y joue la Mantrisse (même si les motivations de celle-ci demeurent mystérieuses - là aussi, une inspiration de l'auteur, grand fan de films comme 2001 : L'Odyssée de l'espace dans lequel le monolithe noir restait une énigme), et ensuite, la fuite du groupe, culminant dans leur passage dans la zone des marécages, assure une succession de scènes palpitantes.
Leo anime un casting fourni avec aisance, même si la présence du père, démocrate, de Gwen est un peu artificielle, révélant trop vite, avec trop d'évidence, qu'il sera l'homme providentiel de la mutation politique d'Aldébaran. Néanmoins l'intrigue est menée sur un rythme soutenu et l'épilogue positive du cycle reste naturelle et bienvenue.
Visuellement, la série présente les mêmes qualités et faiblesses depuis le début : le point fort de Leo réside dans la représentation des décors et du bestiaire extraordinaire d'Aldébaran, influencé là encore par son Brésil natal. Ce cadre et ses étranges créatures, à la fois menaçantes et fabuleuses, sont à la fois suffisamment exotiques et étranges, réalistes et étonnants, pour que le lecteur y croit sans réserve, ne soit jamais gêné par des éléments trop irréels.
Le découpage est sage, mettant d'abord en valeur le bon déroulement du récit, en veillant à ce que les informations graphiques soient bien assimilées sans que des cases disposées de manière trop audacieuse ne parasitent l'attention. La colorisation est magnifique, alternant des ambiances très soignées, sublimant les grands espaces, privilégiant les teintes chaudes.
Dommage alors que les personnages, à l'expressivité louable, ne se départissent jamais d'une certaine raideur et manquent de variété dans leurs physionomies. Leo a toujours été un admirateur de Moebius, mais effectivement, comme il l'admet humblement, il lui manque la souplesse technique et le génie de la caractérisation du maître.
Malgré ces petites réserves, Aldébaran est un cycle de cinq albums très plaisant, efficace, possédant une vraie singularité dans son exploration de thèmes politiques, écologiques et de motifs fantastiques, avec des héros attachants.
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