THORGAL : L'EPEE-SOLEIL est le dix-huitième tome de la série, écrit par Jean Van Hamme et dessiné par Grzegorz Rosinski, publié en 1993 par les Editions du Lombard.
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Après avoir quitté femme et enfants, craignant pour leurs vies, Thorgal voyage seul. Il vient en secours à une fillette dans une forêt alors qu'un ours la menace. Mais elle a disparu durant son intervention.
Il s'arrête dans la ferme d'une famille de paysans dont le père lui explique que toute la région est tenue d'une main de fer par Orgoff-l'invincible, qui possède une arme redoutable, l'épée-soleil, et qui persécute les insoumis, cachés dans les marais voisins.
Au matin, dénoncé par son hôte, Thorgal est fait prisonnier par les hommes de Orgoff et devient un esclave pour bâtir avec d'autres hommes la forteresse du seigneur. Quand celui-ci vient sur le chantier, Thorgal le défie, réussit à le dominer et s'enfuit avec un de ses compagnons de misère qui le conduit jusqu'aux insoumis dont le chef n'est autre que... Kriss de Valnor (voir tomes 9 à 13) !
La jeune femme veut reprendre à Orgoff l'arme qu'elle avait volée à Ogotaï et piège Thorgal pour qu'il l'aide. Entraînant son ennemi dans les marais, Kriss récupère l'objet de sa convoitise mais, déchargé, le pistolet est hors d'usage.
Elle préfère quitter les insoumis et suivre Thorgal, que cette compagnie ne ravit guère.
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THORGAL : LA FORTERESSE INVISIBLE est le dix-neuvième tome de la série, écrit par Jean Van Hamme et dessiné par Grzegorz Rosinski, publié en 1993 par les Editions du Lombard.
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Après avoir campé près d'un lac, Thorgal et Kriss sont attaqués par deux hommes au matin. Elle en tue un mais l'autre réussit à fuir.
Excédé par Kriss, Thorgal poursuit sa route sans elle mais elle se venge en tuant son cheval. Il marche jusqu'à la nuit tombée où il rencontre une vieille femme, Alayin, qui semble très bien le connaître. Elle lui raconte qu'il pourrait lever la malédiction qui le poursuit en pénétrant dans la forteresse invisible de la valkyrie Taïmyr, mais Thorgal est perplexe.
Alayin disparaît et les hommes de la tribu qui ont attaqué Thorgal le capturent ensuite puis le torture. Alayin reparaît alors et lui permet de s'évader. Il retrouve Kriss, blessée, et échappe à ses poursuivants en entrant dans une grotte.
Il s'agit en vérité de l'entrée de la forteresse de Taïmyr où Thorgal va affronter une série d'épreuves et croiser de vieilles connaissances - de la magicienne Silve à Vlana en passant par Saxegaard, Shardar, Gandalf, Ewing, Shaniah, la gardienne des clés, le serpent Nidhogg, Tjall et son oncle Argunn. Lorsqu'il croit retrouver Aaricia, Jolan et Louve, il les perd à nouveau.
Derrière tous ces mirages, encore et toujours Alayin qui n'est autre que la valkyrie Taïmyr : elle lui permet, comme promis, d'effacer son nom de la pierre de granit sacrée où est gravée la mémoire des dieux d'Asgard.
Thorgal revient à lui totalement amnésique, veillé par Kriss, qui en profite alors pour l'entraîner dans ses projets de conquêtes.
Deux ans après avoir séparé Thorgal de sa femme et de ses enfants, Jean Van Hamme narre donc les nouvelles aventures de son héros sur lequel le sort ne cesse pourtant pas de s'acharner. Ces deux nouveaux tomes le confrontent à une série d'épreuves particulièrement violentes et cruelles, au terme de laquelle son destin est profondément bouleversé.
Même si on devine que la situation de Thorgal à la fin du tome 19 ne saurait être définitive, le scénario demeure suffisamment efficace pour que le lecteur ne sache pas combien de temps cela va durer ni comment le héros s'en sortira et quelles en seront les conséquences. Van Hamme n'écrira plus "que" dix autres tomes (Yves Sente héritera de la série au tome 31), de quoi envisager ces épisodes à venir comme un nouveau cycle.
L'Epée-soleil est un récit mouvementé et prenant bien que d'une facture classique : la narration est linéaire et les rebondissements s'enchaînent sans temps morts ni grande surprise. Le vrai plus de cette histoire, c'est bien entendu le retour de Kriss de Valnor, cette magnifique garce qui a marqué toute une génération de lecteurs dans son rôle d'intrigante aussi amorale que séduisante dans le Cycle Qâ (les tomes 9 à 13). On comprend que le scénariste ait voulu réintroduire un personnage aussi charismatique et il le fait habilement : elle n'a rien perdu de sa superbe morgue et Thorgal en fera les frais jusqu'à en devenir son jouet grâce au twist final de La Forteresse invisible.
Le tome 19 est plus intéressant mais c'est aussi l'album le plus référencé de toute la série : l'apparition d'une multitude de personnages secondaires rend l'intrigue incompréhensible à celui qui découvrirait le titre ici. Mais pour celui qui a suivi toutes les aventures de Thorgal depuis le début, c'est un plaisir particulier bien sûr. Van Hamme injecte une dose conséquente de fantastique à ce récit avec une fluidité remarquable et, donc, le dénouement est un coup de théâtre à la fois énorme et jubilatoire.
Le dessin de Grzegorz Rosinski a subtilement évolué : même si, lors des scènes nocturnes, toujours aussi splendides (même si sur la dernière case de la page 13 du tome 18, le ciel est à l'évidence un collage photographique), sa griffe est intacte, sa manière de représenter les personnages s'est un peu simplifiée, se détachant des références aux gravures, avec un encrage plus modelé et épuré. C'est loin d'être déplaisant, mais notable.
En revanche, le soin apporté aux décors, pour une très large part (pour ne pas dire exclusivement) en extérieur, reste exceptionnellement détaillé : qu'il s'agisse de représenter une forêt, une plaine, le chantier de la forteresse, les marais, le degré de réalisme est incroyablement évocateur. Et quand, dans le tome 19, les éléments fantastiques de l'environnement traversé par Thorgal dominent, Rosinski est encore à son avantage, restituant à la perfection des cadres déjà vus dans des albums antérieurs.
Cette nouvelle époque de la série s'ouvre donc de façon très accrocheuse.
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